Sirotkin et Williams en mode "survie"
À Singapour, pour la deuxième fois cette saison, les deux Williams fermaient la marche en qualifications. Mais cette fois, c'est un gouffre qui les sépare de la concurrence.
Photo de: Zak Mauger / Motorsport Images
La Williams FW41 est en grande difficulté depuis le début du week-end, ce qui s'est confirmé de la pire des manières en qualifications : Sergey Sirotkin et Lance Stroll se sont classés bon derniers, tous deux relégués à près d'une seconde et demie de leur plus proche poursuivant, Stoffel Vandoorne. Ce dernier a tourné en 1'39"864, à comparer aux temps de 1'41"263 et 1'41"334 réalisés par Sirotkin et Stroll respectivement.
Pour le natif de Moscou, qui découvre Singapour ce week-end, ces premiers tours de qualification sur les 5,063 km du Circuit de Marina Bay avaient tout des montagnes russes.
"La survie est le meilleur mot pour expliquer ça", estime Sirotkin. "Au premier tour qualificatif, on espère encore qu'avec tout le travail accompli, ça va commencer à fonctionner. Puis on commence à attaquer comme on le fait normalement en qualifications, et on se rend compte ! Dès mon premier tour, je me suis fait au moins deux frayeurs où j'avais déjà renoncé à 99% et je me préparais pour le crash."
"C'est tellement à la limite que pour le second run, on change de mentalité et on se dit que ça ne peut pas se passer ainsi. Ce n'est pas ainsi que l'on veut aborder les qualifications et ce n'est pas ainsi que l'on prend du plaisir en pilotant. La survie est donc sans aucun doute la meilleure façon, la plus concise, de le décrire."
Une voiture "inconduisible" selon Stroll
Le son de cloche est similaire pour un Lance Stroll très critique du comportement de la Williams. "C'est juste inconduisible", déplore le Canadien. "Il y a très peu d'adhérence, on escalade difficilement les vibreurs et la motricité est très mauvaise. Nous n'avons malheureusement pas réussi à rendre notre voiture performante dans tous ces domaines cruciaux pour aller vite sur ce type de circuit. C'est le problème."
La FW41 a la réputation d'être particulièrement imprévisible, mais selon Stroll, le cœur du problème est ailleurs : "Dans une certaine mesure, je suis capable de prédire ce que va faire la voiture ; le souci est que je ne peux simplement pas aller plus vite car nous sommes limités par sa stabilité en entrée de virage et par sa motricité."
"On a du patinage, puis du sous-virage en milieu de virage, du survirage, on se bat dans de multiples zones du virage, ce qui empêche la voiture d'aller plus vite. Plus j'essaie d'attaquer pour en tirer davantage de temps au tour, plus ça glisse et plus le pneu chauffe en surface, ce qui affecte l'adhérence globale. Nous sommes donc limités dans ce domaine."
Singapour n'avait pas souri davantage à Stroll pour sa première saison dans l'élite, tracé déjà défavorable aux caractéristiques de la monoplace britannique, mais il avait accroché la huitième place lors d'une course marquée par huit abandons justement. Williams aura bien besoin de quelques faits de course pour obtenir un résultat similaire ce dimanche.
Propos recueillis par Jonathan Noble
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