Newey : Vettel et Webber, tels Prost et Lauda chez McLaren
Lors de sa carrière d'ingénieur en Formule 1, le légendaire Adrian Newey a côtoyé des dizaines de pilotes. Certains ont entretenu une relation fratricide, à l'image de Sebastian Vettel et Mark Webber chez Red Bull.
Le vainqueur Sebastian Vettel, Red Bull Racing, le deuxième Mark Webber, Red Bull Racing
LAT Images
Sebastian Vettel et Mark Webber ont été coéquipiers chez Red Bull de 2009 à 2013, soit 94 Grands Prix de collaboration – seuls les duos Schumacher/Barrichello chez Ferrari et Häkkinen/Coulthard chez McLaren ont connu une entente plus poussée.
Entente, un mot qu'on ne peut pas vraiment employer pour évoquer la paire Red Bull. Car Vettel et Webber se sont souvent fait la guerre, alors que l'on pouvait parfois avoir le sentiment que l'Allemand avait le statut de pilote numéro 1. D'où de nombreuses tensions, notamment lors de l'accrochage pour la tête du Grand Prix de Turquie 2010 et de l'affaire "Multi 21", où Vettel avait désobéi aux consignes d'équipe pour chiper la victoire à son coéquipier en Malaisie, en 2013.
Ces tensions, Adrian Newey les déplore, car selon lui, ce line-up était particulièrement efficace lorsque les relations étaient cordiales.
"Je trouve très dommage la façon dont ça s'est passé en 2010 et par la suite, car Mark et Sebastian apportaient beaucoup à l'équipe dans différents domaines, surtout en ingénierie", analyse Newey dans une interview accordée à F1 Racing. "Mark était très sensible à l'aéro, Sebastian était très sensible aux pneus, à la cartographie moteur et à l'équilibre de la voiture dans les virages lents. À eux deux, ils étaient complémentaires, du point de vue de l'ingénierie."
Un jeune loup aux dents longues face à un équipier expérimenté : le duel que se sont livré Vettel et Webber n'est pas sans rappeler à Newey un autre épisode de l'Histoire de la Formule 1 – surtout au début de leur collaboration, car à partir de 2011, le désormais quadruple Champion du monde était dominateur.
"Sebastian était très jeune et restait assez agressif. Mark était plus expérimenté mais n'avait peut-être pas la vitesse pure dont Sebastian était capable", poursuit Newey. "Cela aurait aisément pu se dérouler comme la bataille entre le jeune Prost et le plus âgé Lauda, et c'est dommage que ça n'ait pas été le cas." Associés chez McLaren en 1984, Prost et Lauda avaient lutté pour le titre, l'Autrichien l'emportant pour un demi-point.
Son intense rivalité avec Sebastian a causé sa perte.
Adrian Newey, sur Mark Webber
Au final, Webber n'aura pas atteint la couronne mondiale dont il rêvait – du moins pas en Formule 1 –, classé troisième du championnat en 2010, 2011 et 2013. Newey le regrette, d'autant que les deux hommes ont parcouru un long chemin ensemble. Après tout, ils ont tous deux rejoint Red Bull Racing peu de temps après la création de l'écurie, lui consacrant une grande partie de leur carrière.
"Mark, lors des années difficiles de 2007 et 2008, avait été un véritable pilier de l'équipe, et de bien des façons, cela aurait été génial qu'il remporte le championnat 2010. Mais son intense rivalité avec Sebastian a malheureusement causé sa perte, surtout lors de cette course sous la pluie où il est parti en tête-à-queue, en Corée. Je pense qu'il voulait désespérément montrer à l'équipe qu'il était aussi rapide que Sebastian, mais en a trop fait et a perdu le championnat par la même occasion", conclut Newey.
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