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Rétro 1999 - Le flop de l’écurie BAR

Une toute nouvelle écurie de Formule 1, British American Racing, devait être la grande révélation de la saison 1999. Avouons qu’elle fut plutôt un raté monumental.

Jacques Villeneuve, BAR 01 Supertec

Jacques Villeneuve, BAR 01 Supertec

Rainer W. Schlegelmilch

Cette écurie, créée à partir de Tyrrell, est par la suite devenue Honda, puis Brawn Grand Prix et finalement, Mercedes AMG, la redoutable écurie des dernières années.

Tout a débuté en 1992 quand Jacques Villeneuve, qui courait en championnat japonais de Formule 3 avec l’écurie officielle TOM’s Toyota, avait été invité à courir en Formule Atlantique au Grand Prix de Trois-Rivières au Québec. Le cigarettier Player’s désirait sponsoriser sa voiture et souligner le dixième anniversaire du décès de son père, Gilles Villeneuve.

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Player’s a ensuite épaulé Jacques Villeneuve en IndyCar, lui permettant de gagner l’Indy 500 et de remporter le titre de la série en 1995. Ensuite, Villeneuve est passé en Formule 1 avec Williams, décrochant le titre mondial en 1997.

Une idée un peu folle avait toutefois germé dans les esprits du manager du pilote québécois, Craig Pollock, et d’Adrian Reynard, patron du constructeur de voitures de course qui portait son nom. C’est justement aux commandes d’une Reynard 95I que Villeneuve a gagné l’Indy 500. ‘Pourquoi ne pas un jour monter une écurie et aller courir en Formule 1 ?’ se sont-ils demandés. À cette époque, la société Reynard jouissait d’un remarquable pedigree : elle avait tout gagné, ou presque, et avait remporté des titres en Formule Ford 1600 et 2000, Formule 3, Formule 3000 et IndyCar.

Une écurie qui fume

Le financier de cette future écurie de F1 était tout désigné : British American Tobacco (BAT), la maison-mère d’Imperial Tobacco, propriétaire de Player’s. Il y avait donc un lien direct entre toutes ces compagnies, d’autant qu’un Canadien, Tom Moser, était devenu le directeur du marketing international chez BAT à Londres et il croyait fermement en ce projet d’écurie F1.

Fin 1997, BAT achète donc l’écurie Tyrrell pour une trentaine de millions d’euros. En fait, BAT achète une inscription au Championnat du monde, car elle n’investit pas un centime dans l’équipe de Ken Tyrrell au cours de la saison 1998. En fin de saison, ce dernier quitte le navire et remet les clés à Pollock.

BAT investit dans la construction d’une usine ultra moderne à Brackley au Royaume-Uni. Pollock devient le directeur général de l’écurie, Adrian Reynard en est le co-fondateur, Rick Gorne est le directeur des opérations tandis que Malcolm Oastler est nommé directeur technique. BAT engloutit des sommes d’argent faramineuses dans ce projet pour recruter du personnel, acquérir de l’équipement technologique hautement sophistiqué et payer le salaire du premier pilote, Jacques Villeneuve.

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Deux incidents vont toutefois créer la controverse alors que la BAR PR01 (PR pour Pollock Reynard) à moteur Supertec FB01 (un V10 Mécachrome rebadgé, mais né Renault) n’a même pas encore tourné sur un circuit.

Premièrement, Adrian Reynard clame devant des journalistes qu’une BAR se qualifiera en pole lors de son premier Grand Prix, ce qui met tout le monde dans l’écurie mal à l’aise et provoque la suspicion chez les médias.

Le second incident survient lors du dévoilement des monoplaces en compagnie des deux pilotes, Jacques Villeneuve et le Brésilien Ricardo Zonta. Les deux bolides possèdent une livrée différente ! La voiture de Villeneuve est peinte blanche et rouge aux couleurs de la marque Lucky Strike (pour les marchés nord-américain et européen) tandis que la BAR de Zonta est bleue nuit aux couleurs de 555, la marque de cigarettes destinée aux marchés asiatiques.

C’est un affront pour Bernie Ecclestone et la FIA qui interdisent des livrées différentes aux voitures d’une même écurie. BAR dépose même une plainte auprès de la Commission européenne, mais la FIA menace de l’exclure du championnat. Pollock finira par retirer sa plainte et fera des excuses. Les BAR auront donc droit à une livrée bizarre qui combine les deux marques de cigarettes. Par contre, cet épisode a grandement fragilisé la haute direction de BAR.

