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Stroll prouvera-t-il que son talent importe plus que sa fortune ?

Il est indéniable que l’accession du Québécois Lance Stroll en Formule 1 doit beaucoup à la fortune familiale. Adam Cooper croit toutefois qu’il possède aussi le talent nécessaire pour réussir.

Lance Stroll, Williams F1 Team

XPB Images

Valtteri Bottas, Williams FW36
Valtteri Bottas, Williams FW36
Lance Stroll, pilote de développement Williams
Lance Stroll, pilote de développement Williams
Claire Williams, directrice adjointe de Williams
Podium, Lance Stroll Prema Powerteam Dallara F312 - Mercedes-Benz
Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 – Mercedes-Benz
Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 – Mercedes-Benz
Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 – Mercedes-Benz
Le vainqueur Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 – Mercedes-Benz
L'équipe de Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 – Mercedes-Benz fête sa deuxième place
Podium : Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 – Mercedes-Benz
Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 – Mercedes-Benz
Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 – Mercedes-Benz
Conférence de presse : Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 – Mercedes-Benz
Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 - Mercedes-Benz
Podium : le vainqueur Lance Stroll, Prema Powerteam Dallara F312 - Mercedes-Benz
Lance Stroll
Lance Stroll, Valtteri Bottas, Williams
Lance Stroll, Williams
David Croft, commentateur Sky Sports, Valtteri Bottas, Lance Stroll, Claire Williams, directrice adjointe Williams
Lance Stroll, Claire Williams, directrice adjointe Williams
Lance Stroll, Williams
Lance Stroll, Williams
Lance Stroll, Valtteri Bottas, Williams
Valtteri Bottas, Lance Stroll, Claire Williams, directrice adjointe Williams
Lance Stroll, Williams
Lance Stroll, Williams
Claire Williams, directrice adjointe Williams
Lance Stroll, Williams F1 Team
Lance Stroll, Williams F1 Team
Lance Stroll, Williams
Lance Stroll, pilote d'essais et de réserve Williams

L’annonce de l’arrivée en F1 chez Williams du jeune champion de F3 Europe a provoqué bien des débats. Pourquoi le faire monter si vite en F1, à seulement 18 ans ? Est-il vraiment bon au volant ?

Sa carrière météorique et son arrivée en F1 ont évidemment été grandement facilitées par l’injection d’une somme d’argent colossale par son père, l’homme d’affaires Lawrence Stroll, et cela ne plaît pas à tout le monde, évidemment.

La pratique du sport automobile coûte cher, et il est normal que les jeunes pilotes soient financièrement soutenus par leurs familles. Mais les budgets ont explosé au cours des dernières années, et courir en karting au niveau international coûte déjà effroyablement cher. Certaines filières existent afin de faciliter l’éclosion de nouveaux talents, comme celles de Red Bull et de McLaren.

Par contre, très peu de pilotes ont pu compter sur l’appui familial pour arriver en F1. Max Chilton en est un exemple. Il a couru en F1 avec la petite écurie Manor après avoir fait ses classes en GP2. En comparaison, Stroll effectue le saut depuis la F3, et en étant beaucoup plus jeune.

Il est impossible d’estimer combien d’argent Lawrence Stroll a investi dans la carrière de son fils, et l’écurie Williams n’est vraiment pas disposée à révéler combien d’argent papa Stroll apporte à son budget 2017. Sachant que Forbes Magazine estime la fortune de M. Stroll à 2,5 milliards de dollars, on peut affirmer que l’argent n’a jamais été un problème pour le jeune Lance dès le moment où il voulu commencer à courir en kart.

Lance a toujours disposé du meilleur de tout : les meilleurs châssis, moteurs, la meilleure préparation et le plus de kilomètres d’essais. Une fois associé à Williams, l’écurie l’a soutenu dans son programme de F3, lui permettant de passer des heures dans le simulateur de pilotage et lui donnant l’aide de ses ingénieurs dans une catégorie où le moindre petit gain peut faire une grosse différence.

Des succès mérités

On ne peut pas nier les succès acquis par Lance Stroll au fil des ans. Il a remporté le titre de F4 Italie en 2014, puis est devenu champion de Toyota Racing Series en 2015. Sa première saison en F3 fut chaotique, mais il s’est bien repris la saison passée en décrochant le titre. Il a même accumulé suffisamment de points pour obtenir sa Super Licence sans devoir courir en GP3 ou en GP2.

