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Pourquoi Ford offre à Red Bull ce que Porsche ne pouvait pas

La confirmation par Ford d'un partenariat avec Red Bull Powertrains donne à l'équipe de Milton Keynes une plus grande force d'attraction sur le marché américain. C'est l'un des aspects clés que la marque de Détroit peut offrir que Porsche, qui aurait dû s'associer à Red Bull avant que l'accord ne tombe à l'eau, ne pouvait pas offrir.

Concept de livrée fictive pour l'alliance Red Bull-Ford

Concept de livrée fictive pour l'alliance Red Bull-Ford

Camille De Bastiani

Il est logique que Red Bull ait lancé sa saison 2023 de Formule 1 à New York. À première vue, la présentation en grande pompe d'une livrée dans la métropole la plus connue du monde correspond tout à fait aux incroyables campagnes marketing de l'écurie, qu'aucune autre équipe en Grand Prix n'est près d'égaler.

Mais la raison pour laquelle Red Bull a traversé l'océan Atlantique était cette fois bien plus importante : même si le secret était très mal gardé, Red Bull était sur le point d'annoncer un partenariat stratégique avec Ford.

À l'ombre de la statue de la Liberté, la société de boissons énergisantes a retrouvé une vieille connaissance. Et la raison pour laquelle Milton Keynes et le Michigan pensent qu'ils peuvent raviver la flamme au troisième essai est la liberté inscrite au cœur de leur union. Intentionnel ou non, ce n'est pas le symbolisme qui manque.

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Bien sûr, ça n'était pas censé se passer comme ça. Il y a huit mois, les points étaient mis sur les i et les barres sur les t d'un communiqué de presse confirmant que Red Bull collaborerait avec Porsche pour l'avènement du règlement moteur 2026. Cette nouvelle historique était prévue pour le GP d'Autriche, la course à domicile de l'équipe. Cependant, l'annonce n'a jamais quitté le dossier "Brouillons".

Les inquiétudes grandissaient quant au fait que Christian Horner et ses collaborateurs n'auraient pas l'autonomie nécessaire pour maintenir la structure qui était sur le point d'offrir à Max Verstappen son deuxième titre pilotes consécutif et de replacer Red Bull en tête du championnat constructeurs pour la première fois depuis 2013. Puis, en septembre, il a été confirmé que l'accord était complètement annulé.

Horner a fait allusion à un choc des cultures, en disant : "Red Bull a toujours été une équipe indépendante. C'est l'une de nos forces ; c'est l'épine dorsale de ce que nous avons réalisé et de notre capacité à agir rapidement. Cela fait partie de notre ADN."

Le deal avec Porsche risquait de compromettre l'autonomie à laquelle Red Bull tient.

Le deal avec Porsche risquait de compromettre l'autonomie à laquelle Red Bull tient.

"Nous ne sommes pas une organisation gérée par une compagnie, et c'est l'une de nos forces dans notre façon de fonctionner en tant qu'équipe de course. C'est une condition préalable absolue pour l'avenir."

Horner s'exprimait à un moment où la division Red Bull Powertrains nouvellement créée était sur le point de placer un moteur aux spécifications 2026 sur le banc d'essai et où feu le cofondateur de Red Bull, Dietrich Mateschitz, voyait sa santé décliner. Dans ce contexte, un investissement majeur pour assurer l'avenir à long terme du projet F1 a toujours été l'option privilégiée. Par conséquent, une fois que l'accord avec Porsche est tombé à l'eau, les spéculations se sont poursuivies et une relance du partenariat avec Honda a été évaluée, et finalement c'est avec Ford qu'il y a eu alliance technique.

Ford coche toutes les cases adéquates pour Red Bull, et vice versa. La F1 connaît un boom de popularité à l'échelle mondiale, sous l'impulsion de Netflix. Elle a enfin pénétré le marché américain, puisque le GP de Las Vegas, cette année, viendra s'ajouter aux courses déjà organisées à Miami et à Austin. Cet attrait croissant des États-Unis explique pourquoi Andretti Autosport s'intéresse de près à la F1 et a renforcé sa crédibilité en s'associant avec General Motors. Son grand rival Ford veut aussi une part du gâteau.