Une voiture qui casse trop souvent

Les premiers essais de la BAR PR01 se déroulent assez bien, car Villeneuve signe le meilleur chrono lors des essais de janvier à Barcelone, puis réalise de bons temps à Jerez quelques semaines plus tard. En février, BAR se rend sur le circuit de Kyalami en Afrique du Sud pour profiter d’un peu de chaleur, mais où des ennuis de fiabilité font leur apparition. Après un rapide test à Silverstone, les deux BAR sont expédiées en Australie pour y disputer leur premier Grand Prix.

Villeneuve se qualifie 11e dans les rues de Melbourne tandis que Zonta, qui découvre le circuit, se classe 19e. Au 13e tour de la course, l’aileron arrière de la BAR de Villeneuve casse net à pleine vitesse et le Québécois en est quitte pour une grosse frayeur. Quant à Zonta, il doit abandonner au 48e passage à cause de la surchauffe de son moteur. La presse se questionne sur le sérieux de cette équipe…

Au Grand Prix suivant, au Brésil, Zonta est victime d’un énorme crash lors des essais du samedi et est blessé au pied. Il est remplacé par Mika Salo pour les courses suivantes.

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Le reste de la saison 1999 est du même acabit. La BAR PR01 est moyennement performante, mais surtout très peu fiable. Villeneuve encaisse 11 abandons consécutifs causés par des pannes mécaniques (surtout la boîte de vitesses), des sorties de piste et des accidents. De grosses tensions naissent au sein de l'écurie et on assiste même à une tentative de putsch pour se débarrasser de Pollock.

Ces bris et ces accidents coûtent très cher. L’écurie doit aussi remplacer trois monocoques détruites dans de gros crashes. La facture ne cesse de s’allonger et l’équipe ne parvient pas à marquer un seul point au championnat. Un flop grandiose.

En dépit du total manque de réussite en piste et des dissensions au sein de l’écurie, BAR est quand même parvenu à conclure une entente avec le motoriste Honda pour la saison 2000 et la BAR 02-Honda fut encore conçue par le staff d’Adrian Reynard. 

Jacques Villeneuve et Ricardo Zonta, British American Racing

Jacques Villeneuve et Ricardo Zonta, British American Racing

Photo de: Sutton Motorsport Images

Le dévoilement des deux BAR aux livrées différentes a causé de vives tensions entre la nouvelle écurie et la FIA.
Jacques Villeneuve, BAR 001 Mecachrome

Jacques Villeneuve, BAR 001 Mecachrome

Photo de: Sutton Motorsport Images

Premier roulage de la BAR 01 avec Jacques Villeneuve. Notez la livrée préliminaire de la voiture aux couleurs de British American Tobacco.
Jacques Villeneuve, BAR 001 Mecachrome

Jacques Villeneuve, BAR 001 Mecachrome

Photo de: Sutton Motorsport Images

Premier roulage de la BAR 01 à moteur Supertec.
Jacques Villeneuve, BAR 01 Supertec

Jacques Villeneuve, BAR 01 Supertec

Photo de: Steven Tee / Motorsport Images

Jacques Villeneuve discute avec son ingénieur d'exploitation, Jock Clear.
Jacques Villeneuve, BAR 01 Supertec

Jacques Villeneuve, BAR 01 Supertec

Photo de: Rainer W. Schlegelmilch

Jacques Villeneuve en plein contre-braquage : la BAR n'était pas facile à piloter.
BAR 001 - Côté droit

BAR 001 - Côté droit

BAR 001 - Côté gauche

BAR 001 - Côté gauche

Ricardo Zonta, BAR  PR01

Ricardo Zonta, BAR PR01

Photo de: Sutton Motorsport Images

Ricardo Zonta, l'autre pilote BAR, a lui-aussi connu une saison désastreuse en 1999.
Jacques Villeneuve, BAR

Jacques Villeneuve, BAR

Photo de: Sutton Motorsport Images

Les sourires cachaient un profond malaise...
Jacques Villeneuve, BAR Supertec 01

Jacques Villeneuve, BAR Supertec 01

Photo de: LAT Images

Jacques Villeneuve, British American Racing

Jacques Villeneuve, British American Racing

Photo de: LAT Images

La BAR de Jacques Villeneuve termine sa course hors piste, victime d'un autre incident mécanique.
Jacques Villeneuve, BAR

Jacques Villeneuve, BAR

Photo de: LAT Images

La BAR PR01 ne fut pas une modèle de fiabilité.
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