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Nico Hülkenberg : dans la tête d'un pilote revigoré pour la F1

Il est celui qui a pris le plus de départs en Formule 1 sans jamais monter sur le podium, mais Nico Hülkenberg est de retour cette année pour une nouvelle tentative, chez Haas. Après trois années passées sur la touche, l'Allemand se sent revigoré et veut prouver à sa nouvelle équipe qu'il a toute sa place sur la grille.

Nico Hulkenberg, Haas

Haas F1 Team

Après trois saisons comme réserviste, Nico Hülkenberg redevient titulaire à part entière cette année, chez Haas. Cette absence s'éternisant, on pensait sa chance définitivement passée, et lui-même l'avait reconnu. Toutefois, quand Gene Haas et Günther Steiner ont décidé de se séparer de Mick Schumacher et de rechercher un pilote expérimenté pour 2023, la liste des candidats était très courte. Partenaire technique de l'écurie, Ferrari a tout fait pour placer Antonio Giovinazzi dans le baquet américain mais les derniers espoirs de l'Italien sont partis en fumée au mois d'octobre, quand il est violemment sorti de la piste lors des essais libres du Grand Prix des États-Unis.

À l'inverse, tout s'est favorablement mis en place pour Hülkenberg, aidé par le fait que le Covid et la malchance de quelques autres lui aient permis de courir de temps en temps comme pilote remplaçant chez Racing Point et Aston Martin, pour qui il a participé aux deux premiers Grands Prix de la saison 2022. "Je pense que c'était déterminant", dit-il aujourd'hui au sujet de ses piges à Bahreïn et Djeddah. "En 2021, je n'ai pas eu d'opportunités. Celles de 2020 étaient absolument cruciales pour me remettre dans le jeu, pour rappeler aux directeurs d'équipe et aux gens du paddock que j'étais encore performant."

La possibilité d'un retour à temps plein s'est une première fois dessinée en juillet dernier, quand Sebastian Vettel a annoncé sa retraite. Réserviste d'Aston Martin, Hülkenberg apparaissait comme un candidat naturel, mais Lawrence Stroll s'est très vite positionné pour attirer Fernando Alonso. "C'est arrivé au début de la trêve estivale", se souvient Hülkenberg. "J'avais un peu d'espoir. Il y avait des indices de la part de certaines personnes dans l'équipe, selon qui il y avait peut-être une opportunité, mais ça a rapidement disparu. J'ai reçu un message de l'équipe comme quoi un accord avait été trouvé avec Fernando."

Le départ d'Alonso et la controverse autour du contrat d'Oscar Piastri ont également libéré une place chez Alpine. Entre son premier passage à Enstone de 2017 à 2019 et ses bonnes relations avec Otmar Szafnauer, datant de la période Force India, une chance paraissait possible. Mais l'écurie française s'est assez vite tournée vers Pierre Gasly. "J'étais en contact avec Otmar, mais j'ai rapidement compris que ça n'allait pas se faire, que ce n'était pas une opportunité réaliste", ajoute Hülkenberg. "L'équipe a un nom différent mais c'est la même que du temps de Renault. Je pense qu'ils voulaient quelqu'un de vraiment nouveau, qui n'avait jamais été chez eux auparavant."

Depuis qu'il a quitté Renault fin 2019, Nico Hülkenberg a participé à quatre Grands Prix.

Depuis qu'il a quitté Renault fin 2019, Nico Hülkenberg a participé à quatre Grands Prix.

Heureusement pour Hülkenberg, une troisième opportunité s'est présentée, chez Haas, écurie avec laquelle il avait brièvement discuté début 2016. Cherchant un remplaçant à Schumacher, Steiner l'a contacté. "C'était après la trêve estivale, à peu près", explique Hülkenberg. "Je ne le connaissais pas très bien, je le connaissais par le paddock et pas des discussions lors de quelques vols ensemble. Ça s'est fait assez naturellement. D'autres personnes étaient également impliquées. Je n'ai pas vraiment de manager, mais j'ai quelques conseillers et quelques personnes qui m'aident, et ils connaissaient Günther. La conversation s'est engagée."

Hülkenberg a-t-il dû convaincre Steiner qu'il avait le bon profil pour faire équipe avec Kevin Magnussen ? "Il y avait un peu de ça", convient-il. "Ils pensaient encore à Mick, en lui donnant du temps, en étant justes avec lui, car il avait signé quelques bonnes performances sur lesquelles s'appuyer. C'est pourquoi tout a pris autant de temps à la fin. Dans ma situation, celle d'être resté trois ans à l'écart, j'ai dû travailler, trouver des mots convaincants, apporter des faits et infuser son esprit. Je me sens très frais, dans un état d'esprit très positif, ce qui n'a pas toujours été le cas. Je n'ai donc aucune inquiétude à ce sujet."

Au début de sa carrière, Hülkenberg n'a jamais disposé d'une monoplace vraiment compétitive, et il n'a donc jamais décroché le moindre podium. Quelles sont alors ses attentes avec Haas ? "C'est la F1", tempère-t-il. "Il n'y a qu'un nombre limité d'opportunités et je n'ai pas eu l'embarras du choix. Mais j'ai toujours en moi le désir de courir et d'être en compétition. C'est évidemment une équipe privée, plus petite, mais il y a, je crois, des choses qui peuvent être améliorées, et on peut se battre pour de bons résultats et pour des points. Finalement, en tant que compétiteur, c'est ce que je veux et c'est ce que j'aime faire."

Nico Hülkenberg remplacera Mick Schumacher chez Haas en 2023.

