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Pourquoi les progrès de Renault pourraient être impossibles à voir

Renault a avancé dans l'ombre de ses rivaux motoristes en F1 depuis le début de l'ère des V6 turbo hybrides. Des commentaires positifs ont émergé de l'équipe après les essais, mais les choses ont-elles vraiment changé en 2019 ?

Daniel Ricciardo, Renault F1 Team R.S. 19

Andy Hone / Motorsport Images

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L'histoire de Renault dans l'ère des V6 turbo hybrides de la Formule 1 est répétitive et a besoin d'un nouveau tournant. Mercedes a pris l'ascendant sur tous ses rivaux dès le début et depuis, le discours confiant de Renault évoquant une remontée a été discrédité par des objectifs manqués, des déceptions, ou une combinaison des deux. Son dernier élan d'optimisme parle d'objectifs élevés ayant été atteints, et de plus grands pas en avant que par le passé.

Le plus gros problème pour Renault cette année, suite à sa séparation avec Red Bull, reste que le Losange a été mis à l'écart dans la bataille des motoristes. Il est très peu probable qu'il se batte pour des victoires, et ce en dépit des progrès qui auront été accomplis. Ni l'équipe d'usine ni McLaren ne semblent prêts à jouer la victoire, ce qui signifie que Mercedes, Ferrari et (qui aurait pensé cela il y a 12 mois ?) Honda seront les manufacturiers les plus attendus en cette saison 2019.

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Cela ne signifie pas que Renault ne peut pas donner tort à Red Bull d'être passé chez Honda, ou qu'il n'est pas possible de se battre pour de grandes choses. Le directeur de Renault en F1, Cyril Abiteboul, a déclaré qu'un pas en avant "considérable" avait été fait avec le moteur 2019 et que les essais hivernaux de l'équipe avaient validé ces progrès. Cela permettrait d'assurer à son équipe la place de "meilleure des autres" tout en commençant à réduire l'écart derrière Ferrari, Mercedes et Red Bull, en fixant des bases permettant de se battre pour des victoires et le titre à l'avenir.

Nico Hulkenberg, Renault F1 Team R.S. 19

"Tout ce que nous avons développé et mesuré sur le banc d'essai était similaire à ce que nous voyons en piste", assure le directeur technique du département moteur de Renault, Rémi Taffin. "Je pense que nous avons atteint nos objectifs. Nous sommes heureux de ce que nous avons accompli."

Taffin qualifie les progrès de Renault en 2019 de "grand pas en avant durant l'hiver, un des plus grands que nous ayons fait depuis les cinq dernières années, surtout lorsque nous regardons notre temps de développement de l'hiver". Il dit que les objectifs étaient "élevés", ce qui est important lorsque l'on se rappelle que Renault avait reconnu dans le passé avoir sous-estimé la tâche. Le moteur français n'a pas non plus semblé rencontrer de problème de fiabilité durant ces essais. Si tout cela est représentatif, peut-être que Renault a finalement produit ce que les critiques ouvertes de Red Bull lui reprochaient de ne pas avoir réussi.

Il est toutefois important de remettre les dernières affirmations confiantes de Renault dans leur contexte, et cela n'est pas particulièrement positif. En 2014, Taffin avait admis après la première course qu'il était derrière Mercedes, mais avait assuré que son produit avait "les qualités nécessaires pour réussir sa remontée". Red Bull a gagné trois courses cette année-là, mais Renault n'a pas rattrapé Mercedes.

En 2015, Renault a apporté une évolution "fondamentale" de son moteur. En révélant ce nouveau concept, Abiteboul avait déclaré : "Nous avons fait un très grand pas en avant en performance et il sera plus fiable". Mais au début de la saison, la fiabilité et la performance du moteur étaient "un peu chaotiques" selon Red Bull, et Abiteboul avait admis qu'un "moteur gagnant des courses au mérite n'est pas ce qui arrivera cette année".

Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB11

Bien que Red Bull ait gagné des courses depuis, un écart évident a subsisté derrière Mercedes et Ferrari. La saison 2015 de Renault a été si mauvaise que Red Bull a essayé, sans succès, d'obtenir un contrat avec Mercedes, Ferrari et Honda, avant de se résigner à poursuivre avec une alliance d'une commodité sous-optimale (et avec des moteurs rebadgés Tag Heuer).

Renault s'est surpris lui-même avec les progrès effectués en 2016, Max Verstappen et Daniel Ricciardo remportant chacun un Grand Prix, mais a atteint la fin de la courbe de développement de son concept et a changé "95 %" de son moteur pour 2017. En milieu de saison, le motoriste a avoué avoir fait un trop grand changement durant l'hiver et l'a payé avec des problèmes de fiabilité.

