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Interview

Gasly : "Je suis dans la meilleure forme de ma vie"

Il est bien dans son corps, bien dans sa tête et bien dans son écurie, même s'il ne cache pas rêver de l'équipe mère. Après une saison 2021 convaincante, Pierre Gasly évoque ses ambitions pour la campagne à venir auprès de Motorsport.com, dans un entretien réalisé le premier jour des essais de Barcelone, avant son premier roulage sur la piste catalane.

Pierre Gasly, Scuderia AlphaTauri

Photo de: Carl Bingham / Motorsport Images

Pierre, vous avez fait très forte impression l'an dernier. Comment vous sentez-vous pour cette saison par rapport aux précédentes ?

Je dirais que ce n'est pas si différent. Mais je pense que nous arrivons confiants vis-à-vis de notre capacité à tirer le meilleur de notre voiture. Nous avons une bonne équipe d'ingénieurs. La manière dont nous travaillons est efficace, nous l'avons prouvé l'an dernier. Nous sommes donc confiants à ce sujet.

Concernant la voiture, je dois dire que nous avons actuellement beaucoup de points d'interrogation car elle est toute nouvelle. Nous sommes partis d'une feuille blanche, en somme. Il s'agit donc principalement de comprendre ce dont nous avons besoin, comment maximiser les performances avec ce dont nous disposons. Et avant Bahreïn, nous ne saurons pas où nous nous situons vraiment par rapport aux autres. Nous le découvrirons à Bahreïn : OK, avons-nous fait du bon travail avec la voiture ? Et que pouvons-nous viser pour cette saison ?

Vous avez confiance en votre équipe mais semblez également avoir beaucoup de confiance en vous.

Je pense être très confiant. Je suis vraiment content des gens que j'ai autour de moi actuellement. Je suis vraiment content de mes ingénieurs, de la manière dont nous travaillons avec l'équipe et des responsabilités que j'ai en son sein. Je dois donc dire que je suis dans une bonne situation. Je sais que c'est une année importante pour ma carrière, pour les étapes suivantes. L'année dernière était incroyable. Nous prévoyons de faire au moins pareil, voire mieux. Je veux toujours tirer cette équipe vers le haut, aussi haut sur la grille que je le peux. C'est clairement mon objectif personnel.

Quelles ont été vos premières impressions de la voiture lors du shakedown à Misano ?

Je dirais que c'était différent. C'était vraiment une sensation différente par rapport à la voiture de l'an dernier. Je m'y attendais, parce que tout change. Mais je n'ai fait que, genre, huit tours à Misano. Je veux voir ce que ça donne à Barcelone, où j'ai bien plus d'expérience : j'ai fait des milliers de tours ici. Je pense donc qu'ici, ce serait un meilleur endroit pour juger comment elle est par rapport aux années précédentes.

En quoi était-ce différent ?

Tout. L'angle de braquage, la réactivité avec laquelle répond la voiture, en termes d'équilibre. Mais je roulais sous la pluie, c'était une nouvelle voiture, qui n'était pas vraiment réglée pour ces conditions. C'était plus une question de sensation, de s'assurer que tout soit fiable. Quand on arrive dans les virages, la manière dont la voiture se comporte… la sensation est juste un peu différente, et les références visuelles changent avec ces ailettes au-dessus des roues avant. Les choses ont l'air différentes. Bref, il y a plus ou moins tout qui change.

Pierre Gasly, AlphaTauri AT03

S'agira-t-il davantage de modifier des choses sur la voiture ou d'adapter son style de pilotage, à l'avenir ?

Je pense qu'il faut être ouvert d'esprit, et si cette voiture requiert un style de pilotage différent, alors c'est nécessaire. Bien sûr, on essaie toujours d'adapter la voiture à soi et à la manière dont on veut la piloter. Je pense donc qu'au début, c'est ce que nous devons faire. Voyons voir quelles limites et faiblesses nous avons, et si nous ne pouvons pas les résoudre, alors en tant que pilote il faut évidemment être prêt à changer quelques choses.

À quel point est-ce difficile de changer son style de pilotage ?

C'est toujours requis, de temps à autre. Mais c'est quelque chose à quoi il faut s'entraîner. Ce n'est pas quelque chose que l'on fait en un claquement de doigts. En tant que pilote, on s'adapte toujours, même en course – par exemple si l'on a un peu plus de sous-virage ou de survirage, ou plus de graining à l'avant. C'est quelque chose que l'on fait naturellement selon ses sensations. Je ne dirais donc pas que cela prend tant de temps que ça. Cela dépend plus des sensations et de la compréhension de ce dont la voiture a besoin pour aller vite.

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Vous avez piloté beaucoup de monoplaces différentes. Est-ce que cela vous aide ?

Je pense que ça m'aide, oui, vraiment. Avant la F1, j'ai fait de la FR3.5, du GP2, de la Super Formula, de la Formule E. À part cette dernière, toutes ces voitures étaient vraiment rapides. Et en même temps, je testais aussi pour Red Bull en 2015, 2016, 2017. J'ai donc eu l'opportunité de me faire une idée de voitures très différentes. Et je pense que cela m'a toujours aidé à m'adapter à de nouvelles catégories.

Vous entraînez-vous de manière différente des autres années ?

Je ne dirais pas que c'est différent. Mais je pense que ces deux dernières années, depuis que le COVID est arrivé, j'ai vraiment fait un très grand pas en avant du côté physique, j'ai eu le temps de m'entraîner très intensivement tous les jours. Puis nous avons simplement conservé ces habitudes. Je n'ai pas vraiment arrêté à Noël, car je sais que cette année va être très longue, très intense physiquement – 23 courses en moins de temps que l'an dernier. Je ne voulais pas prendre trop de vacances car je sais que si je veux durer et être à mon meilleur niveau jusqu'à la dernière course, il faut y mettre les heures et l'intensité nécessaires en matière d'entraînement. Je suis désormais dans la meilleure forme de ma vie et je me sens super bien. Je suis prêt pour cette année.

Pierre Gasly, AlphaTauri

Selon ce que vous avez senti et entendu jusqu'à présent concernant la nouvelle voiture, pensez-vous qu'adapter votre entraînement est nécessaire ?

Je ne pense pas. Je crois que l'approche est la même. Il faut juste rester ouvert d'esprit quant à ce que requerra la voiture. De plus, les choses peuvent se passer très bien, ce que j'espère, mais elles pourraient aussi se passer très mal. Il faut juste en être conscient. Quoi qu'il arrive, nous devons simplement travailler avec patience pour progresser, trouver des solutions pour toujours améliorer la voiture et nos performances.

Le calendrier est chargé, les week-ends de F1 évoluent et ne durent plus que trois jours au lieu de quatre, avec un roulage tardif le vendredi. Qu'est-ce que cela change concernant le moment de votre arrivée au circuit ?

En fait, je préfère ce genre de programme. Maintenant, nous avons 23 départs à prendre en course, ce qui est beaucoup par rapport à avant. Et si l'on peut arriver un jour plus tard, on a 23 jours de plus pour s'entraîner et pour se remettre entre les courses. Cela a donc un assez gros impact. Même si le week-end de course sera probablement plus intense du vendredi au dimanche, cela nous donne simplement plus de temps entre les courses pour nous remettre de tout ça.

Vous arriverez donc un jour plus tard, le vendredi matin ?

Non, j'arriverai le jeudi soir. Mais parfois, avant, j'arrivais le mercredi soir.

Est-ce mieux pour les équipes également ?

Je le pense. J'espère qu'ils trouveront un moyen pour que tous les mécaniciens et tous les employés des écuries puissent aussi arriver un jour plus tard. Je ne suis pas certain que ce soit le cas au début. Mais 23 courses, c'est très intense, et les gens ne peuvent pas voir leur famille, ils ne peuvent pas voir leurs enfants, leurs épouses. On ne peut pas avoir de vie privée. Et en fin de compte, c'est aussi très important.

Bien sûr, on veut autant de divertissement que possible, mais on veut que les collègues soient contents et apprécient ce qu'ils font, car je trouve notre sport génial. Tous ces gens l'adorent, mais la quantité de trajets et de temps passé loin de la famille est quelque chose qui commence à être assez critique. Et c'est bien que la F1 en soit consciente et essaie de trouver un compromis pour prendre soin des gens, afin que tout le monde ne quitte pas ce sport car il devient trop intense. Il y avait déjà quelques personnes qui voulaient partir, parce que ça devenait trop intense. J'espère qu'ils vont trouver une solution, qu'ils vont leur donner plus de temps.

Sur un tout autre sujet, vous semblez avoir vécu très intensément le dernier tour du Grand Prix d'Abu Dhabi 2021 et le dépassement de Max Verstappen…

J'étais sûr que Max, avec des pneus tendres neufs et le titre mondial… Il allait forcément tout tenter. Moi aussi, j'aurais tout tenté. On parle du titre mondial, à un tour du but. Je trouve ça difficile ne serait-ce que de comprendre ce qui est en jeu quand on est devant son écran. Mais quand on est dans la voiture, il faut trouver le moyen de doubler. J'ai trouvé que c'était un beau dépassement, et les quelques virages suivants étaient vraiment intenses. C'était clairement un moment qui va rester dans notre sport pour de nombreuses années.

Pierre Gasly, AlphaTauri et Max Verstappen, Red Bull Racing, en conférence de presse

Que représente le titre de Verstappen pour vous qui faites partie de la famille Red Bull ?

J'ai toujours su que Red Bull allait forcément gagner à un moment ou à un autre. C'est une équipe de gagnants. Ils ont gagné quatre titres avec Seb [Vettel], ils ont une équipe brillante, pleine de gens intelligents. Et quand on voit ce qu'ils construisent à Milton Keynes, c'est impressionnant. Je savais donc que ça allait venir, mais la saison a été si intense ! Je n'étais pas sûr si ça allait être Max ou Lewis, Mercedes ou Red Bull. Et c'était franchement super de suivre une telle bataille entre les deux meilleures écuries actuelles en Formule 1. J'ai même pris du plaisir à regarder les temps forts après chaque week-end l'an dernier. Je les regardais et j'aimais voir ce qui se passait à l'avant du peloton.

Vous avez dit que c'était une année importante pour votre carrière. Avez-vous plus de pression par ailleurs ?

Non, je sais juste que je dois faire pareil que les années précédentes. Il faut juste que je continue à obtenir les résultats, à pousser l'équipe vers l'avant et à la mener de la bonne manière. Cette situation m'enthousiasme. C'est super. J'espère juste que nous avons une voiture rapide. C'est la seule chose qui compte pour moi actuellement.

Votre objectif est évidemment de retourner chez Red Bull Racing. Vous en aurez peut-être l'opportunité l'an prochain. Chercherez-vous en dehors de la famille Red Bull si cette opportunité ne se présente pas ?

Helmut [Marko, conseiller sportif de Red Bull] l'a dit. Il n'est plus confidentiel que je n'ai qu'une année de contrat supplémentaire après celle-ci. Et il est évident que soit nous réussissons à passer chez Red Bull, soit ça ne se fait pas. Ce qui se passera ensuite, il est bien trop tôt pour en parler. Je me concentre sur le fait de faire de mon mieux. Mais je veux évidemment être dans une voiture rapide pour me battre pour la victoire, et c'est la seule chose qui compte. Je veux gagner en Formule 1 et il faut que j'aie une voiture qui me permet de gagner. Nous en discuterons avec Helmut le moment venu.

Yuki Tsunoda a connu en 2021 une première saison typique d'un rookie. Que peut-on attendre de lui cette année ? Pensez-vous qu'il peut vous donner du fil à retordre ?

Franchement, on verra. Je crois que ça a été dur pour lui, car le milieu de tableau l'an dernier… On a un double Champion du monde chez Alpine avec Fernando [Alonso], on a un quadruple Champion du monde chez Aston Martin avec Sebastian [Vettel], on a Ferrari avec un duo solide, McLaren avec un duo très solide. C'était une bataille intense chaque week-end en milieu de tableau.

Ce n'était pas si facile [pour Tsunoda], mais ça ne m'a pas surpris car je ne crois pas que ça aurait été facile pour qui que ce soit. J'espère que cette année il pourra être aussi performant qu'à la fin [de la saison dernière], marquer des points et être davantage un acteur clé dans cette bataille, car c'est toujours plus facile quand on a deux voitures pour se battre avec les autres autour. Mais je suis sûr qu'il en est capable.

Pierre Gasly, Yuki Tsunoda, AlphaTauri AT03

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