Il saute directement de la F3 à la F1 comme l’ont fait avant lui des champions tels qu'Alain Prost, Nelson Piquet, Ayrton SennaJenson Button et évidemment Max Verstappen. Il y en a eu d’autres, qui ont connu des carrières moins brillantes en F1, à l'image de Jarno Trulli, Takuma Sato, Christian Klien et Adrian Sutil. Il est rare de voir un jeune pilote grimper en F1 sans avoir piloté des engins puissants comme des prototypes d’endurance ou des voitures de DTM, comme ce fut le cas pour Michael Schumacher, Paul di Resta et Pascal Wehrlein.

Stroll a tout entre les mains pour courir en F1 cette saison. Mais parviendra-t-il à s’illustrer ou sombrera-t-il en fond de grille ?

En ce qui concerne Lance Stroll, je crois que nous devons attendre pour le juger,” déclare Claire Williams, directrice adjointe de l’écurie. “Malgré son jeune âge, il possède un solide palmarès. Il a été sacré champion dans toutes les catégories où il a couru. Comme vous le savez, Williams n’est pas une écurie qui investit dans un pilote en lequel elle ne croit pas sérieusement. Nous avons de solides ambitions et nous ne mettrons pas un pilote dans notre voiture si nous ne sommes pas convaincus qu’il sera à la hauteur. Nous croyons que Lance y parviendra. Il fera des erreurs au cours de sa première saison en F1, c’est certain. Mais d’après ce que nous avons pu constater lors de son programme de formation, il apprend très vite.”

Un appui financier majeur

L’écurie Williams n’est probablement pas restée insensible au fait que Stroll pouvait participer à l’effort financier.

Quand on met un pilote dans sa voiture, il y a toujours un aspect commercial en jeu,” poursuit Claire Williams. “[Fernando] Alonso arrive avec un soutien financier, peut-être pas personnel, mais il attire les sponsors. La banque Santander est en F1 grâce à lui. Je ne comprends pas pourquoi il existe en F1 une telle connotation négative à tout pilote qui apporte du budget."

“Et pas uniquement en F1. Le sport automobile coûte cher, à tous les échelons. Et il est impossible de grimper les échelons si vous ne disposez pas des budgets requis. Je ne comprends pas pourquoi plusieurs individus critiquent les pilotes qui apportent du financement. Car sans eux, plusieurs écuries ne parviendraient pas à survivre et notre sport serait un jour appelé à disparaître.”

Lance Stroll doit aussi affronter les critiques à propos de la fortune de son père qui lui a ouvert bien des portes.

Rencontré à Abu Dhabi, il explique : “Ça fonctionne de deux façons. Vous devez pouvoir compter sur un sponsor ou sur votre famille pour vous financer dès que vous courez en karting, et ce, jusqu’à la F1. Sans cette aide, je n’aurais jamais pu quitter le Canada et courir en Europe pour réaliser mon rêve. Ensuite, peu importe l’argent que vous disposez, vous devez faire vos preuves. L’argent ne peut pas acheter les victoires. L’argent va créer des opportunités, acheter un volant en F4, en karting ou en F3. Et il y a cette Super Licence à points qui exige de compter les 40 points nécessaires pour pouvoir courir en F1, ce que j’ai obtenu. Mais ce n’est pas une affaire d’argent. Les dollars ne vous procurent pas de victoires.”

Du même souffle, il ajoute, avec justesse, que ce n’est pas sa faute si des milliers d’autres jeunes pilotes ne disposent pas des mêmes chances.

L’argent n’achète pas le succès. Il vous permet de courir. C’est un fait. Le sport auto coûte très cher. Il existe beaucoup de pilotes qui sont très talentueux, mais qui n’ont pas suffisamment de budget. C’est vraiment décevant. Le sport auto est comme ça. J’ai travaillé très dur, et si je n’avais pas remporté ces titres, je ne serais pas ici. J’aurais pu avoir tout l’argent du monde, terminer dernier ne m’aurait pas ouvert les portes de la F1.”

Plusieurs experts se demandent pourquoi il n’a pas choisi de disputer une saison en GP2, car un volant l’attendait chez Prema – la meilleure écurie en 2016.

Je crois que cela repose sur plusieurs points. Nous prenons les choses une année à la fois. C’est ce que nous faisons depuis l’époque du karting. Nous ne regardons pas trop vers l’avenir. Je me concentre sur la saison à disputer, tout simplement. En 2016, mon objectif était de gagner le titre en F3, ce que j’ai fait, et avec une bonne marge sur mes rivaux,” affirme Stroll.

