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Pourquoi Nicholas Latifi n'y arrive pas cette année

Nicholas Latifi est le premier à admettre que son début de saison est raté, ce qui est dû à un manque de confiance au volant de la Williams FW44.

Nicholas Latifi, Williams FW44

Photo de: Williams

L'on pourrait penser qu'avec son intérim qui s'est soldé par deux arrivées hors des points, Nico Hülkenberg occuperait la dernière place du Championnat du monde 2022. Mais c'est faux. C'est Nicholas Latifi, qui a pourtant eu le privilège de participer aux séances d'essais de pré-saison et à tous les Grands Prix de l'année, qui est aujourd'hui bon dernier, le Canadien n'ayant pas réussi à faire mieux qu'une seizième place en course pour le moment.

Il faut dire que le démarrage a été difficile. Latifi a été rapidement surclassé par son nouveau coéquipier, le revenant Alexander Albon, qui n'a patienté que deux courses avant d'ouvrir son compteur. Latifi a également été impliqué dans plusieurs accidents qui ont obligé Williams à consacrer plus de ressources sur le réapprovisionnement en pièces de rechange que sur la conception de nouveaux éléments.

Pourtant, la seconde moitié de saison 2021 avait été particulièrement encourageante pour Latifi, qui avait notamment inscrit ses premiers points en catégorie reine tout en donnant plus de fil à retordre à George Russell, de l'autre côté du garage. Aussi, rappelons que lorsque Williams a retrouvé le top 10 au GP de Hongrie, Latifi, septième, avait franchi la ligne devant Russell.

Malheureusement, l'année 2021 de Latifi s'est conclue par un accident dans les derniers tours du Grand Prix d'Abu Dhabi qui a provoqué la sortie de la voiture de sécurité avec les conséquences que nous connaissons tous. Le pilote Williams a par ailleurs reçu de nombreuses menaces de la part de fans l'accusant – à tort – d'avoir fait basculer du côté de Max Verstappen la course au titre mondial. Latifi avait même été contraint de passer les fêtes de fin d'année avec des gardes du corps, une situation difficile à gérer pour n'importe qui et qui a certainement miné son moral à l'approche de 2022.

Démarrage compliqué pour Latifi cette année

Démarrage compliqué pour Latifi cette année

Après de telles péripéties, Latifi avait assez logiquement besoin de calme et de repos pour la saison qui a suivie. Il n'en a pas eu. Tout d'abord, Williams n'a pas su capitaliser sur le nouveau Règlement Technique et a perdu en compétitivité par rapport à 2021. Ensuite, dès la deuxième manche, en Arabie saoudite, il a heurté le mur en qualifications et en course avant d'être impliqué dans un autre crash en qualifications, avec Lance Stroll cette fois-ci, deux semaines plus tard, en Australie.

"Je pense que c'est psychologique, pas vrai ?" a analysé son patron, Jost Capito, lors du week-end du GP d'Émilie-Romagne. "[Latifi] est capable de rouler très vite et de faire les mêmes temps au tour qu'Alex s'il se sent bien, j'en suis sûr. Les voitures sont un peu plus difficiles et plus délicates à conduire que celles de l'année dernière, et il doit s'y habituer. Bien sûr, lorsque l'on connaît quelques ratés, il faut regagner en confiance. Mais il aura le soutien total de l'équipe et nous sommes sûrs qu'il y arrivera."

"Je pense que ce qui l'a impacté le plus l'an dernier, ce sont les commentaires et les menaces sur les réseaux sociaux. Nous l'avons aidé à surmonter ça. Bien sûr, les incidents qu'il a connus à quelques reprises ne boostent pas sa confiance, comme je l'ai déjà dit. Mais nous essayons de booster sa confiance, nous travaillons avec lui, et je pense qu'il s'améliore sur ce point. Il doit apprendre cela et je pense qu'il est sur la bonne voie."

À Imola, et pour la troisième fois de la saison, Latifi a franchi la ligne d'arrivée en 16e position. Albon a quant à lui échoué à la porte des points. Pourtant, le Canadien talonnait son coéquipier en début d'épreuve. Ce n'est que lors de la salve d'arrêts au stand que la trajectoire des deux pilotes Williams a dévié, Albon étant rentré chausser des pneus slicks un tour avant Latifi.

Une fois l'arrêt du Canadien complété, plusieurs voitures le séparaient d'Albon, tel a été l'effet de l'undercut. Tandis qu'Albon a été le premier à s'immobiliser, Latifi a préféré attendre et s'arrêter en même temps que le reste du peloton, ce qui reflète bien la situation actuelle du pilote : il ne souhaite prendre aucun risque et, potentiellement, faire une erreur.

