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Tout ce qu'il faut comprendre à l'affaire Racing Point/Renault

La réclamation portée par Renault contre les monoplaces de Racing Point à l'issue du Grand Prix de Styrie n'est pas une surprise, compte tenu des nombreux concurrents de l'écurie de Silverstone qui ont affiché leur mécontentement depuis la présentation de la RP20 à Barcelone.

Sergio Perez, Racing Point RP20, quitte son stand

Sergio Perez, Racing Point RP20, quitte son stand

Glenn Dunbar / Motorsport Images

La rapidité impressionnante de la voiture depuis qu'elle a pris la piste a davantage attiré l'attention des équipes, même si cela ne s'est pas encore traduit par les résultats que son potentiel laisse entrevoir.

Lors du Grand Prix de Styrie, Sergio Pérez partait seulement 17e sur la grille après des qualifications difficiles sous la pluie. Et malgré tout, en fin de course il était aux trousses d'Alexander Albon dans la lutte pour la quatrième place. Le Mexicain a surpris ses concurrents an conservant un bon rythme de course, y compris avec des pneus usés, et en alignant plusieurs meilleurs tours en course après avoir chaussé les pneus mediums.

Suite aux nombreuses rumeurs de réclamation depuis les essais hivernaux de Barcelone, la seule surprise est de ne pas avoir vu celle-ci intervenir dès le premier Grand Prix en Autriche.

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Pour Renault, il ne s'agissait pas d'attendre une opportunité où l'exclusion éventuelle des Racing Point offrirait des points à l'écurie d'Enstone, car Esteban Ocon avait déjà terminé derrière Pérez lors de la première course. L'attente était en fait causée par la même raison que celle qui a poussé Red Bull Racing à porter réclamation contre le DAS de Mercedes le vendredi soir du Grand Prix d'Autriche, plutôt qu'à un moment plus ennuyeux comme après les qualifications ou la course.

"Sincèrement, nous avions prévu de le faire à Melbourne, et nous n'en avons pas eu l'opportunité", explique à Motorsport.com Marcin Budkowski, directeur exécutif de Renault. "Les raisons pour lesquelles nous ne l'avons pas fait le week-end dernier est liée au fait qu'il y a eu un énorme travail fourni par la FIA et la F1 afin que nous puissions tous reprendre la course. Nous voulions respecter cela, applaudir le travail qu'ils avaient fait." 

"Nous savons que beaucoup d'équipes y ont contribué. Nous avons pensé que ce n'était pas le bon moment pour le faire. Mais nous l'avons fait lors de la deuxième course car il y avait l'opportunité de le faire. C'est réellement la raison pour laquelle nous avons attendu, mais c'est quelque chose que nous avons repéré à Barcelone lors des essais."

Renault a estimé que pour le deuxième Grand Prix, la trêve était terminée. Et à cette occasion, Daniel Ricciardo a terminé derrière les deux monoplaces roses. Budkowski n'en dira pas plus, mais d'autres équipes ont fait part de leur mécontentement, tandis que des sources laissent comprendre qu'elles ont soutenu la réclamation de Renault en coulisses et fait part de leurs propres soupçons, sans pour autant apposer leur nom sur le document public de la FIA. Il suffit qu'une seule équipe agisse pour que les choses bougent.

Daniel Ricciardo, Renault F1 Team R.S.20, leads Lance Stroll, Racing Point RP20

Quel est donc l'objet de cette réclamation et pourquoi se concentre-t-elle sur les écopes de freins ? L'affaire porte sur la question souvent controversée des pièces listées, et sur ce que les équipes peuvent ou ne peuvent pas acheter ou emprunter à leurs concurrentes.

Le châssis et les surfaces aérodynamiques ont toujours été considérés comme les éléments clés pour lesquels les équipes sont censées avoir leur propriété intellectuelle. Les éléments comme les boîtes de vitesses et les suspensions peuvent être échangés librement. Tous les détails figurent dans l'Annexe 6 du Règlement Sportif de la FIA. Les écopes de freins, qui ont une influence aérodynamique déterminante, ont rejoint les pièces listées pour la saison 2020.

"En gros, nous prétendons que les écopes de freins avant et arrière utilisées sur la Racing Point sont en fait un design de Mercedes, et ont donc été conçues par un autre concurrent", explique Budkowski. "Il s'agit d'une infraction à la réglementation sportive, plus précisément à l'Annexe 6, et c'est pour cela que nous avons porté réclamation contre les voitures." 

"Avant toute chose, les écopes de freins sont des pièces listées, car c'est un composant qui fait la différence sur le plan de la performance et qui est sensible sur le plan aérodynamique. Elles sont aussi cruciales pour le contrôle de la température des pneus, et nous savons qu'il s'agit d'un facteur majeur de différenciation de la performance en F1."

