Technique - Comment Red Bull a assimilé un concept Mercedes
La RB13 de 2017 est la première Red Bull depuis plusieurs années à ne pas être munie d’un fameux S-duct.
Détails du nez de la Red Bull RB13
Giorgio Piola
Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola
Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.
Le staff technique a pris cette décision afin de maximiser l’espace disponible dans le haut du châssis afin d’y loger efficacement tous les éléments de la suspension avant, quitte à ne pas profiter d’une configuration aérodynamique optimale.
L’an dernier, les ingénieurs de Red Bull Racing ont bien regardé comment ceux des écuries Mercedes AMG et Toro Rosso avaient procédé, et ils ont repris certaines de ces solutions pour leur RB13.
C’est surtout le nez de la monoplace qui a suscité bien des discussions, et nous en avons amplement parlé après sa présentation. Le nez est muni d’une ouverture assez large. L’air pénètre par cet orifice et est canalisé vers un évent situé sur la surface supérieure du châssis. Comme on peut le constater sur l'image ci-dessus, l’air s’engouffre par ces piliers et est évacué vers le panneau fixé au sommet du châssis (flèches bleues).
Cette solution technique diffère complètement de celle utilisée précédemment par la plupart des écuries, y compris Red Bull Racing. Auparavant, l’air était capté par une écope située 150 mm devant l’axe central des roues avant (comme sur la RB11, illustrée à droite). L’air traversait le châssis dans une canalisation en forme de S, d’où l’appellation S-duct.
Sur la RB13, illustrée à gauche, on constate que l’air est capté par l’orifice situé sur le nez et circule dans le châssis pour être évacué vers le panneau cosmétique. On note la présence de trois prises d’air, ce qui permet de mieux canaliser les flux internes. Comme sur toutes les Red Bull depuis la RB10, des petites prises d’air situées à la base du châssis servent à alimenter le pilote en air frais.
Les écuries ont réagi au changement de règlementation en adaptant ce qu’elles connaissaient et maîtrisaient. Mais on doit s’attendre à ce que des solutions réellement innovantes fassent leur apparition quand les ingénieurs auront mieux assimilé les subtilités du règlement technique.
L’aileron avant de la Williams FW40 en est un exemple. Sa largeur a été accrue, et des modifications ont été apportées à sa section externe afin de tenir compte des pneus avant plus larges cette année. Deux canards triangulaires ont été ajoutés à l’arête supérieure de la dérive latérale (flèches rouges) tandis qu’un canard de plus grande taille a été fixé derrière la cascade principale. Cette modification est destinée à améliorer l’écoulement de l’air vers la surface frontale du pneu avant, puis de long de son flanc.
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