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Opinion - Quand la F1 est elle-même son pire ennemi

Le fiasco des qualifications du Grand Prix d'Australie montre qu'il y a matière à réfléchir sur la façon dont la F1 est actuellement dirigée, explique Jonathan Noble.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 Team W07

XPB Images

Bernie Ecclestone sur la grille
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Valtteri Bottas, Williams FW38
Le poleman Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 Team fête sa pole dans le Parc Fermé
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Pascal Wehrlein, Manor Racing MRT05
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H et Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 Team W07 devant son équipier Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 Team W07
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 Team W07 devant son équipier Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 Team W07
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H aux stands
Daniil Kvyat, Red Bull Racing RB12 aux stands
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H rejoint la file à la sortie des stands
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 Team W07 sort des stands
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Jenson Button, McLaren MP4-31
Max Verstappen, Scuderia Toro Rosso STR11 et Sergio Perez, Sahara Force India F1 VJM09
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Nico Hulkenberg, Sahara Force India F1 VJM09
Jolyon Palmer, Renault Sport F1 Team R.S.16 alors que la course est arrêtée au drapeau rouge
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Esteban Gutierrez, Haas F1 Team VF-16 et Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11 en lutte pour une position
Romain Grosjean, Haas F1 Team VF-16
Paul Hembery, Directeur de la Compétition de Pirelli Motorsport Director sur la grille

Tandis que des fans mécontents quittaient leur siège à l'Albert Park quelques minutes avant que le drapeau à damier ne mette un terme à la farce des qualifications, samedi dernier, un patron d'écurie a fait le lien entre cette controverse et celle d'Indianapolis 2005 avec les pneus.

En se faisant la publicité la plus embarrassante qui soit, la Formule 1 avait encore tendu la perche pour se faire battre en décidant d'un changement du format de qualifications dont les fans ne voulaient pas, pour lequel les équipes n'étaient pas enthousiastes et dont tout le monde craignait que ça se termine en eau de boudin.

C'était un gros embarras pour la discipline, qui devrait servir de leçon pour éviter de réparer des choses qui ne sont pas cassées, mais devrait aussi donner à réfléchir sur la façon dont le sport doit être dirigé.

Car ce qu'il s'est passé ce week-end démontre à la perfection comment le processus de gouvernance de la F1 est cassé et entrave aujourd'hui ce sport. Beaucoup dans le paddock partagent cet avis, même si peu nombreux sont ceux qui acceptent de l'exprimer publiquement.

Situation de blocage

Pour un sport tellement à la limite avec la technologie et l'ambition, la F1 peut parfois être très conservatrice.

Cela même est probablement l'héritage d'une structure d'établissement des règles qui implique de nombreuses voix – surtout celles des équipes. Si l'implication de ces dernières est une bonne chose, le changement dépend entièrement du fait que ce que les concurrents veulent ne sert qu'à mettre des barrières à ces changements.

La paranoïa est de mise. Trop de consensus est nécessaire pour que les choses soient faites et la F1, inévitablement, se place d'elle-même dans une situation de blocage dans laquelle elle ne peut aller que dans le sens de moins de résistance.

Après tout, les équipes ont soutenu l'idée des qualifications par éliminations pas parce qu'elles le voulaient, et pas parce que les fans le voulaient (le Sondage mondial des Fans nous l'a montré l'an dernier) – mais parce que cela empêchait que Bernie Ecclestone ne pousse pour des grilles inversées ou un handicap en temps.

C'était le choix de Hobson version F1. Un choix entre le moins pire de deux maux. Ce qui n'est certainement pas ce qu'un business global comme la F1 devrait s'auto-infliger.

Une idée pas mauvaise

En fait, en tant que concept, l'idée des qualifications pas éliminations n'est pas mauvaise – en étant appliquée de la bonne façon, elle pourrait injecter assez de variabilité et de danger pour mélanger un peu la hiérarchie. Le diable allait forcément se cacher dans les détails.

En effet, pour une première expérience à Melbourne, Q1 et Q2 ont clairement été très spectaculaires – produisant quelques runs sur un tour passionnants et intenses au début, quelques chocs (Daniil Kvyat et Valtteri Bottas), et forçant les équipes à être agressives dans leur choix des pneus pour la course.

Le dénouement de Q3 était entièrement prévisible. Mais le plus dur à accepter de tout cet épisode est peut-être que tout le monde savait que cela ne fonctionnerait pas, et que pourtant nul n'était prêt à se lever pour prendre la responsabilité de bien agir en prévenant l'embarras du public.

Que le fiasco en fin de Q3 ait été une conséquence involontaire que personne ne pouvait prévoir était une chose. Mais n'oublions pas que lors des essais de pré-saison à Barcelone, les team managers et le directeur de course de la FIA, Charlie Whiting, s'étaient accordés de façon informelle sur le fait que la fin par élimination dans Q3 ne fonctionnerait pas et que pour cette session, il faudrait revenir à l'ancien système.

