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Pourquoi les rivaux de Volkswagen veulent des garanties sur le moteur

L'arrivée attendue du groupe Volkswagen, via ses marques Audi et Porsche, en Formule 1 en 2026 a été applaudie par les membres du paddock, mais avec quelques réserves.

Les monoplaces dans le parc fermé

Photo de: Carl Bingham / Motorsport Images

Sur une pente descendante pendant plusieurs années, la faute à une hausse perpétuelle des coûts, à un règlement moteur complexe, à l'écrasante domination d'une équipe et à une baisse d'intérêt de la part des fans, la Formule 1 a réussi à retrouver des couleurs. Passé sous le contrôle de Liberty Media en 2017, le Championnat du monde n'a cessé de gagner en popularité depuis lors, attirant à la fois de nouveaux fans et de nouveaux sponsors.

La F1 est donc en plein essor et, s'il est encore un peu tôt pour affirmer qu'elle a réussi son pari avec de nouvelles voitures capables de se battre en piste, la discipline ne veut pas rater le coche avec son prochain règlement moteur, prévu pour la saison 2026. En simplifiant ses règles, la F1 cherche à attirer de nouvelles têtes, piquant l'intérêt du groupe Volkswagen. Aujourd'hui, il est presque certain que deux de ses marques, Audi et Porsche, seront de la partie.

Au sein du paddock, la nouvelle a été assez bien accueillie puisque l'on a estimé que l'arrivée de deux grands constructeurs automobiles en catégorie reine ne pouvait que contribuer à l'augmentation de cette croissance.

"Je pense que nous sommes très heureux que Porsche et Audi rejoignent la F1, c'est génial pour [le championnat]", a indiqué Mattia Binotto, directeur de la Scuderia Ferrari. "Et c'est aussi génial pour nous de nous frotter à de telles marques. Dans l'ensemble, je pense que c'est une excellente nouvelle, nous devons nous en réjouir."

Toto Wolff, son homologue de Mercedes, a ajouté : "C'est super si le groupe Volkswagen rejoint la F1. [C'est] une marque fantastique, cela nous donne plus de crédibilité. Et ce sont des compétiteurs. Mais d'après ce que je comprends, il n'y a pas encore d'engagement ferme. Ils sont assis à [notre] table pour les règlements mais [tant que] cet engagement n'est pas confirmé, nous ne pouvons pas vraiment connaître leurs plans."

Wolff a eu raison de préciser que l'engagement de Volkswagen en Formule 1 n'était pas encore tout à fait officiel. En fait, le groupe allemand a fait savoir que sa participation au Championnat du monde dépendait des décisions prises concernant le moteur utilisé à partir de 2026. Des changements importants sont attendus, notamment la suppression du MGU-H, et l'introduction d'une nouvelle génération de moteurs remet toujours les compteurs à zéro.

Le logo Volkswagen

Le logo Volkswagen

En outre, un débat est en cours concernant les concessions accordées aux nouveaux arrivants, un élément clé du plan Volkswagen. Naturellement, le groupe a été réticent à rejoindre la F1 sans une certaine forme d'aide pour compenser les années d'expérience que ses concurrents ont accumulées. C'est pourquoi les motoristes devront respecter un budget maximal et passer moins de temps sur le banc, une restriction similaire à celle actuellement en vigueur pour les essais aérodynamiques, lorsque les nouveaux entrants seront autorisés à dépenser davantage pour le développement et à passer plus d'heures sur le banc d'essai.

Bien que la décision de Volkswagen n'ait pas encore été prise, il est certain que Porsche et Audi travailleront séparément sur leur propre projet. La marque aux quatre anneaux pourrait développer son bloc au sein du même site de Neckarsulm où le projet LMP1 hybride a été géré tandis que le constructeur de Zuffenhausen pourrait traverser la Manche et se retrouver à Milton Keynes, des discussions étant en cours entre Porsche et Red Bull.

Mais la possible concrétisation de l'association Red Bull-Porsche est vue comme un problème pour certains. En tant que nouveau venu, Porsche bénéficierait des concessions de développement pour son moteur mais, d'un autre côté, pourrait aussi jouir de la propriété intellectuelle de Honda, lui donnant un bel avantage sur ses rivaux.

De plus, les membres du paddock veulent la confirmation que les projets de Porsche et d'Audi seront totalement indépendants, c'est-à-dire avoir la garantie qu'il n'y aura pas de partage de ressources profitant aux deux parties et outrepassant les restrictions.

"Je pense que l'on ne sait pas encore qui entre réellement en tant que fournisseur d'unités de puissance et qui se déclare comme nouveau venu", a ajouté Wolff. "Il est possible que trois entreprises du même groupe arrivent en tant que nouveaux venus. Comment dire, c'est encore très flou."

