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Quand Räikkönen a fait dérailler le projet Sauber/Red Bull

Beat Zehnder s'est souvenu de l'arrivée de Kimi Räikkönen chez Sauber, événement qui a complètement changé la donne quant à un éventuel rachat de l'écurie par Red Bull.

Kimi Raikkonen, Sauber Petronas

Photo de: Lorenzo Bellanca / Motorsport Images

Elle a remporté six titres mondiaux des pilotes et cinq chez les constructeurs : l'écurie Red Bull, fondée via le rachat de Jaguar Racing fin 2004, aurait pu connaître un scénario bien différent.

Le conglomérat de boissons énergisantes cofondé par Dietrich Mateschitz s'est impliqué en Formule 1 relativement tôt, en soutenant Sauber de 1995 à 2004 ; lors des sept premières saisons de ce partenariat, Red Bull était le sponsor titre de l'écurie suisse.

Les relations entre les deux parties se sont dégradées fin 2000, lorsque la marque au taureau a voulu placer à Hinwil son protégé Enrique Bernoldi. Ce dernier courait pour le Red Bull Junior Team en F3000, toutefois sans grand succès : en deux saisons (et 20 courses au total), il n'a signé qu'une seule pole position et pas le moindre podium.

Dans le même temps, Peter Sauber a été contacté par Dave et Steve Robertson, les managers d'un jeune Finlandais de 20 ans qui dominait le championnat britannique de Formule Renault pour sa première campagne complète en monoplace. Contre toute attente, Sauber a accepté de lui proposer des essais en Formule 1 au Mugello, au mois de septembre.

"Pour quelque raison que ce soit, Peter Sauber lui a donné l'opportunité de faire un test, et nous ne pouvons toujours pas résumer ou expliquer pourquoi il l'a fait", confiait Beat Zehnder, membre de l'écurie Sauber depuis les années 1980 et team manager au moment des faits, dans le podcast Beyond The Grid. "Car personne ne le ferait en étant approché par des managers de pilote qui disent qu'ils ont le plus grand talent de la décennie sous contrat et qu'il faut lui donner une chance."

Or, malgré son manque évident de préparation physique, Räikkönen a égalé selon Zehnder les chronos du titulaire Pedro Diniz. Autant dire qu'il a impressionné. "Pas vraiment du point de vue physique", précisait le Suisse, "mais qu'attendrait-on d'un pilote qui vient de la Formule Renault ? Il a fait trois ou quatre tours, puis il a eu besoin d'une pause de 15 à 20 minutes. Josef Leberer [préparateur physique, ndlr] était là pour traiter son cou, afin qu'il puisse faire autant de tours que possible sur les deux jours, en étant raisonnable."

Kimi Raikkonen, Sauber Petronas

Kimi Räikkönen en essais avec Sauber fin 2000

"Il y a une histoire comme quoi Michael [Schumacher] est arrivé et a dit 'Qui est ce pilote ? Il faut le faire signer !' ; je n'étais pas là. Est-ce que l'histoire est vraie, je ne le sais pas. Mais il avait le rythme dès le début, il était comparable à Diniz. Il était exceptionnel, et il ne disait pas grand-chose, mais il répétait qu'il pouvait faire mieux. Il était impressionnant, et vu la manière dont il nous regardait, on avait le sentiment que si on lui donnait une chance, il allait la saisir et en tirer le meilleur."

Sauber est donc allé à l'encontre des demandes de Red Bull en recrutant Räikkönen aux côtés de Nick Heidfeld pour la saison 2001, changeant probablement le cours de l'Histoire de l'écurie : cette dernière aurait pu être rachetée par la marque autrichienne.

"Tout le projet s'est effondré avec Kimi et Enrique Bernoldi, car Red Bull insistait pour que l'on recrute Enrique. Ce dernier était en Formule 3000 lors de l'année 2000, et Peter Sauber m'a demandé de le suivre tout au long de la saison", détaillait Zehnder. "J'étais sur le muret des stands à chaque course de F3000, et je n'étais pas vraiment sûr de sa motivation. Pourquoi voulait-il être pilote de Formule 1 ? Était-ce parce qu'il voulait l'entrée gratuite dans les plus grandes boîtes de nuit ? C'est un peu ce que je ressentais. Quand nous avons choisi Kimi aux dépens d'Enrique, c'est là que toute cette idée d'être Red Bull Racing s'est achevée."

Beat Zehnder, Sauber C36 Manager et Kimi Raikkonen, Ferrari

Zehnder et Räikkönen sont restés en contact dans le paddock au fil des années

La campagne 2001 s'est avérée particulièrement fructueuse pour Sauber, qui a décroché de justesse la quatrième place du championnat des constructeurs, grâce à sept arrivées dans le top 6 pour Nick Heidfeld et quatre pour Räikkönen. Ce dernier a décroché le baquet McLaren qui semblait être promis à Heidfeld ou à Alexander Wurz pour 2002, et Zehnder s'est montré très clair sur le fait que Sauber n'a pu faire autrement que de laisser le nordique décamper.

"Nous ne l'avons pas laissé partir, nous avons été obligés de le laisser partir !" s'exclama-t-il. "Si vous lui demandez, il n'y avait pas d'autre option. Nous avions un contrat blindé avec lui sur trois ans, mais il s'est montré très clair sur le fait qu'il préférait s'arrêter plutôt que de continuer. Soit il rejoignait McLaren, soit il s'arrêtait."

Sauber a ainsi laissé filer un talent unique, mais a aussi bénéficié d'un coup de pouce non négligeable de la part de McLaren. "Je ne sais pas combien c'était, mais avec la compensation financière, nous avons commencé à construire notre soufflerie, qui reste à la pointe de la technologie", concluait Zehnder.

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