Si je n’avais pas gagné le titre avec une avance confortable, si les essais à bord d’une F1 de 2014 ne s’étaient pas bien déroulés et si l’équipe ne m’avait pas jugé apte à monter en F1, alors je crois que je ne serais pas ici aujourd’hui. Il y a plusieurs raisons qui expliquent le fait que je ne coure pas en GP2 ou dans une autre catégorie intermédiaire cette saison. C’est comme ça.”

Certains cyniques affirment qu’ainsi, il ne risque pas d’être battu en GP2 et de perdre l’élan qui le pousse vers la F1. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas l’argent pour courir en GP2, mais l’écurie Williams aurait bien du mal à justifier son recrutement en 2018 après un saison moyenne en GP2…

Monter directement en F1 représente selon certains, comme Helmut Marko avec Max Verstappen, la meilleure façon d’apprendre la F1.

Quand vous disposez d’une chance de monter en F1, je crois que la meilleure façon de vous y préparer est de courir en F1,” ajoute Stroll. “Le GP2 est une étape intermédiaire, et je crois que cette série ne vous prépare pas aussi bien à la F1 que de courir en F1. Disputer 21 Grands Prix dans une voiture de F1 représente la meilleure préparation possible. J’ai gagné le titre en F3 avec une bonne avance sur mes rivaux, et avec toute la préparation et l’évaluation faite par le personnel de Williams, je crois que je suis prêt pour la F1.”

Il croit aussi avoir beaucoup appris au cours de deux dernières saisons. “Je crois que la F3 représente une très bonne école. Son niveau est très relevé et cette voiture vous apprend à piloter. Elle génère beaucoup d’appui. Elle n’est pas très puissante, mais elle possède beaucoup de grip. Elle vous apprend à utiliser tout ce grip. Ce fut une bonne école et j’ai appris beaucoup de choses.”

Un programme intensif de préparation

Sa formation à la F1 consiste en un programme d’essais intensif. Il y a dix ou vingt ans de cela, c’était tout à fait normal. Jacques Villeneuve et Lewis Hamilton ont parcouru des milliers de kilomètres en essais à bord d’une F1 avant de disputer leur premier Grand Prix. Mais avec la réglementation sportive actuelle, Stroll a dû se contenter d’une Williams 2014.

Quand il effectue un essai, il roule et nous donne un retour. Il retient bien tout ce qu’on lui dit de faire,” précise Claire Williams. “Il analyse les données avec les ingénieurs. Il apprend. Il remonte dans la voiture, améliore ses chronos et ne répète pas la même erreur. Je crois qu’il fait tout ce qu’on lui demande de faire en ce moment.

Stroll dispose d’une chance unique d’effectuer ses premiers pas aux commandes d’une voiture de F1 dans un environnement strictement contrôlé et loin des critiques.

Je n’ai pas eu énormément de temps de piste jusqu’ici,” déclare-t-il. “J’ai eu droit à quelques journées. J’ai vite découvert que cette voiture était puissante ; beaucoup plus qu’une monoplace de F3. Mais on s’y habitue. C’est un autre pas en avant. Il y a aussi beaucoup d’appui aérodynamique. Je m’y habitue. Mais au final, il ne s’agit que d’une autre voiture de course avec quatre roues. Au cours de ma carrière, j’ai dû m’habituer à toutes sortes de bolides : kart, F4, F3 et maintenant F1. Chaque catégorie représente un nouveau défi, et de nouvelles choses à apprendre. Chaque nouvelle étape semble être la plus difficile de votre carrière.”

La Williams FW36 est peut-être vieillotte, mais elle représente un bon point de départ.

Il est préférable de piloter la voiture 2014 que d’attendre la nouvelle de 2017,” ajoute le jeune Québécois. “Ce n’est pas la voiture 2016, et certainement pas celle de 2017 avec le gros changement de règlementation technique. Cela me fait parcourir des kilomètres en essais. Passer de la voiture 2014 à la 2017 sera un pas plus facile à effectuer que de monter d’une F3 dans une F1.”

“Je fais tout ce qui peut m’aider, et cela représente aussi de la préparation en usine, à travailler avec les ingénieurs. Je sais parfaitement que je dois bien me préparer à disputer mon premier Grand Prix. Il ne s’agira plus de seulement tourner sur un circuit. Je ferai face à de nombreux défis.”