"Évidemment, nous étions assez proches l'un de l'autre sur le premier relais", a-t-il noté après la course. "Et initialement, quand je suis sorti des stands, je pensais que j'allais être devant lui, parce qu'il ne semblait pas être dans le coin. J'imagine que la piste était clairement prête pour les slicks."

"Mais avec les sensations générales que j'ai encore avec la voiture et le manque de confiance, je ne voulais certainement pas être le premier à [passer les slicks], et j'étais heureux de laisser les autres le faire en premier, simplement pour confirmer que ça allait. En fin de compte, je pense que cela m'a coûté beaucoup de temps. J'ai été perdant avec l'arrêt tardif. Pour moi, il faut simplement [retenir] les points positifs avec le rythme que je vais avoir désormais. Que l'on termine 11e, 12e ou 18e, ça ne change rien pour nous actuellement."

Latifi n'a pas voulu prendre de risques lors de la transition entre pneus intermédiaires et gommes slicks à Imola

Latifi n'a pas voulu prendre de risques lors de la transition entre pneus intermédiaires et gommes slicks à Imola

Il est rare qu'un pilote de F1 admette qu'un manque de confiance a un impact sur ses décisions, sans parler du fait que son coéquipier fait un meilleur travail. Cependant, et tant mieux, Latifi fait toujours preuve d'ouverture d'esprit et d'honnêteté lorsqu'il discute des points sur lesquels il doit s'améliorer.

"Depuis l'Arabie saoudite, je n'ai pas eu de bonnes sensations avec la voiture, même avant les accidents", a-t-il affirmé. "N'importe quel pilote vous dira que lorsque l'on ne fait pas confiance à la voiture, à ce qu'elle va faire, ça peut être très dangereux mais du fait que la voiture peut nous prendre de court, nous faire avoir des incidents et ne pas nous mettre à l'aise pour repousser les limites. Donc même lorsque le rythme est relativement satisfaisant ou très bon, ça ne veut pas nécessairement dire que j'ai l'impression que tout va bien. Je pense que c'est quelque chose qui viendra avec le temps."

"Dès que l'on ne va pas à fond en ligne droite, c'est là que ça commence. Alex est clairement plus à l'aise avec cette voiture. Au-delà du rythme de la voiture, nous savons qu'il nous manque de l'appui, nous savons que nous souffrons de problèmes d'équilibre, c'est clair. Mais il gère ça mieux."

"Je dois me mettre à ce niveau. Et, encore une fois, pour moi, ce n'est qu'une question de sensations pures et de confiance avec la voiture. Ce n'est pas lié au style de pilotage [ou] au fait que je freine trop tard, que je garde pas suffisamment de vitesse, ceci ou cela. Si l'on ne sent pas la confiance dans la voiture, on ne peut pas commencer à travailler sur les aspects plus techniques, et ce sera toujours le cas. Donc, d'abord la confiance. Vraiment, tout le reste est secondaire."

Alors, qu'est-ce qui cloche avec Latifi ? Dave Robson, responsable performance chez Williams, a avancé l'argument de la révolution technique : cette année, le look des voitures a changé, mais leur manière de fonctionner aussi. L'accent a été mis sur l'effet de sol, elles ont gagné en poids et aussi perdu en agilité. Robson a notamment expliqué que les nouvelles monoplaces se comportaient différemment dans les zones de freinage, poussant les pilotes à s'adapter à de nouvelles sensations.

"Ces dernières années, l'arrière de la voiture s'est beaucoup relevé, ce qui a évidemment poussé l'aileron avant près du sol", a expliqué Robson. "L'équilibre en virage lorsque l'on freine et commence à tourner était donc très différent. Cette voiture [la FW44, ndlr] reste assez plate parce qu'elle est simplement basse et rigide, et elle n'est pas autant surélevée. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de choses que l'on puisse faire à ce sujet sur le plan aérodynamique, c'est simplement ce qui se passe lorsque l'arrière de la voiture est bas et rigide."

"Il faut donc trouver d'autres moyens, à savoir une combinaison des réglages mécaniques de la voiture et de l'apprentissage du pilote dans une certaine mesure. C'est ce que font ces voitures désormais. Nous pourrions la surélever et la rendre souple mais elle ne serait pas rapide."

Alors que Latifi cherche désespérément le bout du tunnel, son futur proche ne sera pas tout rose. Le Canadien va prochainement affronter Miami, Monaco, Bakou et Montréal, des circuits urbains où la confiance est la clé de la réussite et où la moindre petite erreur est sévèrement punie par les barrières bordant la piste.

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