Nico Hülkenberg remplacera Mick Schumacher chez Haas en 2023.

La bonne nouvelle, c'est que Haas a progressé l'an dernier, quittant la dernière place du championnat constructeurs pour atteindre la huitième, dans une nouvelle ère où le plafonnement budgétaire doit aider les petites écuries. "Je suppose que l'ensemble du peloton est plus compact", observe Hülkenberg. "Il y a clairement des opportunités, et même après de mauvaises qualifications, tu peux t'en sortir et signer un bon résultat. Dépasser est davantage possible avec ces nouvelles voitures. Il ne faut pas beaucoup de différence, et tu peux gagner trois ou quatre positions. Il faut travailler dur."

Inévitablement, on a beaucoup parlé du duo Hülkenberg-Magnussen pour le fameux épisode des noms d'oiseaux survenu au Grand Prix de Hongrie 2017, après quoi ils ne se sont plus parlé pendant cinq ans. "C'est vrai, mais ce n'est pas le seul", sourit Hülkenberg. "Il y a d'autres pilotes avec qui je n'ai pas beaucoup parlé ! J'ai brisé la glace à Bahreïn, sur la grille. Je suis allé le voir, je lui ai tendu la main et répété ses propres mots [de 2017], il a trouvé ça plutôt drôle. Et depuis, on parle davantage. C'est du passé, il n'y aura pas de problèmes. Naturellement, on court tous les deux et on se bat pour notre carrière, mais on va aussi courir pour l'équipe."

Le retour inattendu de Magnussen en F1 pour remplacer Nikita Mazepin à la veille de la saison 2022, ponctué d'une entrée dans les points d'emblée, a-t-il fait office d'inspiration pour Hülkenberg ? "Je ne dirais pas ça", répond-il. "Je pense que les circonstances ont été un peu différentes pour lui, car la manière dont il est revenu est différente. Mais encore une fois, il est revenu et il a tout de suite été performant."

Comme il l'a dit plus tôt, Hülkenberg est désormais dans un bon état d'esprit. Il n'était pas heureux lorsqu'il a quitté Renault fin 2019, mais trois ans à l'écart, avec du temps pour faire autre chose – notamment se marier et devenir père – ont été bénéfiques. C'est souvent le cas quand un pilote fait une pause. "Ça a été très positif pour moi", assure-t-il. "Bien sûr, je ne peux parler que pour moi. Mais 2019 n'a pas toujours été super. J'avais le sentiment de vouloir passer du temps loin de ça, à ce moment-là. Et une fois que l'on s'éloigne, on développe une compréhension différente et de nouvelles perspectives sur la manière dont les choses se sont passées, sur ce que l'on a fait. On réfléchit à beaucoup de choses et on digère tout ça. Même l'intersaison, on se dit que trois mois c'est beaucoup ; en réalité non, car on est quand même connecté, on travaille quand même."

Nico Hülkenberg a participé dès novembre dernier aux essais d'Abu Dhabi avec Haas.

Nico Hülkenberg a participé dès novembre dernier aux essais d'Abu Dhabi avec Haas.

Le rôle de réserviste qui lui a permis de rester dans le cercle fermé de la F1 s'est avéré être un bon compromis. "C'était un rôle très différent de ce dont j'avais l'habitude", analyse Hülkenberg. "Si l'on n'est pas dans la voiture, si l'on n'est pas sous le feu des projecteurs, s'il n'est pas nécessaire d'être performant chaque jour, la sensation est très différente. On est bien plus détendu, parce qu'il n'y a plus ces mauvaises journées dans la monoplace. Mais en même temps, ce qu'apporte la course nous manque : la passion, l'excitation, les sensations fortes. Et le sentiment qui a prévalu, c'est que j'avais envie de revenir, de faire ça encore quelque temps."

À 35 ans, Hülkenberg est le cadet de Vettel de seulement 48 jours. On pourrait peut-être établir un parallèle avec des pilotes comme Michael Schumacher, Kimi Räikkönen et Fernando Alonso, qui ont prolongé leur carrière en F1 après avoir fait une pause de deux ou trois ans. "À cet égard, je suis assez fier d'avoir réussi à revenir comme titulaire après trois ans sans F1", souligne-t-il. "Comme vous le dites, je fais partie d'un club très fermé ; Michael, Fernando, Kimi, ce sont des Champions du monde. Ce n'est pas mon cas. Alors réussir ça, et que les gens aient toujours en confiance en moi, c'est une belle réussite."

La carrière junior de Hülkenberg, qui a conquis les titres en F3, en GP2 et en A1GP, laissait penser qu'il était destiné à atteindre les sommets. A-t-il aujourd'hui des regrets quant aux choix qu'il a faits ? "Je crois l'avoir déjà dit : avec le recul, c'est toujours plus facile", estime-t-il. "Bien sûr, si c'était à refaire, je ferais quelques choses différemment. Mais rien ne sert de s'appesantir sur le passé. Il faut en tirer des leçons, essayer de corriger le tir à l'avenir, et faire ce qu'il faut. Comme je l'ai dit concernant la période où je n'étais pas là, quand on réfléchit, on voit les choses sous un angle différent. Il y a des choses que je ne vais plus faire de la même manière à l'avenir. Mais ce sont des choses très personnelles et je ne veux pas entrer dans les détails. Franchement, il y a eu quelques opportunités, des temps forts qui étaient nécessaires pour rejoindre un top team, c'est un fait. Mais j'imagine que Haas a une raison de me vouloir – ils croient que j'ai encore ce qu'il faut et que je suis un pilote de qualité."

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