Nasr inquiet pour l'avenir du Brésil en F1

Bien que les pilotes brésiliens cumulent huit titres mondiaux de 1972 à 1991 avec Emerson Fittipaldi, Nelson Piquet et Ayrton Senna, c'est la pénurie depuis lors malgré les efforts de Felipe Massa et de Rubens Barrichello. C'est d'ailleurs ce dernier qui a remporté la 101e et dernière victoire d'un Brésilien en Formule 1, au Grand Prix d'Italie 2009.

Massa, quant à lui, est l'auteur de la dernière pole position (Autriche 2014) et du dernier podium (Italie 2015), et ne restera pas éternellement en catégorie reine, étant sorti de sa retraite pour rendre service à Williams.

"Bien sûr, cela m'inquiète", déclare Felipe Nasr, qui a perdu son baquet Sauber en fin de saison dernière, pour Motorsport.com. "Je suis également inquiet pour la nouvelle génération, parce que le Brésil a joué un rôle majeur dans l'Histoire de la Formule 1. On ne peut pas abandonner cet héritage. Je suis sûr que le pays voit les choses comme ça. Il ne faut pas cesser de chercher de nouveaux pilotes."

Or, on ne peut pas vraiment dire que la relève est là. Dans chaque formule de promotion majeure, on retrouve un Brésilien – Sérgio Sette Câmara en F2, Pedro Piquet en F3 Europe, Bruno Baptista en GP3 et Pietro Fittipaldi qui a déjà gagné deux courses en Formule V8 3.5 –, mais aucun ne semble avoir de réelles chances d'atteindre la F1 à l'avenir.

Nasr prêt pour la F1

Forcément, Felipe Nasr fait montre d'amertume. C'est lui qui a permis à Sauber de finir dixième du championnat l'an passé en marquant les deux points de l'écurie – d'ailleurs au Grand Prix du Brésil – mais il n'a pas été conservé pour 2017.

"Je sais la valeur qu'avaient ces points et les efforts que j'ai consentis pour les obtenir", poursuit-il. "Si l'on regarde les chiffres, j'ai fait deux très bonnes années en Formule 1. L'équipe était dans des conditions difficiles quand j'y étais ; dans ce contexte, ce n'est jamais facile pour un pilote de montrer ce dont il est capable. Mais toutes les opportunités que j'ai eues, je les ai saisies."

Nasr a toutefois adopté une préparation physique aussi exigeante que s'il allait piloter les nouvelles F1, qui sont beaucoup plus difficiles à maîtriser : "Je suis prêt si je dois sauter dans une Formule 1 demain. J'ai pris près de trois kilos de muscle, comme prévu."

Quant à son avenir, Nasr espère évidemment qu'il se dessinera en catégorie reine : "Mon manager gère la situation. Il discute avec des équipes. C'est juste une question du temps. Il y a beaucoup d'intérêt commercial, mais il faut concrétiser." Faute de quoi le natif de Brasilia est prêt à se tourner vers la Formule E, l'IndyCar ou l'Endurance.

Propos recueillis par Khodr Rawi