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Finalement, en 2018, la réponse "draconienne" de Renault à ces problèmes de fiabilité a été de fixer un objectif trop conservateur en termes de performance. Le constructeur a débuté la saison derrière Ferrari et Mercedes et a pris encore plus de retard au lieu d'en rattraper au fil de la saison, victime de la guerre de développement sans répit des deux candidats au titre.

Pourquoi alors devrions-nous prendre au sérieux les déclarations de Renault au sujet de 2019 ? Qu'est-ce qui provoque cet optimisme, la promesse de plus grands objectifs accomplis et l'attente d'une année meilleure et différente du passé ? Comme Verstappen a déjà eu la gentillesse de le rappeler, c'est toujours la même chanson.

"La pression est seulement celle que nous nous mettons nous-mêmes", a déclaré Taffin. "Nous devons mettre de la pression, et c'est pour cela que nous sommes là. La manière dont nous avons progressé cette année n'est pas différente de ce que nous avons fait l'an dernier. Je pense que ça fait maintenant un an ou deux que nous discutons de ça, mais nous avons parfois besoin de temps pour progresser. La seule chose que nous avons conservée est le concept que nous avons depuis 18 mois, il a commencé à porter ses fruits et nous sentons que nous allons progresser, encore et encore."

Paul Monaghan, Red Bull Racing Chief Engineer, Remi Taffin, Head of Renault Sport F1 Track Operations and Adrian Newey, Red Bull Racing

Renault rappellera les quatre victoires de Red Bull en 2018, son meilleur bilan de l'ère hybride, comme preuve de ses progrès pour valider le potentiel de son concept. Les succès de l'an dernier incluaient l'arrivée très attendue du design de MGU-K qui avait été développé à partir de 2016 mais était trop problématique pour être utilisé, ce qui avait poussé le motoriste à s'appuyer sur d'anciennes technologies.

Renault était trop prudent pour utiliser la Spécification C de son moteur en 2018, mais Red Bull a tenté le pari et la version améliorée a suffisamment bien fonctionné pour permettre à Verstappen de devenir un candidat régulier à la victoire en fin d'année. Cependant, l'optimisme de la saison dernière a été tempéré par plusieurs problèmes de fiabilité, un retard fondamental face à Mercedes et Ferrari et une vulnérabilité grandissante face à Honda.

On ne peut pas se permettre de donner constamment à quelqu'un le bénéfice du doute. Mais une règle de base est que, si quelqu'un admet que les choses se sont mal passées, cette personne mérite d'être entendue quand elle commence à être plus confiante. Renault n'a pas passé tout son temps entre 2014 et 2017 à prêcher l'éclat, mais a changé de ton l'an dernier. Une des plus grandes qualités du constructeur au fil de ses problèmes a été son honnêteté, ainsi que sa capacité à assumer ses erreurs ou ses lacunes. 

C'est une année importante pour Renault mais ce n'est pas l'année ou jamais. À moins que sa propre équipe ou McLaren ne fasse un énorme pas en avant au fil de l'année, il est difficile de voir quels progrès effectués cette année pourraient se transformer en victoires cette saison ou en 2020.

Daniel Ricciardo, Renault Sport F1 Team R.S. 19

Ce que Renault peut faire, c'est se concentrer sur le fait de poser les fondations cette année, loin de la pression de voir ses faiblesses exposées et critiquées en public. Peut-être que c'est ce dont l'équipe a besoin, plus que n'importe qui. Comme le souligne Abiteboul, avec les bruyants dirigeants de Red Bull désormais partis, c'est "la première fois que l'on peut pleinement contrôler notre communication". Après tout, une année passée dans le peloton sans être malmené par son client a bien fonctionné pour Honda l'an dernier.

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Il est incorrect de dire que Renault a été incompétent, comme Red Bull l'a fait penser à plusieurs reprises, ou de dire que Renault est à des millions de kilomètres de là où il devrait être. Taffin pointe à juste titre le fait que le moteur est bien plus proche du haut de la hiérarchie que le châssis lui-même.

Il faudrait toutefois un revirement énorme pour que cela se transforme en résultat notable cette saison. Même si Renault a finalement produit ce que Red Bull n'a jamais eu, il est peu probable que nous le voyons sous forme de performances de premier ordre. Renault a besoin de progrès cette saison et non d'un nouveau revers dans son cycle de promesses qu'il peine à respecter. Par-dessus tout, il a besoin de véritables preuves d'avancées, même si ce ne sera pas possible uniquement au travers des résultats.

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