En théorie, les détails de ce qui est autorisé et de ce qui ne l'est pas doivent être finalisés avant l'été. En pratique, l'affaire est beaucoup plus complexe et le délai particulièrement court, comme l'a expliqué Mattia Binotto. "Sur les règles en elles-mêmes, nous savons que l'objectif est d'essayer de les finaliser d'ici le mois de juin, puis de voter d'ici le mois de juin", a précisé l'Italien. "Toutes les discussions que nous avons eues à l'époque et que nous avons encore à l'heure actuelle considèrent toujours le fait que Porsche et Audi nous rejoindront, donc il n'y a rien de nouveau à cet égard."

Mattia Binotto

Mattia Binotto

"Mais, dans l'ensemble, il y a encore des points en suspens. Il y a des points non réglés sur le règlement financier parce qu'ils doivent être finalisés et formalisés. Qu'est-ce qu'un nouvel arrivant et comment le définir ? Quels sont les avantages pour un nouvel arrivant ? Tout cela doit être clarifié et défini d'une manière ou d'une autre. En plus de cela, il y a toute [la question du] transfert de propriété intellectuelle parce que cela ne devrait pas être possible. Cela a été convenu."

"Sur la manière de le formuler, difficile à savoir. Sur le plan technique, il y a des points qui sont encore en discussion. Il y a donc beaucoup de choses qui doivent être avancées et finalisées et le temps d'ici à juin est très court, nous devons donc considérer ce travail comme une priorité absolue."

Le PDG d'Alpine, Laurent Rossi, partage le même point de vue : l'arrivée de nouveaux adversaires est toujours une bonne nouvelle, certes, mais seulement si les marques ayant déjà investi de fortes sommes en catégorie reine ne sont pas lésées.

Côté Red Bull, on ne dit mot concernant une alliance avec Porsche. Chrstian Horner, le directeur d'équipe, s'est néanmoins engagé à exploiter en 2026 un produit issu du département moteur du taureau rouge, Red Bull Powertrains, quel que soit le nom figurant sur le bloc. Le Britannique est donc en première ligne pour obtenir des concessions. "Je pense que, dans le règlement sur les unités de puissance, la structure existante est raisonnable du point de vue d'un nouveau [motoriste], ce que sera Red Bull Powertrains en 2026 évidemment", a-t-il affirmé.

Christian Horner

Christian Horner

Entre 2023 et 2025, les nouveaux motoristes de la F1, dont fait partie Red Bull Powertrains, pourront dépenser plus que leurs adversaires. L'équipe doit néanmoins travailler d'arrache-pied pour compléter son nouveau département cette saison, avant l'entrée en vigueur des restrictions début 2023, ce qui pousse Horner à militer pour un changement de règles.

"Pour un nouveau venu, je crois qu'il y a dix millions de dollars d'allocation les deux premières années et cinq millions de dollars la troisième année", a avancé Horner. "Je pense que les dépenses sont les plus restrictives et doivent être examinées parce qu'essentiellement, à partir du moment où le plafond entre en vigueur, il n'y a que 15 millions de dollars de dépenses autorisées pour l'équipement."

"Si l'on regarde nos rivaux, qui ont parfois investi pendant 70 ans dans les moteurs, il est irréaliste de penser que l'on peut avoir des installations entièrement opérationnelles et équipées dans les huit ou neuf prochains mois. Je pense donc que c'est quelque chose qui doit être examiné."

Et la question de l'exploitation de la propriété intellectuelle de Honda par Porsche peut expliquer le fait que Red Bull a abandonné le projet initial de construire ses moteurs à Milton Keynes avec des pièces Honda entre 2023 et 2025 pour continuer à exploiter des blocs montés au Japon. La séparation entre l'ancien et le nouveau projet est donc plus nette, ce qui préserve la prétention de Red Bull Powertrains à être un nouveau motoriste.

En attendant que le flou soit levé, Red Bull continue d'assembler les pièces du puzzle avec son département moteur. Horner a conclu : "En ce qui concerne notre propre préparation, nous sommes dans les temps. Nous emménagerons dans nos nouveaux locaux en mai et le premier moteur Red Bull tournera sur le banc d'essai d'ici la fin de l'année. Nous faisons donc de grands progrès. C'est une époque formidable, c'est un projet passionnant. Nous avons attiré des talents phénoménaux issus des quatre coins de l'industrie et, oui, c'est un nouveau chapitre. Mais même si cela semble très loin, 2026 est en fait beaucoup plus proche que l'on ne le pense."

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