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Interview

Ocon a survécu à Alonso : "Je suis toujours là, non ?"

Esteban Ocon fête ses 26 ans. Il a franchi cette année la barre des 100 Grands Prix disputés en Formule 1 et son contrat avec Alpine court jusqu'en 2024. L'année prochaine, il sera le leader naturel de l'écurie. Le Français jouit d'une image plutôt positive mais sa réputation demeure parfois encore floue, à mi-chemin entre les stars de la F1 et ceux dont on parle peu. Motorsport.com s'est entretenu avec lui après le Grand Prix d'Italie.

Esteban Ocon, Alpine A522

Esteban Ocon, Alpine A522

Alpine

Esteban Ocon, avant la saison, tous les pilotes avaient, toutes proportions gardées, de grandes attentes. Dans votre cas, comment ça s'est passé ? Attendiez-vous plus de 2022 ?

Si je repense aux difficultés que l'on avait lors des essais à Barcelone et à Bahreïn, je pense que le bilan est positif. Au début de la saison, la monoplace était difficile à piloter et très lourde, mais course après course, l'amélioration a été impressionnante, ce qui donne une voiture globalement meilleure que l'an dernier. Je suis content d'avoir contribué à ce pas en avant en donnant les bonnes informations aux ingénieurs, et je suis aussi optimiste car on va encore apporter des nouveautés en cette fin de saison. Bien sûr, cette tendance positive me donne aussi confiance pour 2023.

Comme en 2021, vous avez bien débuté la saison, puis le niveau de performance a un peu baissé. Est-ce vraiment le cas ?

L'an dernier, on a trouvé des choses sur ma voiture qui n'étaient pas parfaites, disons qu'elles m'avaient affecté lors de certaines courses. Cette saison, ce qui nous pénalise c'est le manque de régularité : sur certains circuits ça va très bien et sur d'autres on a plus de mal. Il y a certains types de virages dans lesquels on a des problèmes, et on essaie d'en comprendre les raisons.

Que pensez-vous des performances de votre unité de puissance ? Vous êtes la seule équipe qui n'a pas d'écurie cliente et c'est difficile de comprendre la véritable compétitivité de votre moteur…

C'est toujours un avantage quand la même unité de puissance est utilisée par plusieurs équipes, car ça fait plus de données à comparer. Personnellement, je pense que le moteur est l'une de nos forces. On a analysé les données de vitesse de pointe et il était évident à Spa que l'on ne manquait pas de puissance pour dépasser. Après, on a vu plusieurs pilotes être touchés par le manque de fiabilité mais sur ce point, je dirais que ça a été une bonne saison pour nous jusqu'à présent.

Fernando Alonso et Esteban Ocon.

Fernando Alonso et Esteban Ocon.

Quand Fernando Alonso est arrivé dans l'équipe il y a deux ans, beaucoup de gens ont dit que votre carrière serait bientôt terminée…

Oui, j'ai entendu ça aussi, mais je suis toujours là, non ? C'est une bonne confrontation qui a débuté l'an dernier, que ce soit en qualifications et en course. Fernando est très, très, rapide, je ne pense pas qu'il ait quoi que ce soit à prouver à quiconque. Et à ceux qui me demandent si j'ai appris avec Fernando, je réponds que oui, bien sûr, mais j'espère aussi qu'il a pu apprendre quelque chose de moi.

Est-ce difficile de travailler avec Fernando ?

Non. Nous avons de bonnes relations, nous nous ressemblons dans notre travail de réglages et évidemment, quand on est en piste, chacun veut l'emporter.

Comment votre vie a-t-elle changé ces deux ou trois dernières années ?

Ma vie personnelle n'a pas beaucoup changé. Je passe toujours mon temps libre avec les mêmes personnes, et mes parents sont venus à Monza le week-end dernier. J'ai les mêmes amis qu'avant d'arriver en Formule 1. D'autres aspects ont changé, ceux qui sont liés à ma vie sportive. J'ai réussi à faire quelques très belles choses et j'espère en faire plus. J'ai gagné un Grand Prix, je suis monté sur le podium et je roule pour une équipe d'usine.

Quand vous repensez à votre victoire l'an dernier à Budapest, quelle est son importance ?

Très importante. La chose la plus importante est de montrer à l'équipe que l'on est capable de gagner, que l'on est prêt à saisir chaque opportunité. Et sur le plan personnel, j'ai toujours été convaincu de pouvoir gagner, mais quand on le fait vraiment, ça donne une confiance énorme.

Vous disputez votre cinquième saison complète en Formule 1. Pensez-vous avoir gagné l'estime du paddock, ou y a-t-il encore quelque chose à faire pour gagner en réputation ?

