Technique - Dans le secret des tunnels de la Ferrari SF71H
Dès sa présentation, la nouvelle Ferrari a piqué la curiosité des observateurs par la présence de deux tunnels moulés dans sa carrosserie et qui émergent le long de sa transmission.
Ouïe supplémentaire au diffuseur de la Ferrari SF71H
Giorgio Piola
Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola
Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.
Certains ont avancé l’idée que ce dispositif consistait en un double diffuseur, mais cette suggestion n’était pas exacte.
En réalité, Ferrari travaille sur cette idée de tunnels depuis 2016. Accolés au diffuseur, ils sont destinés à mieux diriger les flux d’air. Après avoir œuvré sur son développement au cours des dernières années, Ferrari a profité de la stabilité du Règlement Technique cette saison pour finaliser ce concept.
L’apparition de ces tunnels correspond à la décision prise par Ferrari d’allonger l’empattement de sa monoplace pour la saison 2018.
Variation d’empattement
L’empattement est la distance qui sépare l’essieu avant de l’essieu arrière de la voiture. L’an dernier, la Ferrari SF70H disposait d’un net avantage sur les circuits serrés et sinueux, comme Monaco et le Hungaroring. En revanche, elle n’était pas assez bien équilibrée et manquait de fluidité aérodynamique sur les tracés très rapides.
Le fait d’allonger l’empattement de 3550 mm à 3678 mm cette année permet à l’équipe technique de mieux exploiter le glissement de l’air sur les différentes surfaces de la voiture, surtout à l’arrière, ce qui diminue le besoin de munir la voiture d’ailerons à gros appuis, qui génèrent aussi une traînée importante.
Comme le montre le dessin de Giorgio Piola, Ferrari a allongé l’empattement en avaçant les roues avant et en reculant les roues arrière.
En plus d’allonger les pontons, l’équipe technique a aussi déplacé les radiateurs et l’unité de puissance vers l’avant, ce qui libère un peu d’espace à l’arrière. Ceci a permis à l’équipe de bien compartimenter les accessoires à l’arrière de la monoplace.
Ainsi, la carrosserie de la voiture est à la fois très étroite et ultra moulante. En retour, cela permet de mieux exploiter les flux d’air qui se dirigent vers le diffuseur.
C’est ainsi que l'on retrouve ces deux tunnels qui courent le long des parois du caisson de la nouvelle boîte de vitesses. Ces tunnels servent à accélérer les flux d’air, ce qui permet une performance accrue du diffuseur.
On peut constater ici comment Ferrari a moulé le caisson de sa transmission afin de mieux guider les flux d’air.
Le fonctionnement des canaux
Par Matt Somerfield
Les ouïes introduites à l’arrière de la voiture sont alimentées par un chenal dans le fond plat qui existe depuis plusieurs années sur les Ferrari (ci-dessus, la SF16H de 2016).
Au lieu se reprendre ce chenal sur la SF71H, Ferrari a préféré l’envelopper d’un élément de carrosserie afin de permettre aux flux d’air de suivre la forme de la "bouteille de coca".
Ainsi, l’air se trouve canalisé dans ces tunnels, ce qui permet une meilleure performance et une efficacité dans un plus grand nombre de conditions.
La Scuderia espère donc que sa SF71H procure une performance maximale sur à peu près tous les types de piste, surtout sur les circuits rapides, là où la Mercedes disposait, jusqu’ici, d’un avantage.
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