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Le rapport à la sécurité d'Ayrton Senna

Beaucoup de mérites ont été rendus à Ayrton Senna : son talent naturel en piste, son investissement, son attachement à ses racines...

Alain Prost, Ferrari et Ayrton Senna, McLaren, s'accrochent au premier virage

Alain Prost, Ferrari et Ayrton Senna, McLaren, s'accrochent au premier virage

Jean-Francois Galeron

Le célèbre accident entre Ayrton Senna et Alain Prost au 46e tour
Ayrton Senna, Lotus Renault
Les F1 pilotées par Ayrton Senna
Podium : le vainqueur Ayrton Senna, McLaren
Ayrton Senna, McLaren devant Damon Hill, Williams
Alain Prost, Williams mène pendant qu'Ayrton Senna, McLaren fend le peloton
Ayrton Senna
Ayrton Senna, Toleman Hart TG184

Mais il y a un point que l'on a rarement associé au Brésilien, en dehors - et pour cause - de la période post 1er Mai 1994. Sa relation toute particulière à la sécurité. En effet, en bien des aspects, Ayrton Senna semblait cultiver une ambiguïté certaine qui a contribué à nourrir sa légende, à tel point que peu de gens ont bien réussi à cerner le personnage.

Ainsi, il n'a jamais été présenté comme un ardent partisan de ce domaine précis, à l'inverse de pilotes comme Stewart, Lauda, Scheckter ou Alain Prost. Sans doute en grande partie à cause de son pilotage volontiers agressif qui a quelque peu inspiré Michael Schumacher, ou encore de ce fameux accrochage de Suzuka 1990 où Senna a volontairement percuté son rival Prost au mépris de la sécurité de tous, que ce soit celle du Français, de la sienne ou de celle des personnes présentes sur le circuit. C'est ce genre de débordements qui ont fait dire à Prost et à ses supporters que Senna se croyait immortel de par sa foi en Dieu, bien que le Brésilien s'en soit toujours défendu.

La tête sur les épaules

Pourtant, Senna n'ignorait pas les risques : mais sans doute ne les laissait-il pas guider ses choix dans sa carrière, là où Prost, très tôt, a choisi de se fixer une ligne jaune à ne pas franchir, notamment sous la pluie comme à Adélaïde en 1989 où il s'est retiré volontairement, considérant les conditions trop dangereuses. La façon dont la course de son équipier s'est finie lui a donné raison : Senna a embroché l'arrière de la Brabham de Martin Brundle en pleine ligne droite, aveuglé par les projections d'eau...

Cependant, quel que soit son degré de confiance en lui et le niveau de sa foi, à l'entendre, Senna ne vivait pas dans sa bulle : "Seul un idiot pourrait pratiquer ce sport en ignorant ses risques. Pensez-vous que je suis idiot ?", a t-il demandé un jour à un journaliste. Le premier avertissement est même survenu avant ses débuts en F1 : en 1982, alors qu'il disputait sa saison de Formule Ford 2000 à Zolder en Belgique, il fut témoin de l'accident mortel de Gilles Villeneuve, autre pilote qui aimait repousser les limites.

Ainsi, il n'a pas attendu la disparition de son ex-équipier Elio De Angelis lors d'essais privés en 1986, ou le grave accident de Martin Donnelly à Jerez en 1990, pour prendre conscience du danger de son sport. Si bien qu'au fur et à mesure que l'expérience s'emmagasine et qu'il froisse également de la tôle, c'était à son tour de parler sécurité. Un exemple repris par le film Senna de 2011 est le briefing des pilotes à Hockenheim en 1991 où le Brésilien a conseillé que l'on remplace les barrières de pneus dans l'échappatoire.

Comas lui doit la vie

Mais le moment le plus fort de sa carrière dans ce domaine reste celui des qualifications du Grand Prix de Belgique 1992 : Erik Comas vient de s'accidenter violemment à la sortie de Blanchimont, avec sa Ligier en morceaux au milieu de la piste, moteur encore en route. Senna arrive sur les lieux, passe au ralenti à côté de la monoplace, et comprend par le rugissement du V10 Renault que Comas est inconscient et que son pied reste bloqué sur la pédale. Autrement dit, le risque d'incendie était réel. Se garant sur le bas-côté, Senna court vers la Ligier pour couper le contact. Comas ne s'en est pas caché après coup : "Ayrton m'a sauvé la vie".

Ce n'était donc pas si surprenant de le voir si concerné lorsque Roland Ratzenberger a perdu la vie en ce 30 avril 1994, au point de demander à Prost, récemment retraité, de s'impliquer pour améliorer la sécurité avec les pilotes encore en activité. L'ironie de l'histoire veut évidemment qu'il ait fallu attendre la disparition de Senna lui-même - en plus des accidents de Karl Wendlinger à Monaco et Andrea Montermini à Barcelone - pour obtenir une réaction concrète de la part des autorités.

L'autre paradoxe étant qu'un pilote qui donnait l'impression d'être si peu soucieux de la sécurité de ses congénères en piste soit également celui qui a sauvé la vie d'un d'entre eux. Toujours cette ambiguïté qui lui était propre...

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