C'est une bonne question. Je ne lis pas tout ce qui se dit sur moi. J'espère que lorsque je fais quelque chose de bien, c'est rapporté comme tel et que ceux qui regardent peuvent se faire une idée. Mais c'est vrai qu'il y a des gens qui me disent : "Ah, je n'avais pas remarqué ta qualification à Spa" ou "J'avais oublié que tu avais gagné l'an dernier". Je dois admettre que je trouve ça un peu étrange. Finalement, en qualifications la comparaison met Fernando devant moi à 9-7, mais j'ai quelques points de plus au championnat. L'an dernier, on a terminé à égalité en qualifications : 11-11. Si je regarde la carrière de Fernando, le seul de ses coéquipiers qui a fait jeu égal avec lui, c'est Lewis [Hamilton]. Aucun autre n'a fait mieux que moi. Personnellement, j'ai le sentiment de faire du bon boulot, et oui, c'est parfois un peu étrange de voir que de l'extérieur, il y en a qui perçoivent ça un peu différemment.

Le double dépassement d'Ocon à Spa-Francorchamps.

Le double dépassement d'Ocon à Spa-Francorchamps.

Dans le paddock, il y a aussi ceux qui disent que si votre double dépassement à Spa avait été fait par un pilote renommé, on en aurait parlé pendant des jours. Pensez-vous être un peu moins en vue que certains de vos concurrents ?

Je ne saurais pas quoi répondre. Comme je l'ai dit, mon boulot est de donner le meilleur de moi-même en piste, de faire de bonnes qualifications, de rapporter le maximum de points possible à l'équipe, et peut-être même de faire des dépassements comme celui de Spa. Si vous m'interrogez sur un autre contexte, ce n'est pas mon univers.

L'an prochain, vous serez le pilote le plus expérimenté de l'équipe. Vous sentez-vous prêt pour ce rôle ?

Je dois être prêt pour chaque défi qui se présente à moi. Ceux qui arriveront dans l'équipe auront moins d'expérience que moi, je suis déjà investi dans le travail de développement qui mènera à la monoplace 2023.

On sait que vous êtes ami avec Mick Schumacher, tout comme on sait que les relations ne sont pas excellentes entre Pierre Gasly et vous. Seriez-vous prêt à tourner la page et à travailler ensemble si Pierre arrivait dans l'équipe ?

Le respect est là, on est des pilotes professionnels et au-delà de qui sera à mes côtés l'année prochaine, j'aurai une attitude correcte par rapport à l'équipe.

Aimeriez-vous qu'il y ait plus d'essais en Formule 1 ?

Oui, même si je ne pense pas que ce serait possible aujourd'hui. Avec ce calendrier, c'est dur, on revient tout juste de trois Grands Prix en trois semaines. Il faudrait deux équipes distinctes, ce qui est en partie le cas chez nous, mais notre deuxième équipe fait tourner un programme d'essais avec la voiture de l'an dernier. Aujourd'hui, avec 23 Grands Prix au calendrier, c'est impossible. J'aimerais bien, sans aucun doute, car plus je pilote, plus je suis heureux, je suis né pour ça.

Esteban Ocon lors du GP d'Italie à Monza.

Esteban Ocon lors du GP d'Italie à Monza.

Avez-vous toujours autant de passion ?

Absolument. Quand j'ai une journée de repos, je vais souvent faire du drift avec des amis. Il y a quelques années, on avait un garage familial avec toutes sortes de véhicules, mais à cause des difficultés qu'on avait rencontrées quand j'ai fait du karting, on a dû le vendre. Récemment, j'ai eu la chance de le racheter.

Je faisais tout, et le lendemain matin je voyais la voiture que j'avais virtuellement testée décrocher des podiums et des victoires.

Esteban Ocon

Ce sont des étapes importantes dans la vie de quelqu'un…

Bien sûr, c'était mon premier objectif. J'ai passé un an [en 2019] dans le simulateur, souvent jusqu'à cinq heures du matin, et c'était l'année la plus dure de ma carrière. Je travaillais dans l'ombre, je faisais tout, et le lendemain matin je voyais la voiture que j'avais virtuellement testée décrocher des podiums et des victoires. Parfois, je ne dormais pas pendant deux ou trois jours, mais j'avais la détermination pour rendre à ma famille ce qu'ils avaient sacrifié pour moi. Et j'ai toujours cette faim, je n'ai pas fait tout ce que je voulais faire.

Où vous voyez-vous dans deux ou trois ans ? Pensez-vous que vous serez un acteur incontournable de la Formule 1 ?

Je me suis rendu compte que rien n'était certain en Formule 1. Même si on a gagné, que l'on a tenu tête à un double Champion du monde comme Fernando, l'avenir n'est pas garanti. On a l'exemple de Daniel [Ricciardo] : il y a deux ans il était parmi les meilleurs pilotes et aujourd'hui il n'est pas sûr d'avoir un baquet la saison prochaine. Il faut toujours être au top. Malheur à vous si vous abandonnez.

Êtes vous toujours en relation avec Mercedes ? Est-ce que vous parlez toujours avec Toto Wolff ?

Oui, on se parle. Aussi parce que dans la gestion de ma carrière, je suis toujours aidé par Gwen Lagrue, un manager qui travaille aussi avec Mercedes. Donc il y a toujours ce lien, même si je suis pilote Alpine et que mon boulot est ici aujourd'hui. J'ai un beau contrat qui expire fin 2024, et un avenir très intéressant devant moi.

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