Rosberg : Les programmes junior F1 sont à double-tranchant
La situation "terrible" d'Esteban Ocon, qui doit se battre pour sa carrière en Formule 1, montre qu'il y a des inconvénients à l'aide apportée par les programmes de jeunes pilotes aux stars montantes de la discipline, selon Nico Rosberg.
Esteban Ocon, Racing Point Force India
Andy Hone / Motorsport Images
Ocon pourrait connaître une année sans F1 après que son transfert prévu chez Renault a été remis en question au dernier moment et qu'un certain nombre d'écuries rejettent tout intérêt en raison de ses liens avec Mercedes. L'engagement du Français avec l'Étoile a été vu comme une mauvaise chose pour la F1, de plus en plus de pilotes voyant leur carrière dépendre des choix des grands constructeurs.
Mais alors que Rosberg pense que les programmes junior ont offert beaucoup de positif en permettant à des jeunes talents d'arriver en F1, il a conscience des écueils possibles, à l'image de ceux rencontrés par Ocon. "Beaucoup de pilotes de pointe ont eu le soutien nécessaire car les équipes de F1 se sont impliquées comme jamais, donc je pense qu'il s'agit d'une bonne chose", a expliqué le Champion du monde 2016 à Motorsport.com.
"Les écuries de Formule 1 elles-mêmes prennent l'initiative, et soutiennent de très jeunes pilotes, donc je ne pense pas qu'il s'agisse d'une situation désastreuse. Peut-être que c'est un petit peu pire que ce que ça a pu être, mais il faut globalement garder un œil dessus, parce qu'une situation comme celle d'Ocon ne devrait pas se produire. C'est terrible. C'est une telle sensation. Le gars pilote si bien, et il n'a pas de voiture – c'est vraiment terrible, donc il faut que ce soit évité."
Un mal nécessaire
Au vu du coût des compétitions de promotion actuellement, intégrer le programme junior d'une structure de F1 est presque perçu comme nécessaire pour parvenir en discipline reine. Sergio Pérez, qui a fait partie de l'académie des jeunes pilotes Ferrari, affirme qu'aucun compétiteur ne refuserait l'opportunité d'être affilié à un constructeur de pointe.
"Qui ne voudrait pas être un pilote Mercedes ?", a lancé le Mexicain. "Quand je suis arrivé en F1, j'étais pilote Ferrari avec l'académie, puis quand je suis allé chez McLaren j'ai dû la quitter. Mais si vous me demandez, évidemment on veut être lié à une équipe de pointe parce que c'est la seule façon, dans les années qui suivent, de devenir Champion du monde. Donc j'aimerais faire partie du programme Ferrari ou Mercedes. Mais, dans le même temps, ça ne vous garantit pas une place en Formule 1, donc il est difficile de savoir."
Quant à Max Verstappen, il a reconnu avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter de s'engager trop tôt dans un programme de jeunes pilotes car il ne souhaitait pas que son plan de carrière soit dicté par quelqu'un d'autre.
"J'aurais pu rejoindre une équipe junior en 2010, mais je ne l'ai pas fait parce qu'on veut garder [son destin] entre ses mains aussi longtemps que possible, et on peut obtenir les meilleurs accords. C'est comme ça que nous avons fait. C'est aussi ce qui m'a fait arriver ici, mais parfois vous n'avez pas ces gens derrière vous, donc il faut signer ce type de contrat où vous n'avez pas votre mot à dire, parce que fondamentalement, l'équipe décide pour vous de là où vous devez aller."
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