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Sur le fil : les dénouements de championnats [Années 80]

En 1980, le turbo n'était pas encore l'arme absolue mais il était clair qu'il représentait l'avenir

En 1980, le turbo n'était pas encore l'arme absolue mais il était clair qu'il représentait l'avenir. En attendant, piégée par un excès de conservatisme, Ferrari plongea dans la hiérarchie cette année-là. La Scuderia laissa le leadership aux Williams qui commençaient enfin à briller, aux Ligier et aux Brabham qui remontaient alors la pente en revenant au bon vieux Ford Cosworth. Nelson Piquet (Brabham) et Alan Jones (Williams) sortirent du lot et se retrouvèrent au coude à coude à deux courses du but – 54 points contre 53 – jusqu'à ce que le Brésilien n'abandonne sur casse moteur au Canada. Jones l'emporta et s'assura du titre avant d'arriver à Watkins Glen.

Ce fut plus serré encore en 1981 au moment d'arriver à Las Vegas. Jones se retrouva hors course après le dantesque Grand Prix du Canada qui a consacré Laffite sur sa Ligier. Le Français s'assura donc un mince espoir de titre en compagnie de Piquet et de l'équipier de Jones, Carlos Reutemann. Or en ignorant les consignes en début de saison au Brésil, l'Argentin s'attira l'hostilité de son team qui ne cachait pas sa préférence pour Jones. On ne saura probablement jamais si la méforme de sa monoplace lors du dernier Grand Prix à Las Vegas – en plein sur le parking du Caesar Palace, ça ne s'invente pas – était voulue par l'équipe ou n'était qu'un simple hasard... Quoiqu'il en soit Laffite gâcha ses maigres chances en détruisant ses pneus, tandis que Piquet, épuisé, s'empara de la cinquième place, lui permettant de coiffer Reutemann, pénible huitième, sur le fil.

L'année suivante, les turbos prenaient progressivement le pouvoir. Hélas, Renault se torpilla elle-même avec les casses à répétition du système d'injection, tandis que les drames frappant Gilles Villeneuve puis Didier Pironi laissera Ferrari démembrée. Du coup le titre se joua, là encore à Las Vegas, entre John Watson sur Mclaren et Keke Rosberg sur Williams, tous deux sur une monoplace à moteur atmosphérique. Le Finlandais, jusque là peu considéré (Lauda aurait affirmé que "ça serait un comble si Rosberg devenait champion !") compta sur sa régularité, ce qui était le bon plan dans cette saison anarchique qui comptabilisa onze vainqueurs différents en seize courses. En finissant cinquième – encore – Rosberg s'assurait quoiqu'il arrive du titre.

En 1983, cette fois, le titre n'échappa pas aux turbos. Ironie du sort, ce n'est pas un constructeur comme Renault ou Ferrari, alliés de la FISA dans sa fameuse guerre contre l'association des constructeurs – la FOCA – qui l'amena sur la plus haute marche, mais Brabham, un des "garagistes" pour reprendre une expression d'Enzo Ferrari. Aidé par un moteur BMW gonflé à bloc par une essence dépassant l'indice d'octane réglementaire, Piquet domina la fin de saison, ne laissant aucune chance à Alain Prost, pourtant donné favori, et à René Arnoux qui n'était pas hors jeu. Le futur Professeur cassa son moteur à Kyalami tandis que Piquet s'assura du titre avec la troisième place. Renault refusera de porter réclamation, officiellement pour ne pas remporter un titre sur tapis vert. Dans les faits, les nouveaux dirigeants du Losange ne voyaient plus la F1 comme une priorité. Dans l'histoire, Prost servit de fusible, et quitta l'équipe.

Douze mois après, Mclaren domina la saison avec Niki Lauda et Prost. Le Français fut incontestablement le plus rapide – ce que Lauda admettra sans problème – mais Lauda s'avisa de jouer sur ses propres armes pour contrer son rival. Ainsi pour la dernière course au Portugal, Prost devait gagner sans que Lauda finisse deuxième. Or malgré la domination du Professeur, Lauda remonta de la onzième place sur la grille jusqu'à la seconde, et l'emporta pour la plus petite marge possible, à savoir un demi-point. Un écart qui s'explique par l'interruption du Grand Prix de Monaco avant les 75% de la distance, ce qui divisa donc de moitié les points marqués ce jour-là. Au grand dam de Prost, vainqueur in extremis alors qu'un certain Brésilien au casque jaune était sur le point de le dépasser... Au moins l'année suivante, Prost se vengea et devint enfin le premier Champion du Monde français de l'Histoire.

