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C'était un 23 janvier : Prost vainqueur après la grève

Les pilotes de Formule 1 n’ont fait la grève qu’une seule fois dans l'Histoire du sport. C'était il y a 37 ans, en marge du Grand Prix d'Afrique du Sud 1982. Unis, ils avaient tenu tête aux autorités en dépit de possibles graves conséquences.

Alain Prost, Renault RE30B

Alain Prost, Renault RE30B

LAT Images

La saison 1982 de Formule 1 va s’ouvrir en Afrique du Sud fin janvier sur le circuit de Kyalami. Les voitures à puissants moteurs turbo, de plus en plus fiables, semblent disposer d’un avantage. Dans le clan des turbo, on note les Brabham BT50 BMW de Nelson Piquet et Riccardo Patrese, les Renault RE30B d’Alain Prost et René Arnoux et les Ferrari 126C2 de Gilles Villeneuve et Didier Pironi.

Dans l’autre camp, celui des voitures à moteurs atmosphériques, on surveille les Williams FW07C de Keke Rosberg et Carlos Reutemann, les McLaren MP4/1 de John Watson et de Niki Lauda qui a mis fin à sa retraite, et les Lotus 87B d’Elio de Angelis et Nigel Mansell. Tandis que les essais hivernaux vont bon train, un mouvement de protestation commence à secouer le petit monde de la F1.

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Un document contesté

La FIA vient d’envoyer à chaque pilote un formulaire de demande de Super Licence, document essentiel pour courir en F1. Plusieurs l’ont signé et expédié sans même le lire, sauf Pironi, Lauda, Villeneuve, Arnoux, Jacques Laffite, Andrea de Cesaris et Bruno Giacomelli. Ce qui les agace est que l'Article 1 dispose que les coureurs doivent préciser la durée de leur contrat avec leur écurie ; contrat valide pour un an seulement, ce qui leur interdit donc de négocier avec une autre écurie que celle qui les engage.

L'écurie ATS recherche des nouveaux pilotes à cause de la grève.

L'écurie ATS recherche des nouveaux pilotes à cause de la grève.

Photo de: Sutton Images

Les équipes de F1 pourraient donc ainsi procéder à des ventes et des échanges de pilotes, comme c’est le cas au football. Les pilotes ne seraient plus maîtres de leurs carrières. Les écuries se sont rendues compte de la fragilité de leurs contrats quand Alain Prost a réussi à quitter McLaren pour Renault fin 1980 alors qu'il était pourtant lié à l'équipe britannique. Les patrons d'écuries ont donc demandé à la FIA de légiférer.

Fin janvier, on retrouve le monde de la F1 au circuit de Kyalami. Lauda discute de l’affaire avec Pironi, alors président du PRDA (l’association des pilotes). Ils découvrent que Jean-Marie Balestre, le président de la FISA (la branche sportive de la FIA) et Bernie Ecclestone, patron de la FOCA (l’association des constructeurs de F1), habituellement rivaux, sont cette fois unis dans ce combat contre les pilotes. Balestre et Ecclestone sont bien décidés à les faire plier. Pas de signature, pas de voiture de F1.

Des pilotes devenus syndicalistes

Jeudi matin, Pironi, Lauda, Laffite et Villeneuve affrètent un bus et les pilotes quittent Kyalami en direction de l’hôtel Sunnyside Park. Pironi explique à ses confrères qu’ils ne doivent pas être soumis à l’intense pression que leur met la FISA et la FOCA.

Puis, Pironi retourne au circuit pour entamer les pourparlers... qui furent de courte durée, car un ultimatum sérieux lui est proposé : la FISA décide sur le champ de bannir à vie les 30 pilotes rebelles. Seuls ceux qui décideront de signer le document pourront courir. Balestre annonce même que le Grand Prix se tiendra huit jours plus tard avec 31 rookies provenant d’autres catégories ! Les directeurs d’écuries mettent une pression intenable sur leurs pilotes, les obligeant à signer, car craignant de perdre leurs sponsors.

Niki Lauda, McLaren MP4/1B, est interrogé à propos de la grève des pilotes.

Niki Lauda, McLaren MP4/1B, est interrogé à propos de la grève des pilotes.

Photo de: LAT Images

Sachant qu’il faut conserver le groupe uni, Lauda décide de réunir tout le monde dans une grande salle de réception où des matelas sont posés sur le sol. La porte est verrouillée et la seule clé est posée sur une table. Une atmosphère bon enfant s’installe.

