Ron Dennis et McLaren : souvent pionniers, parfois frustrés
Mis à l'écart et contraint de quitter la présidence du McLaren Technology Group, Ron Dennis cède les rênes d'une institution qui a toujours assumé son rôle de développement des technologies de pointe en F1.
Photo de: LAT Images
La carrière de Ron Dennis en F1
Retour sur la carrière en Formule 1 de Ron Dennis, écarté de la tête de McLaren le 15 novembre 2016.
En un peu plus de 35 années - dont une parenthèse - passées à diriger la destinée de l’écurie McLaren en Formule 1, Ron Dennis a accumulé des succès, des échecs et une quantité incalculable de souvenirs. Celui qui a été contraint de quitter la présidence de McLaren cette semaine, tournant ainsi une page historique à Woking, occupait cette fonction depuis son retour en 2014.
Brake-steer et suspension active
Avant d’occuper ce rôle plus global à la tête du McLaren Group, Ron Dennis a été impliqué des années et des années à la tête opérationnelle de son écurie. Un team qui a souvent été pionnier dans l’évolution technologique de la Formule 1, avec parfois aussi quelques frustrations. L’innovation a ainsi été freinée par la politique et les règlements à certaines périodes, comme il le rappelle à l’heure d’évoquer ce qui l’a marqué dans ce domaine tout au long de son passage en F1.
"L’innovation la plus frustrante fut sans aucun doute le brake-steer", confiait-il il y a quelques mois sur le site officiel de la Formule 1. Le brake-steer était un système ingénieux, faisant merveille dans les virages lents en réduisant le patinage et éliminant ainsi le sous-virage.
"Tandis que nous ne l’avions pas encore perfectionné", poursuit Ron Dennis, "il a été révélé par un photographe [Darren Heath], qui a glissé son appareil photo dans le baquet de Mika [Hakkinen] après son abandon au Nürburgring en 1997, et publié l’image dans une double-page du très répandu magazine pour lequel il travaillait [F1 Racing], montrant ainsi une troisième pédale à tout le monde. C’était une innovation entièrement légale de notre côté, ingénieuse et efficace, mais elle a été bannie après avoir été rendue publique. C’était profondément frustrant."
Une frustration qui n’avait toutefois pas empêché McLaren de retrouver la voie du succès pour entrer dans une nouvelle ère à la fin des années 90, avec les deux titres mondiaux remportés par Mika Häkkinen et la réussite du partenariat moteur lancé avec Mercedes. Un chapitre nouveau à l’époque, et bien différent de la précédente série de succès.
"Il y a eu de nombreuses autres choses : nous n’avons pas été les pionniers de la suspension active, mais nous l’avons certainement perfectionnée", souligne Ron Dennis en remontant plus loin dans ses souvenirs. "La McLaren MP4/8 qu’Ayrton [Senna] a menée à la victoire lors de ce spectaculaire Grand Prix à Donington, en 1993 - et sur quatre Grands Prix de plus cette année-là -, était incroyablement intelligente. Elle avait la capacité de se reprogrammer toute seule plusieurs fois dans un virage, de mémoriser le meilleur endroit pour changer de rapport, et de calculer à quel point il fallait freiner, quand et où : c’était vraiment un chef-d’œuvre de technologie. Et bien sûr c’était une joie de voir Ayrton dominer cette course spectaculaire avec cette voiture. C’était extrêmement satisfaisant."
Le fleuron monégasque
Néanmoins, même quand il s’agit d’évoquer la technologie, les émotions et la passion de la course reprennent le dessus. Ainsi, aux yeux de l’emblématique patron de McLaren, rien n’égale les succès décrochés sur le mythique tracé de Monaco. Un lieu où son écurie a triomphé davantage que Ferrari !
"Ce qui est toujours au-dessus de tout pour moi, c’est Monaco", insiste-t-il. "McLaren a gagné le Grand Prix de Monaco à 15 reprises, ce qui est bien plus que tous les autres constructeurs [Ferrari a gagné l’épreuve neuf fois]. Le Grand Prix de Monaco est une course magique à gagner, elles est unique et exigeante. Malheureusement, bien sûr, sa nature unique fait que l’on ne peut pas savoir quels sont les avantages dont a besoin une voiture pour réussir là-bas."
La F1 restera le pinacle du sport auto
McLaren pionnier de la technologie en F1, et toujours présent à travers les décennies dans une discipline reine qui a tout pour le rester. Avant de savoir qu’il ne serait plus de la partie en 2017, Ron Dennis n’en doutait pas. Et que pourrait bien être la F1 dans un demi-siècle ?
"J’aurai alors 118 ans ! Je ne peux pas imaginer que la Formule 1 sera encore à mon agenda ! Mais pour la prochaine décennie, je ne vois pas de changements énormes arriver. Le business model restera stable. Je crois vraiment que les règles 2017 seront bonnes pour la Formule 1. Ces gens qui ont donné leur avis en disant que les règles 2017 ne seraient pas bonnes pour la F1 sont simplement des gens qui essaient de maintenir leur actuel avantage compétitif."
"Pour voir plus loin, tout ce que je peux dire est que je crois fermement que la Formule 1 continuera à être le pinacle du sport automobile, qu’elle continuera à ravir des dizaines si ce n’est des centaines de millions de fans dans le monde, qui regarderont des Grands Prix sur tous les supports disponibles et populaires à ce moment-là, et que McLaren-Honda remportera des courses et des titres mondiaux."
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