Or s'il eut la partie facile en 1985, 1986 fut bien différente, et son final reste encore aujourd'hui l'un des plus épiques de la Formule 1. Les Williams à moteur Honda avaient clairement l'avantage face à la Mclaren-Porsche de Prost, si bien qu'à Adelaïde, avec 70 points, Nigel Mansell était donné favori face à Prost (64 unités) et son équipier Nelson Piquet (63 points). Or Prost comptait sur deux choses. D'abord la pression plus imposante pour l'Anglais, étant donné que lui et Piquet avaient déjà été champions. Ensuite, si le Français avait son équipier Keke Rosberg à son service, les deux pilotes Williams étaient en guerre ouverte, et à trop se concentrer l'un sur l'autre, un troisième larron pouvait en tirer les marrons du feu. C'est ce qu'il s'est passé.

Retardé par une crevaison due à un débris, Prost semblait hors course bien qu'il revint sur les Williams en pleine bataille. Puis Rosberg, qui dominait l'épreuve déchapa et termina ainsi sa carrière. En analysant ses gommes, les techniciens de Goodyear se rendirent alors compte que leurs produits risquaient de ne pas tenir la distance comme il était prévu à la base. En effet, ceux de Prost plus tôt dans la course étaient intacts, mais cela était dû au style très coulé et propre du Français, qui donna malgré lui de fausses indications à Goodyear... ce qui lui sauva la mise ! A peine Goodyear alerta Williams sur ce problème que Mansell explosa – c'est le mot – son pneu dans la ligne droite, évitant l'accident presque par miracle. Voyant le danger, Piquet changea de pneus, et malgré tous ses efforts ne parvint pas à déborder le Français qui défiait là tout pronostique pour l'emporter. Les journaux résumeront la course ainsi le lendemain : "Prost, vainqueur d'un thriller à Adelaïde". Tout est dit.

Piquet tripla la mise en 1987, là aussi de manière surprenante. Diminué par son accident au Tamburello à Imola, le Brésilien ne pouvait plus rivaliser en vitesse pure avec Mansell. Il fit donc comme Lauda en 1977 ou en 1984 : il joua sur la constance et guetta une éventuelle erreur de Mansell. Le tout non sans quelques attaques personnelles histoire de déstabiliser son ennemi, du style "Sa femme est laide et stupide !". Tactique payante : Mansell se blessa au dos après un accident à Suzuka en qualifications, et Piquet hérita de son dernier titre mondial. Non sans une nouvelle envolée lyrique "1987 fut la victoire de l'intelligence sur la bêtise".

Hélas pour Williams, Honda fit ses valises et se posa chez Mclaren qui réussit enfin à attirer Ayrton Senna aux côtés de Prost, selon le souhait même du Français. Pour son malheur et pour le bonheur des fans puisque leur rivalité sert encore aujourd'hui de modèle pour tout observateur. Cette fois, contrairement à en 1984, Prost était dans la position du pilote expérimenté face à Senna qui ne lui fit aucun cadeau en qualifications. Hélas pour le Français, le système de points ne comptant qu'un nombre donné de meilleurs résultats (ici 11 sur 16 courses) sanctionnait un excès de régularité : s'il compta au final 105 points contre 94 pour le Brésilien, il finit vice-champion avec 87 unités contre 90. Beau joueur, le Français ne contesta pas le moindre du monde le titre de son équipier : avec huit victoires – record de l'époque – dont celle de Suzuka où il remonta la moitié du peloton après avoir calé, Senna n'avait pas volé son premier sacre.

Le respect mutuel demeurait en 1989, mais il fut étouffé par les tensions naissantes : Honda ne cachait plus son attachement pour Senna au détriment de Prost, et le Brésilien brisa le pacte de non-agression à Imola : celui qui prenait le meilleur départ devait rester en tête. Or Senna doubla Prost malgré tout. Comprenant qu'il n'avait plus sa place, Prost annonça son départ de Mclaren pour la fin de saison. Au championnat, Prost ne changea pas de tactique, Senna non plus. Or avec une Mclaren moins dominatrice, le Brésilien fut plus souvent sujet aux casses mécaniques et aux erreurs de pilotage, là où Prost disposait de toute façon d'un moteur moins évolué, ou en tout cas pas adapté à son pilotage. Le tout conduisit à l'accrochage de Suzuka où Prost renonça, Senna repartit, remporta la course, avant d'être arbitrairement disqualifié pour avoir court-circuité la chicane, faisant de Prost le Champion du Monde.

Une polémique qui culmina à un autre accrochage sur le même terrain douze mois après...

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