Pourtant, pour une raison connue seulement dans les coulisses du pouvoir au quartier général parisien de la FIA, il n'a pas été tenu compte de ces inquiétudes et jamais une potentielle modification pour éviter le fiasco qui est survenu n'a été suggérée au Groupe Stratégique et à la Commission F1 pour aider à prévenir ce qui est arrivé en Australie.

C'est réellement inexcusable, plus encore parce que l'énoncé final du règlement devait de toute façon revenir vers ces entités pour ratification avant la saison.

Expérimentation nécessaire

Tout ceci est symptomatique d'un sport qui semble paralysé par la politique, qui manque de vision à long terme – et qui se retrouve constamment à poser des rustines sur des membres cassés en pensant que ce sera utile.

Cela aurait été si simple pour la F1 d'expérimenter un système de qualifications par éliminations lors de la finale de la saison dernière à Abu Dhabi, les championnats étant pliés depuis longtemps.

Non seulement nous aurions eu alors quelque chose de frais et excitant dont parler, et un certain degré d'intérêt aurait été maintenu tandis que la saison touchait à sa fin, mais cela aurait donné à la F1 une vraie plateforme pour juger si cela pourrait être adopté de façon permanente pour 2016.

Nous aurions su alors si cela procurait de la variabilité, nous aurions connu l'impact sur les stratégies pneus et, mieux encore, l'hiver aurait laissé le temps de tirer les leçons pour affiner l'idée et proposer pour le début de 2016 d'un système de qualifications dont tout le monde serait satisfait.

Au lieu de quoi, comme le fiasco concernant les points doublés, que ce changement soit sorti de nulle part quelques semaines avant le début de saison est apparu comme une réponse désespérée à un problème qui n'existait pas – à un moment où la F1 devrait se concentrer sur des problèmes bien plus importants pour les prochaines années.

Nouveaux médias

La F1 fait face à d'immenses défis sur la façon d'exploiter la migration à venir des fans de leur poste de télévision traditionnel vers les smartphones, tablettes ou internet.

Les fins limiers qui suggèrent que la F1 est en crise parce que les audiences télé déclinent se trompent grandement, puisque ce sport est probablement suivi par plus de monde que jamais.

Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat, et l'arrivée 24/7 de contenu F1 sur internet contente un nombre de plus en plus grands de passionnés. En effet, le trafic record sur les sites en ce début de 2016 montre qu'il n'y a pas grand-chose de négatif sur le produit à l'heure actuelle.

Que les audiences télé soient en baisse ne doit pas vraiment être une surprise. Premièrement, il y a globalement moins de monde qui regarde du sport à la télévision désormais et deuxièmement, le passage de la F1 sur des chaînes payantes allait inévitablement faire baisser les audiences.

La difficulté à laquelle Ecclestone fait face, cependant, est d'extraire des revenus commerciaux de ces nouveaux médias quand une grande partie des profits actuels provient de l'ancien.

Il n'y a pas de réponse facile à la question de savoir quoi faire – et cela pourrait exiger du sport qu'il connaisse un succès commercial durant une phase de transition. Mais à moins de mettre en place un plan de dix ans sur la façon d'y parvenir (et probablement de faire un peu d'investissement à perte et à court terme), quelques grandes opportunités risquent d'être manquées à l'avenir.

Mais il faut se demander comment la discipline peut relever les défis du futur quand – comme l'a montré le désordre des qualifications – elle semble être son pire ennemi pour l'instant.

Les équipes ont trop leur mot à dire. Les luttes politiques entre Jean Todt et Ecclestone ne font pas de bien à la F1 et trop souvent les fans se sentent trop aliénés par ce qui arrive dans ce sport qu'ils aiment tant.

C'est pourquoi la F1 manque cruellement d'un leadership fort. Et ce dont elle a vraiment besoin quand le nouvel “Accord Concorde” verra le jour en vue pour 2020 est d'une structure de gouvernance totalement différente qui lui permettra de montrer à quelle point elle est brillante.

Une saison prometteuse

Si l'on met de côté le loupé des qualifications à Melbourne, il y a de quoi être excité par ce que la F1 peut nous proposer pour 2016.

La lutte en tête entre Ferrari et Mercedes semble être à couteaux tirés, et celle en milieu de peloton entre quatre ou cinq équipes n'a peut-être jamais été aussi serrée.

Le règlement pneus semble devoir provoquer quelques frissons. Les restrictions apportées sur les aides au pilotage semblent réussir et nous avons quelques-uns des jeunes talents les plus excitants depuis des années.

Et puis, pour 2017, de prometteuses nouvelles voitures arrivent. Il semble bien que la F1 reste très grande malgré elle. Mais pensez seulement à ce qui pourrait être fait si les bonnes choses étaient faites pour les bonnes raisons, en opposition aux mauvaises choses pour de mauvaises raisons.

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