Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse
Contenu spécial

Terry Fullerton, le meilleur rival d'Ayrton Senna (1/3)

Motorsport.com a eu l'opportunité de s'entretenir avec celui qui fut désigné comme le meilleur rival de la carrière de Senna par le triple Champion du monde lui-même : Terry Fullerton.

Terry Fullerton devant Ayrton Senna à Estoril

Lionel Froissart

Ayrton Senna
Terry Fullerton devant Ayrton Senna à Lido de Jesolo
Le célèbre accrochage entre Ayrton Senna et Alain Prost au 46e tour
Terry Fullerton devant
Ayrton Senna, Lotus et Gérard Ducarouge
Terry Fullerton
Le vainqueur Ayrton Senna avec Patrick Tambay sur le podium
Ayrton Senna mène devant Terry Fullerton et Cathy Muller à Wholen
Ayrton Senna
Ayrton Senna, Toleman Hart TG184
Ayrton Senna
Ayrton Senna
Ayrton Senna, Toleman Hart TG184

C'est lors de la conférence de presse du Grand Prix d'Australie 1993 qu'il a été demandé à Senna de désigner le pilote contre qui il a le plus apprécié la course, son meilleur rival. Le Brésilien aurait pu désigner Prost, Mansell ou Piquet, mais contre toute attente, il a évoqué le nom de Terry Fullerton.

Motorsport.com a pu s'entretenir avec ce Britannique qui a remporté le Championnat du monde de karting en 1973.

Sa rencontre avec Senna

À l’origine, comment Senna et Fullerton se sont-ils rencontrés ? C’était en 1978. Senna est devenu son coéquipier au sein de l’équipe DAP, basée en Italie. Il n’a pas fallu longtemps à Terry pour percevoir que cet adolescent avait quelque chose d’unique.

"La première fois que je l’ai rencontré, j’avais vingt-cinq ans, il en avait dix-sept", nous a expliqué Fullerton. "Il est venu à l’usine DAP en 1978. Nous préparions l’équipement pour aller faire des essais pour le Championnat du monde, probablement deux ou trois semaines avant cette course. Ce n’était qu’un enfant, il avait dix-sept ans. Il était assez mince, élancé, presque affamé. Il était assez intense. On voyait qu’il y avait quelque chose d’intense à son sujet. Il travaillait, il aidait ses mécaniciens. Il avait vraiment l’air d’un gosse sympa. Il était assez concentré sur ce qu’il allait faire, cela dit."

"Nous faisions des essais à un endroit qui s’appelle Parme, en Italie, à environ 80 kilomètres de l’usine DAP. Il était très, très rapide le premier jour. Donc tout de suite, on se rend compte que c’est un petit pilote très talentueux."

Senna n’était toutefois pas parfait ; du moins, pas encore. "Il n’était pas un pilote complet à sa naissance. Il a appris à en être un et c’était vraiment sa détermination et son obsession, c’est ça qui le poussait à apprendre tout ça."

Ce n’est qu’après trois ans de compétition en Europe qu’Ayrton a appris à maîtriser sa vitesse pure, ou à l’utiliser avec plus de sagesse, pourrait-on dire. Même à l’âge de dix-sept ans, Ayrton montrait sa capacité innée à piloter des voitures de course et sa détermination sans faille à être le meilleur. "Il y a eu quelques fois, en piste, où cela m’a vraiment marqué de voir comme il sentait l’adhérence et ce genre de chose", explique-t-il.

"Il était en Europe depuis trois ans et il s’était amélioré, il s’était développé et était devenu un pilote plus complet. Ce n’était plus seulement du talent brut. Il réfléchissait, il planifiait et il organisait mieux."

Un accident de kart à 120 km/h

Le parfait exemple du point auquel l’expérience et la logique auraient aidé Senna dans sa jeunesse est cette histoire captivante de la fois où Ayrton a légèrement dépassé la limite sur un circuit italien, en 1979.

“Peu avant la fin des essais, la piste avait de plus en plus d’adhérence. Si on voulait être rapide, il fallait régler le kart. Il fallait être plus large sur l’arrière pour maintenir le kart sur le fond plat parce que nous étions sur deux roues ; c’est dire à quel point il y avait de l’adhérence. Je suis rentré et je me suis arrêté. Ils ont réglé mon kart pour que ce soit plus large, mais il ne l’a pas fait."

"Il essayait de faire un chrono avant les qualifications. Il est arrivé dans un virage qu’il n’était pas évident de prendre à fond. Il l’a pris sur deux roues, mais il n’a pas levé le pied. Il aurait dû lever le pied et contre-braquer un petit peu pour que le kart retombe, mais il ne l’a pas fait parce qu’il était trop concentré sur le fait d’être aussi rapide que possible. Il n’a pas levé le pied et le kart s’est envolé et est parti dans le grillage, que Senna a heurté en premier, et le kart ensuite, à environ 120 km/h. C’était inhabituel. Un vrai choc."