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L'objectif de la F1 d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2030 contribue à vendre du rêve aux conseils d'administration de Detroit, alors qu'ils mettent sur le marché une contradiction fondamentale, à savoir des camions entièrement électriques de plus de deux tonnes. La participation à des courses de très haut niveau à partir de 2026, lorsque les carburants seront entièrement durables et que la capacité électrique de l'unité de puissance hybride sera accrue, sera perçue comme allant dans le sens de la durabilité. Si l'on ajoute à cela l'adage "gagnez le dimanche, vendez le lundi" – ce que Ford, en partenariat avec Red Bull, a toutes les chances de faire dès le départ –, toute présence majeure en F1 revêt une réelle valeur commerciale.

Ensuite, il y a la raison pour laquelle Ford plaît à Red Bull : les choses que la firme amène et n'amène pas à la table sont tout aussi importantes. Faire un gros chèque est un point de départ essentiel. Porsche se préparait à acheter une participation de 50% dans Red Bull Advanced Technologies (la branche de l'entreprise qui abrite l'équipe de course) et à soutenir la division moteur dans le cadre d'un accord de 10 ans.

Ford ne se séparera pas d'autant d'argent que ce projet l'aurait exigé. On pense plutôt que la société investira uniquement dans le programme d'unités de puissance. En retour, on peut s'attendre à ce que le célèbre ovale bleu apparaisse sur le capot moteur des futures créations de Red Bull et à ce que des visages connus de Ford figurent sur toutes les grandes courses et soient cités au bas des principaux communiqués de presse de Red Bull.

Red Bull et Ford étaient déjà unis sur la livrée de la Sauber de 1995.

Red Bull et Ford étaient déjà unis sur la livrée de la Sauber de 1995.

Mais les dirigeants de l'équipe, Horner et Helmut Marko, ne seront pas soudainement mis de côté pour faire place à leurs homologues américains, comme Porsche avait l'intention de le faire en nommant ses propres responsables de confiance. Red Bull n'a aucun intérêt à un tel niveau de bureaucratie qui, en fin de compte, ne fera que ralentir sa réponse à la menace de Mercedes et Ferrari ainsi que diluer la structure de gestion allégée qui a apporté tant de succès depuis 2005.

Ford connaît déjà ce genre de soutien sans intervention. Voyez le Championnat du monde des Rallyes, où le constructeur est associé à l'équipe M-Sport de Malcolm Wilson, dont les voitures, comme par hasard, portent aussi fièrement les logos Red Bull. C'est l'équipe qui dirige le développement, pas le plus grand constructeur automobile américain. Il est heureux de s'en remettre aux experts en ingénierie et de les laisser travailler sans entrave.

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Cette absence d'intervention est exactement ce que souhaite l'équipe Red Bull F1. Non pas que l'approche de Porsche soit fondamentalement mauvaise pour les Grands Prix, mais elle est tout à fait incompatible avec le bon fonctionnement de ce partenariat technique particulier. Et cela ne veut pas dire non plus que Ford n'interviendra pas du tout dans les moteurs de Red Bull, mais que son intervention sera nettement plus légère que celle qui était souhaitée par Stuttgart. Lorsque Ford aura de l'expérience avec la technologie concernée, il faut s'attendre à ce qu'elle soit totalement transférée.

Et cette liberté relative ne devrait pas déclencher de signaux d'alarme indiquant que Ford est sur le point de répéter les erreurs de son passé en F1. Au début des années 2000, avant que Red Bull ne rachète l'écurie Jaguar, la direction de Detroit étudiait les feuilles de calcul et ne savait pas pourquoi des millions étaient versés à un "Monsieur E. Irvine".

Deux décennies plus tard, l'actuel PDG de Ford, Jim Farley, peut être vu en train de piloter sa Ford GT40 au Goodwood Revival ou de se balader dans une AC Cobra. Il connaît intimement le milieu. De plus, la F1 n'est plus une activité européenne de niche que Ford va tenter d'utiliser pour moderniser l'image d'une sous-marque spécialisée dans les berlines garnies de cuir et de bois.

Cette fois, le projet sera dans le collimateur des grands patrons américains, qui offriront à Red Bull la liberté dont il rêvait.

Ford connaîtra-t-il un retour gagnant avec Red Bull ?

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