Une livrée qui agace Di Montezemolo : "Le rouge Ferrari est sacré"
L'ancien président de Ferrari porte un regard critique sur la nouvelle livrée de la Scuderia en Formule 1, estimant que le caractère "sacré" des couleurs historiques de la marque est touché.
Photo de: Joe Portlock / Motorsport Images
Le lancement de la Ferrari SF90 a marqué une petite révolution autour de l'identité visuelle de la Scuderia, puisque cette nouvelle monoplace est affublée d'une livrée qui tranche avec les années précédentes. L'écurie italienne a fait le choix d'une robe mate, qui n'a pas manqué de faire réagir et de diviser l'opinion. Ce fut le cas dès la présentation de la dernière-née de Maranello il y a dix jours, avant de pouvoir découvrir d'un peu plus près cette livrée en conditions de piste, la semaine dernière lors des essais hivernaux de Barcelone.
Chez Ferrari, on assure qu'il s'agit en tout premier lieu d'un choix technique, du même ordre que celui adopté par Red Bull Racing depuis quelques années. "La raison n'est pas esthétique, mais exclusivement technique", expliquait récemment Mattia Binotto, directeur de Ferrari. "Éliminer l'élément de brillance nous offre quelques centaines de grammes, ce qui peut ne pas sembler énorme, mais quand vous poussez tout à la limite, même ça, ça a un effet."
Un argument qui est loin de convaincre un certain Luca di Montezemolo. L'ex-président de Ferrari n'est pas franchement emballé par la nouvelle livrée, et estime même que c'est un caractère "sacré" de l'image du cheval cabré qui est atteint par ce changement.
"À mon sens, le rouge Ferrari est sacré", estime l'ancien dirigeant dans les colonnes de Tuttosport. "C'est une marque reconnue dans le monde entier, et je n'aime pas vraiment. C'est comme changer la couleur d'un drapeau, et je ne suis pas convaincu par l'histoire selon laquelle on économise du poids en faisant ça."
Un Di Montezemolo qui, néanmoins, place au-dessus de tout la passion et la réussite du constructeur italien dont il a dirigé les activités jusqu'en 2014, et pardonnerait ce qu'il considère comme un écart en cas de retour en grâce de Ferrari avec à la clé un titre mondial.
"Si cela devait conduire au succès tant attendu, alors je serais prêt à mettre de côté mes regrets pour la couleur", concède-t-il. "C'est un peu comme à l'époque de Schumacher, lorsque le président de la République [Francesco] Cossiga m'a dit : 'Comment est-ce possible qu'il ne parle pas un mot d'italien ?'. J'ai répondu que, si pour remporter cinq titres mondiaux d'affilée il fallait avoir un pilote qui ne parlait pas italien, je ne serais certainement pas désolé."
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