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Rétro 1977 - LEC, un réfrigérateur en Formule 1 !

En 1977, une entreprise britannique de réfrigérateurs a décidé de construire sa propre voiture de Formule 1 et d’affronter les grandes écuries comme Ferrari, Lotus et McLaren !

David Purley, LEC CRP1-Ford

Photo de: LAT Images

Tout commence en 1942 quand Charles et Frank Purley, des poissonniers de Bognor Regis au Royaume-Uni, désirent éviter de gaspiller de la glace et conçoivent un appareil de réfrigération pour conserver les poissons au frais. Les deux frères s’associent à Leslie Jull et achètent un petit atelier d’usinage et fondent Longford Engineering Company (LEC) qui produit les premiers réfrigérateurs brevetés ainsi que des munitions pour l’armée britannique. Une fois la guerre terminée, l’entreprise devient une véritable mine d’or.

Charles Purley a un fils, David, qui rejoint l’armée britannique à titre d’officier parachutiste. Après ses années de service et en mal de sensations (très) fortes, il commence à faire de la course automobile. Doué, il court en Formule 3 et en F2 et décroche le titre de Champion de Formule 5000. En 1973, LEC lui paie quelques courses en Formule 1 au volant d’une March 731.

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Papa Purley, qui ne recule devant rien, croit qu’il serait préférable de produire sa propre voiture de F1 plutôt que de gaspiller de l’argent à en louer. Il fonde LEC Refrigeration Racing, une écurie qui emploie les services de Church Farm Racing de Mike Earle, et recrute Mike Pilbeam pour dessiner et concevoir son bolide de F1 dans un vieux hangar situé à côté de l’usine principale.

Cette LEC CRP1 est dans la lignée des fameux kits cars britanniques : une monoplace ultra simple avec un châssis en aluminium, un moteur V8 Ford Cosworth DFV, une boîte de vitesses Hewland et des pneus Goodyear. La carrosserie est fabriquée de tôles courbées à l’aide des machines qui servent d’ordinaire à plier les portes des réfrigérateurs. La famille Purley, bien naïve, ne se rend pas bien compte de ce qui l’attend en F1 et est convaincue qu’elle pourra lutter à armes égales contre les grandes écuries du moment.

Une première course facile

La LEC effectue sa première apparition en mars 1977 lors de la Course des champions, une épreuve hors-championnat organisée sur le tracé de Brands Hatch. Purley se qualifie 13e et termine sixième. Tout le monde est heureux dans la petite équipe. La F1, c’est facile.

Les vrais débuts en Grand Prix se font en Espagne en mai. Plus lente de quatre secondes que la Lotus en pole position, la LEC fait partie des six voitures non qualifiées. David Purley et les membres de l’écurie sont amèrement déçus.

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Après avoir fait l’impasse sur Monaco, l’écurie LEC fait son retour en Belgique. Purley se qualifie au 20e rang. Il a plu en début de course, mais la piste s’assèche. Purley reste en pneus rainurés aussi longtemps que possible, car l’équipe pense que la pluie va reprendre. Pendant ce temps, les autres concurrents stoppent pour des slicks. La LEC, en pneus pluie, occupe le troisième rang quand elle est rejointe par la Ferrari de Niki Lauda, chaussée de slicks.

Purley, que rien ni personne n’impressionne, bloque l’Autrichien autant qu’il le peut pour conserver sa place, mais la Ferrari parvient quand même à passer. Après la course, les deux pilotes en viennent presque aux mains dans le paddock : Lauda étant en furie de s’être fait bloquer de la sorte tandis que Purley clame être dans son droit de protéger sa place. Par la suite, Purley termine 14e en Suède et abandonne en France suite à une panne de ses freins arrière en début de course.

Un crash épouvantable

Le Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone sera terrible pour LEC et David Purley. Au cours de la séance de pré-qualification, Purley rentre aux stands où un petit incendie se déclare à l’arrière. Un coup d’extincteur et tout est réglé. Il revient en piste et l’accélérateur du V8 Cosworth reste grand ouvert quand la LEC plonge vers le virage de Becketts. De la poudre provenant de l’extincteur s’est solidifiée sur le câble qui s’est coincé au plus mauvais moment.

À pleine vitesse, la LEC percute de face les rails soutenus par des traverses de chemin de fer en bois plantés dans la terre. L’impact est d’une violence inouïe. La voiture décélère de 173 km/h à zéro en 66 cm et Purley encaisse une force de 179,8 g. Contre toute attente, Purley est toujours vivant. Un miracle. Il s'en sort toutefois avec 29 fractures aux jambes, aux côtes, à la ceinture pelvienne et avec un sérieux traumatisme crânien. Lors de sa désincarcération, son cœur s’arrête de battre à six reprises, paraît-il.

Pour qu’il donne un objectif à son fils hospitalisé, Charles Purley fait construire une seconde LEC. Après de longs mois de rééducation, David Purley pilote cette LEC CRP1-77-002 au Brighton Speed Trials en 1978 et dans une épreuve du Championnat Aurora AFX britannique un an plus tard. Néanmoins, tout le monde sait bien que l’aventure LEC en F1 est bel et bien terminée.

Purley tourne alors le dos au sport auto et toujours avide de sensations fortes, il se passionne pour les avions d’acrobaties aériennes. En juillet 1985, il perd le contrôle de son Pitts Special qui s’écrase au sol, le tuant instantanément.

À noter que les deux voitures LEC ont été entièrement restaurées, même celle qui fut presque complètement broyée à Silverstone. On peut les voir en action lors de démonstrations de voitures anciennes.

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David Purley, LEC CRP1-Ford
David Purley, Token RJ02
David Purley, Token RJ02
David Purley, Lec CRP1 Ford, devant Gunnar Nilsson Lotus 78 Ford
David Purley, Lec CRP1 Ford
David Purley, LEC CRP1
David Purley et son team manager Mike Earle
David Purley, LEC CRP1-Ford, devant Niki Lauda, Ferrari 312T2
David Purley, LEC CRP1-Ford
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