“La F3 vous apprend à exploiter le plein potentiel de la voiture. En F3, il faut attaquer au maximum, à 100%, tout le temps. C’est une bonne école. C’est aussi un super championnat, très relevé, très compétitif. Il faut être très bon pour être à son meilleur niveau, pour signer des poles et gagner des courses."

"Je sais que la F1 est beaucoup plus difficile à bien des points de vue. Je n'ai pas l'habitude de gérer mes pneus et d'économiser du carburant. Ce seront les choses les plus importantes à apprendre au cours de cette saison. Il me faut apprendre un tas de petits détails. Par contre, rien ne peut m’apprendre à affronter les situations de course. Je peux rouler autant que je veux en essais privés, je n’aurai aucune expérience de course à bord d’une vraie voiture. Je devrai affronter ces nouvelles situations et m’y habituer. Les essais hivernaux à Barcelone représenteront une bonne expérience avant de disputer ma première course.”

Aidé par le changement de règlement technique ?

Le jeune Canadien arrive en F1 au moment où les règlements techniques sont complètement modifiés. Il existe deux écoles de pensée : il y a ceux qui pensent que Stroll arrive à un moment où l’expérience comptera pour beaucoup, tandis que d’autres soutiennent que puisque tout sera nouveau, tout le monde sera sur un pied d’égalité.

Je ne crois pas que cela sera plus facile ou plus compliqué. Ce sera juste différent,” estime Stroll. “Tout sera nouveau l’an prochain. Avoir de l’expérience représentera un avantage, c’est certain. Mais j’arrive à un moment où tout le monde ne partira pas de zéro, mais juste un peu en dessous de l’an dernier. Si la réglementation n’avait pas changé, alors j’aurais été un peu désavantagé. Je ne sais pas ce qui va arriver. Je m’y prépare du mieux possible. Je ne vais pas commencer à tenter de prédire ce qui pourrait arriver.”

Stroll sait qu’une voiture de F1 de 2017, qui disposera de pneus plus larges et de plus d’appui aérodynamique, sera plus physique à piloter. Il est conscient de devoir beaucoup s’entraîner.

Je suis en bonne condition, car déjà, la F3 exigeait une bonne forme physique et je me suis toujours entraîné,” précise-t-il. “Mais à mon avis, ce sera dur cette saison. Les pneus auront plus de grip et la nouvelle aérodynamique devrait permettre aux voitures de rouler quatre à cinq secondes plus vite au tour, dit-on. Le pilotage sera physique. Mais je m’y prépare. Ce sera un grand défi, à la fois technique et physique.”

Stroll sait qu’il est maintenant le maître de son destin. La fortune familiale ne lui facilitera pas les choses face à son coéquipier. Il devra prouver ce qu’il vaut sur la piste. Et il sait qu’il sera placé sous les projecteurs.

Je reste moi-même. J’ai été pilote durant toute ma vie. J’arrive à une nouvelle étape. Il y a peut-être plus de caméras et de gens autour de moi, mais je vois la F1 comme une autre catégorie de sport automobile. Une fois le casque enfilé, c’est la course et chacun tente de gagner des courses. Je me donnerai à 100%. C’est ce que j’ai fait durant toute ma carrière. J’ai gagné des championnats et c’est pour cette raison que je suis là. Mais tout cela est désormais derrière moi et je regarde vers l’avenir. Je vais piloter une nouvelle voiture, pour une nouvelle écurie, et cela me motive beaucoup. Je vais essayer d’apprécier pleinement cette expérience, car c’est la chance d’une vie.”

Il sera intéressant de voir si le jeune homme parviendra à faire taire les critiques. Claire Williams est convaincue qu’il parviendra à faire le boulot.

Tout le monde sait très bien que notre écurie n’apprécie pas les paris risqués,” déclare-t-elle. “Mais je crois qu’il est fantastique de voir les écuries faire débuter de nouveaux pilotes. C’est ce dont nous avons besoin en F1 – de sang neuf. Je crois que c’est très enthousiasmant. Nous devons lui accorder la chance de démontrer son talent et prouver qu’il mérite sa place en F1. Nous ne le mettrions pas au volant d’une voiture de F1 si nous n’étions pas convaincus de son potentiel.

 

Casquette Williams Martini Racing 2016

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