Il y a un piano dans la salle, et ce dernier est poussé contre la porte quand Jackie Oliver, le patron de l’écurie Arrows, tente d’entrer de force avec deux policiers, sans y parvenir. Le soir venu, les pilotes se couchent, deux par matelas. Ainsi, on retrouve Villeneuve et Prost, Lauda et Riccardo Patrese, Nelson Piquet et Eddie Cheever, Jean-Pierre Jarier et Arnoux partageant le même matelas.

Les pilotes qui désirent aller aux toilettes doivent utiliser la clé, et la remettre sur la table en revenant. Un seul aura déserté : Teo Fabi, qui a perdu le respect de ses pairs, car Keke Rosberg raconte qu’il est allé directement voir Balestre et Ecclestone et qu’il leur a tout raconté.

Changement de ton

Toutefois, le groupe est resté uni, et vendredi matin, la pression change subitement de camp. Balestre et Ecclestone sont obligés de lâcher du lest. Pironi revient finalement à l’hôtel et annonce que l’affaire est réglée. En fait, les pilotes disposaient d’un atout majeur : s’ils étaient bannis, ils savaient bien que les écuries auraient bien du mal à trouver 30 nouveaux pilotes, des rookies, capables de maîtriser ces voitures turbo et donner bon spectacle. De plus, les spectateurs et les télévisions payaient pour voir les meilleurs pilotes au monde en action, pas des suppléants.

Rancuniers, plusieurs directeurs d’écurie rendirent la vie dure à leurs pilotes lors du retour au circuit. René Arnoux décrocha la pole position sur sa Renault, devant Nelson Piquet et Gilles Villeneuve. Prost remporta la victoire malgré un arrêt imprévu à son stand pour y faire changer un pneu crevé. Carlos Reutemann termina second devant Arnoux, au volant d'une Williams FW07C qui sera parmi les bolides à admirer en piste lors du Grand Prix de France Historique 2019.

Les mécaniciens travaillent sur la Ferrari 126C2 de Didier Pironi.

Les mécaniciens travaillent sur la Ferrari 126C2 de Didier Pironi.

Photo de: Sutton Motorsport Images

Les pilotes menacent de faire la grève.

Les pilotes menacent de faire la grève.

Photo de: LAT Images

Carlos Reutemann, Williams FW07C

Carlos Reutemann, Williams FW07C

Photo de: Sutton Motorsport Images

Keke Rosberg, Williams FW07C-Ford Cosworth

Keke Rosberg, Williams FW07C-Ford Cosworth

Photo de: LAT Images

Gerard Ducarouge, ingénieur en chef Alfa Romeo, avec Bruno Giacomelli et Andrea de Cesaris.

Gerard Ducarouge, ingénieur en chef Alfa Romeo, avec Bruno Giacomelli et Andrea de Cesaris.

Photo de: Sutton Motorsport Images

Gilles Villeneuve

Gilles Villeneuve

Photo de: Rainer Nyberg

Départ : René Arnoux, Renault RE30B et Alain Prost, Renault RE30B mènent la course.

Départ : René Arnoux, Renault RE30B et Alain Prost, Renault RE30B mènent la course.

Photo de: LAT Images

René Arnoux, Renault RE30B

René Arnoux, Renault RE30B

Photo de: Sutton Motorsport Images

Les directeurs d'écurie discutent de la grève des pilotes : Daniele Audetto, Alan Rees, Ken Tyrrell, Bernie Ecclestone, Peter Warr and et Chapman

Les directeurs d'écurie discutent de la grève des pilotes : Daniele Audetto, Alan Rees, Ken Tyrrell, Bernie Ecclestone, Peter Warr and et Chapman

Photo de: LAT Images

Niki Lauda, McLaren MP4/1B

Niki Lauda, McLaren MP4/1B

Photo de: LAT Images

Le moteur BMW turbo de la Brabham BT50.

Le moteur BMW turbo de la Brabham BT50.

Photo de: LAT Images

Podium : le vainqueur Alain Prost, Renault, le deuxième Carlos Reutemann, Williams, le troisième René Arnoux, Renault

Podium : le vainqueur Alain Prost, Renault, le deuxième Carlos Reutemann, Williams, le troisième René Arnoux, Renault

Photo de: Sutton Motorsport Images

Andrea de Cesaris, Alfa Romeo 179D

Andrea de Cesaris, Alfa Romeo 179D

Photo de: LAT Images

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