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Le premier cours de pilotage de Gilles Villeneuve

Tous les coureurs automobiles, même les champions, ont suivi, un jour ou l’autre, un cours de pilotage afin d’obtenir une licence de compétition. Le légendaire Gilles Villeneuve n’y a pas échappé, et son instructeur s’en souvent bien !

Gilles Villeneuve, March 76B-Ford BDA, Formule Atlantique, avec son ancien casque

Photo de: Bill Murenbeeld / Motorsport Images

Rétro : Dans l'Histoire des sports méca

Sur deux ou quatre roues, replongez-vous dans l'Histoire des sports mécaniques, celle qui a écrit la légende des hommes et des machines durant des décennies.

Gilles Villeneuve
Gilles Villeneuve, Ferrari 312T2
Gilles Villeneuve
Gilles Villeneuve, Ferrari 312T4
Gilles Villeneuve, March 75B
Gilles Villeneuve et René Arnoux à Dijon
Enzo Ferrari et son fils spirituel Gilles Villeneuve partagent une bouteille de Lambrusco après une séance d'essais
Gilles Villeneuve, Ferrari
Gilles Villeneuve, Ferrari
Gilles Villeneuve, Ferrari 312T4

Afin de participer à des compétitions automobiles, tout concurrent doit obtenir une licence émise par les autorités compétentes. Pour le décrocher, un aspirant-pilote doit suivre un cours théorique dans lequel il apprend les phénomènes physiques qui agissent sur une voiture de course, l’étude des trajectoires, la signification des drapeaux et le code de conduite. Puis, il effectue des tours de piste de plus en plus rapides sous l’œil attentif d’instructeurs qui détermineront ses compétences.

Une rumeur veut que Gilles Villeneuve, le célèbre pilote Ferrari de Formule 1 des années 70 et 80, ait appris les rudiments du métier à l’école de pilotage Jim Russell établie au circuit du Mont-Tremblant dans les Laurentides québécoises. D’ailleurs, la combinaison ignifugée de Villeneuve a longtemps arboré un écusson de cette école de pilotage créée au Royaume-Uni et qui a formé plusieurs champions, dont Emerson FittipaldiDerek Bell et Jenson Button.

La réalité est que le Québécois a bel et bien suivi un cours théorique et pratique chez Jim Russell, mais bien après ses premiers succès en piste ! En réalité, il a appris les bases du pilotage en circuit routier à un endroit peu connu des initiés.

Une rencontre survenue par hasard

Pilote de motoneige de compétition, Villeneuve a suivi son premier cours au printemps 1973 sur le petit tracé routier de l’Autodrome St-Eustache, un complexe de sports motorisés situé à quelques kilomètres de Montréal. Son instructeur fut Marc Cantin, un ancien pilote de motos et automobiles qui est aujourd’hui analyste des courses de la NASCAR au réseau de télévision RDS au Québec.

J’ai entendu parler de Gilles [Villeneuve] pour la première fois quand j’ai reçu un appel téléphonique de la part de Roger Peart qui était alors l'instructeur de pilotage en chef à la Fédération Auto Québec,” raconte Cantin à Motorsport.com. Peart est aujourd’hui le président de l’ASN Canada.

Villeneuve [alors déjà âgé de 23 ans] venait d’acheter une monoplace de Formule Ford. Il s’agissait d’une Magnum MK III locale, conçue et fabriquée par Jean-Pierre St-Jacques, dans le but de courir dans le Championnat du Québec de Formule Ford, sponsorisé par les montres Bulova. Toutefois, Gilles devait obligatoirement suivre un cours de pilotage et disputer quelques courses régionales avant de poser sa demande pour une licence nationale. La début de saison approchait et la fédération m’a demandé de lui donner un cours privé.”

Cantin poursuit l’histoire de sa rencontre. “Je me suis donc présenté à l’Autodrome St-Eustache un samedi matin d’avril 1973. Un petit bonhomme m’y attendait dans une Ford Capri V6 chaussée de pneus Dunlop SP36 flambant neufs. Lui demandant comment il était entré sur le site, il m’a dit que Claude Aubin, le propriétaire du circuit, lui avait fourni une clé lui permettant d’ouvrir la barrière d’accès.”

Après un bref cours théorique, Cantin a pris le volant de la Capri avec Villeneuve assis à ses côtés, lui montrant les techniques de pilotage et les points de corde du tracé. “Puis, Villeneuve a pris les commandes et je me suis installé à ses côtés. C’est à ce moment que tout s’est déchaîné ! La Capri était en dérapage total dans tous les virages ! C’était extrêmement impressionnant ! Gilles pilotait des motoneiges de compétition à plus de 160 km/h sur des ovales glacés où la trajectoire change tour après tour et où on ne voit rien à cause de la poussière de glace soulevée. Il avait appris à piloter de cette façon, tout en travers”, nous relate Cantin, sourire en coin.

Ralentir pour rouler plus vite

J’ai très vite compris que Gilles possédait un talent incroyable. Je devais toutefois le convaincre de ralentir pour moins déraper et être plus constant. Je l’ai fait stopper et je lui ai donné quelques conseils. Il répondait tout simplement ‘Oui monsieur, ok monsieur’. Et nous sommes repartis pour une autre série de dix tours de piste. En après-midi, j’ai allongé artificiellement la piste en faisant revenir Gilles sur ses traces, prenant le circuit à l’envers après l’avoir négocié dans le sens normal. Il était beaucoup plus smooth et ses chronos sont devenus très rapides et constants.”

À la fin de la journée, Gilles avait énormément progressé, et Cantin avoue avoir été époustoufflé par l’incroyable talent naturel du pilote de motoneige. “Nous avons quitté le circuit et Gilles m’a payé un hamburger steak dans un petit restaurant,” poursuit Cantin.

Il m’a alors flegmatiquement expliqué son plan de carrière. Il m’a dit, en toute sincérité : ‘Je devrais être capable de dominer le championnat de Formule Ford cette année. J’ai essayé la voiture. Elle n’est pas rapide et les réglages sont simples. Aucun souci à me faire. Puis, je compte monter en Formule Atlantique l’an prochain. J’ai vu ces voitures en action et elles sont un peu plus complexes et difficiles à piloter. Je vise à gagner une course dès ma première saison et je dominerai cette série l’année suivante. Toutefois, je ne sais pas quoi faire après deux ou trois saisons. Que pensez-vous de la Formule 2 ?’'."

"Voilà, c’était Gilles. Après deux ou trois heures de pilotage en circuit, il avait déjà planifié toute sa carrière et je dois avouer qu’il ne s’est pas beaucoup trompé ! Il avait d’ailleurs affirmé aux officiels de la fédération qu’il possédait d’excellentes chances d’atteindre le sommet de la pyramide, soit la Formule 1 ! L’avenir lui a donné raison”, de conclure Marc Cantin.

Rappelons que Villeneuve a effectivement dominé le Championnat de Formule Ford du Québec en 1973. Il est passé en Formule Atlantique la saison suivante, et a remporté le titre de cette série à deux reprises. Il a ensuite disputé son premier Grand Prix de Formule 1 avec l’écurie McLaren en 1977, puis est devenu vice-Champion du monde de F1 en 1979 avec la Scuderia Ferrari. Nous revivrons ces exploits grâce à d’autres textes.

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