"Elles entrent dans le cadre de l'Annexe 6, donc nous pensons que ces géométries utilisées sur la Racing Point sont en fait le design exact de Mercedes l'an dernier, potentiellement avec quelques modifications mineures pour les adapter à la monoplace, ou quelques évolutions mineures. Néanmoins ce n'est pas une conception de Racing Point. Ce n'est donc pas leur propriété intellectuelle. Et c'est explicitement interdit par le règlement."

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La réclamation a été jugée recevable par les commissaires de la FIA sur le Red Bull Ring. Une audience aura lieu à une date ultérieure, une fois que les preuves auront été réunies.

Budkowski insiste sur le fait que ce n'est pas à Renault de démontrer qu'un concurrent a enfreint la réglementation : "Ce n'est pas nous de le prouver, c'est à Racing Point. Dans la réglementation F1, c'est le devoir de tout concurrent de prouver que sa monoplace est légale à n'importe quel moment. Ce sera donc à Racing Point de démontrer la légalité de sa voiture."

Personne ne voit d'inconvénient au fait qu'une équipe copie des ailerons ou ce genre de chose, car tout le monde surveille la concurrence et reprend les meilleures idées. Le cas de la RP20 est inhabituel car il s'agit du package complet qui paraît similaire à la W10. En effet, Racing Point n'a jamais caché avoir pris un raccourci pour améliorer son niveau de performance en copiant le concept de Mercedes, estimant avoir atteint la limite de sa philosophie inspirée par Red Bull. Il s'agit en plus d'une équipe qui utilise l'unité de puissance et la boîte de vitesses Mercedes, ainsi que la soufflerie de Brackley. L'émoi suscité chez la concurrence était inévitable.

La clé se situe au niveau des systèmes de flux internes des écopes de freins de la RP20. C'est cela que la FIA va désormais comparer à ceux utilisés par Mercedes en 2019. Renault affirme que les détails internes ne sont pas visibles de l'extérieur et qu'en théorie, il est donc impossible de les reproduire précisément sans avoir accès à des informations internes.

"Ce que nous soutenons, c'est que ce design n'est pas le leur", souligne Budkowski. "Il y a une similitude de géométrie, qui je crois est évidente à voir, mais il y a la géométrie externe et la géométrie interne. On peut copier la géométrie externe à partir de photos, mais ce sera difficile de copier la géométrie interne. Nous ne savons pas, c'est à la FIA de déterminer les similitudes."

"En outre, y a-t-il eu un échange de designs et potentiellement de pièces ? Nous le pensons. Potentiellement de manière légale. Cependant, si c'était légal de les échanger l'an dernier, ce n'est pas légal de courir avec cette année. Ce sera à la FIA d'examiner les géométries mais aussi de voir s'il y a eu entre les concurrents un échange d'informations qui a conduit à ce design."

On pourrait penser que Renault fait preuve d'un certain courage en supposant que les écopes sont les mêmes à l'intérieur, ou trop similaires pour qu'il s'agisse d'une coïncidence. Car la FIA pourrait estimer qu'ils sont suffisamment différents.

Racing Point RP20 detail

"Ce que nous disons, c'est que nous acceptons le fait qu'il soit possible de copier des géométries externes à partir de photos", ajoute Budkowski. "Nous ne pensons pas que ce soit possible de copier des géométries internes. De plus, nous savons que le transfert d'informations au sujet des écopes de freins était autorisé l'an dernier. Mais il n'est pas permis d'utiliser ces informations sur une voiture de course cette année."

"Ces pièces n'étaient pas listées l'année dernière, elles le sont cette année. Donc on pouvait échanger des informations l'an passé mais on ne peut pas les utiliser sur une monoplace cette année. Alors s'ils ont utilisé des informations qu'ils ont reçues de la Mercedes 2019, nous prétendons que c'est illégal."

"C'est à la FIA de déterminer ça. Mais ce qui est clair, c'est que toute pièce listée doit faire l'objet d'une propriété intellectuelle qui vous est propre. La réglementation est claire, non seulement il faut la concevoir soi-même, mais en plus on ne peut pas la sous-traiter auprès d'un concurrent. Si un concurrent la conçoit, il en détient la propriété exclusive. Il n'y a aucun moyen de baser la conception sur celle de quelqu'un d'autre sans enfreindre la réglementation."

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La question est de savoir si Renault pense que d'autres éléments de la voiture enfreignent la règle des pièces listées.

"Nous avons de fortes suspicions, si ce n'est la conviction, que ces pièces sont conçues par un autre concurrent", répond Budkowski. "Est-ce le cas d'autres pièces ? Encore une fois, c'est à la FIA de le déterminer. Si la FIA estime que les écopes de freins ont la même géométrie, ou qu'elles sont basées sur la même, ensuite j'espère qu'ils commenceront à vérifier d'autres pièces, s'ils ne l'ont pas déjà fait."

Sergio Perez, Racing Point RP20

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