"Il manquait de lucidité. C’était un accident horrible. J’ai escaladé le grillage et j’ai couru vers lui. Le choc lui avait complètement coupé la respiration. Il me fixait d’un regard presque terrorisé. Je l’ai calmé sous son casque, je lui ai dit de respirer et il a commencé à respirer après dix ou douze secondes. Après qu’il a repris son souffle, il s’est levé et il allait bien. Cela aurait pu être un accident très grave."

En discutant avec Terry, nous avons découvert ce qu’il définit comme sa bataille la plus satisfaisante face à Ayrton Senna.

"Il y avait une course importante en Italie, appelée la Coupe des Champions [en 1980]. Cela s’est joué au dernier tour de la dernière course. Si je le passais et je gagnais, alors je remportais le championnat. S’il conservait la tête, alors c'était lui qui le remportait. Je suis arrivé à le doubler de façon rugueuse grâce à un dépassement assez agressif, et j’ai gagné la course. C’était très satisfaisant, probablement la course la plus satisfaisante de ma vie."

Leur relation précaire en tant que coéquipiers

Puisqu’ils étaient à la fois coéquipiers et rivaux acharnés, on peut se demander quel genre de relation les deux hommes entretenaient. Était-ce une relation pleine de ressentiment et de tensions comme les tristement célèbres années Prost/Senna chez McLaren, ou était-ce un environnement plus chaleureux et amical où ils se soutenaient ? Apparemment, c’était un peu des deux.

À quel point leur relation a-t-elle fluctué de l’amitié à un stade moins harmonieux ? Il est bien arrivé à Senna de pousser Fullerton dans une piscine. "Pendant cette première année et la majeure partie de la deuxième, c’était une relation assez amicale."

"Mais ensuite, c’est devenu un peu plus intense. Il est devenu un petit peu plus distant. La relation est devenue moins amicale. Il me voyait de plus en plus comme un rival ; quelqu’un qu’il voulait désespérément battre, et il avait du mal à y parvenir. C’est devenu un peu précaire. Pas pour moi, cela dit. Sa façon de faire face, c’était de mettre plus de distance entre nous, d’être moins amical."

"Ce lundi-là (après la Coupe des Champions 1980), il était encore livide. De mon point de vue, c’était un dépassement réglo. C’était dur, parce qu’il se défendait comme un lion, donc il fallait que je passe en force, plus ou moins. Ce n’est pas comme si j’avais percuté l’arrière du kart. Je l’ai dépassé à la régulière, à mon avis. Nous nous sommes touchés, il est sorti un peu large, et je me suis envolé vers la victoire."

"Le jour d’après, à la piscine de l’hôtel, je faisais l’idiot avec mon mécanicien. Bien sûr, j’étais très heureux et content de ma course de la veille, et pour lui, c’était le contraire. Il était assis là, il me regardait, et je ne lui ai pas vraiment fait attention. Il était furax, il n’était pas très heureux. Il y a eu un moment où je me suis tourné ; il s’est levé d’un saut, il a couru vers moi et il m’a poussé dans la piscine. J’étais tout habillé à ce moment-là. Quand je suis remonté à la surface, je l’ai entendu partir avec un rire sarcastique."

"J’étais assez choqué. Je ne comprenais vraiment pas ce que c’était que tout ça. Dans son esprit, c’était apparemment une sorte de revanche pour ce que j’avais fait la veille."

Une adaptabilité remarquable sous la pluie

Les performances remarquables de Senna en Formule 1 sont bien connues de tous ; des choses qui défiaient la logique et qui ont fait de lui l’icône qu’il est de nos jours. Cependant, la Formule 1 n’est pas le seul endroit où il a fait des choses extraordinaires avec une voiture.

"Je me souviens bien d’une course que nous avions faite en Suisse. Nous étions en pneus slicks. Ce n’était que lui et moi dans la course pour la victoire. C’était une course importante. Soit il allait la gagner, soit j’allais la gagner. Dans l’une des manches, il a commencé à pleuvoir et nous étions en pneus slicks. J’étais très impressionné de voir avec quelle rapidité il était capable de sentir le niveau d’adhérence disponible et de l’utiliser, non pas à 99%, mais à 100%."

"J’étais derrière lui à ce moment-là, j’étais relativement à l’aise quand il ne pleuvait pas. Mais quand il a commencé à bruiner, cela a atteint un stade où je ne pouvais que me maintenir. Je n’étais plus en position de penser à le dépasser. Il a changé de trajectoire, il s’est adapté aux conditions très vite, ce que je n’avais jamais vu de la part de quiconque auparavant."

Be part of Motorsport community

Join the conversation
Article précédent 14e course d'affilée dans les points pour Pérez !
Article suivant Bottas a dû gérer des pneus sévèrement endommagés en fin de GP

Top Comments

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse