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Trois top teams, un fossé… et après ?

Mercedes, Ferrari et Red Bull sont dans un bateau... les autres dans une galère. Mais les trois écuries de pointe de la Formule 1 sont-elles prêtes à bouger pour changer la donne ?

Christian Horner, directeur d'équipe Red Bull Racing, Toto Wolff, directeur d'équipe Mercedes AMG F1 et Maurizio Arrivabene, directeur d'équipe Ferrari

Christian Horner, directeur d'équipe Red Bull Racing, Toto Wolff, directeur d'équipe Mercedes AMG F1 et Maurizio Arrivabene, directeur d'équipe Ferrari

Sutton Motorsport Images

Le premier Grand Prix de la saison n'est pas tombé dans l'escarcelle de Mercedes à Melbourne, mais le succès de la Scuderia Ferrari en Australie n'a rien enlevé au niveau de performance que tout le monde a vu du côté de la firme à l'Étoile. La stratégie et le timing du déploiement de la voiture de sécurité virtuelle ont joué un rôle prépondérant dans la victoire décrochée par Sebastian Vettel, mais pendant les trois quarts du week-end, c'est la Flèche d'Argent de Lewis Hamilton qui a trusté le haut de l'affiche.

Depuis le début de l'ère hybride, Mercedes jouit d'une domination qui, certes, tend à se réduire par rapport à ses rivaux directs que sont Ferrari et Red Bull, mais qui se maintient néanmoins. La nouvelle réglementation technique introduite début 2017 n'y a rien changé. Nul ne connaît l'issue du championnat 2018, mais le constructeur allemand est une nouvelle fois au rendez-vous pour jouer la gagne. Une situation qui ne lasse pas Toto Wolff et ses troupes, affirmant l'aborder en sachant pertinemment qu'elle n'a rien d'éternel.

"J'ai essayé de trouver une statistique d'une équipe qui gagne chaque année dans n'importe quel sport. Il n'y en a pas, vous avez raison", lance le directeur exécutif de Mercedes F1. "À un moment donné, quelqu'un récupère le ballon et court plus vite. Je crois, pour en revenir à la question sur la réglementation moteur, que plus longtemps vous laissez la réglementation tranquille, plus la convergence se produit. Chaque année depuis qu'il y a ce règlement, nous avons vu que l'écart devenait vraiment plus petit. Nous devons juste être sur nos gardes."

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W09, devant Kimi Raikkonen, Ferrari SF71H, Sebastian Vettel, Ferrari SF71H, Kevin Magnussen, Haas F1 Team VF-18 Ferrari, et Max Verstappen, Red Bull Racing RB14 Tag Heuer

"Chaque année, nous avons l'état d'esprit de remettre tous les compteurs à zéro, et il faut refaire le même boulot. Nous essayons d'avoir de l'énergie et d'être motivés, de ne rien prendre pour acquis, de respecter les autres équipes et le travail qu'ils font. Nous allons courir avec une cible dans le dos, et tout le monde va essayer de nous atteindre ; jusqu'à présent nous attaquons fort chaque année et nous essayons de maintenir un peu l'avantage."

Mercedes ne croit pas au miracle

L'omniprésence de Mercedes au sommet de la Formule 1 est inévitablement critiquée depuis quatre ans maintenant. Mais la problématique va au-delà : c'est davantage la sensation d'assister à un championnat à deux vitesses qui pose problème. Avec leurs ressources considérables, Ferrari et Red Bull doivent théoriquement être plus qu'un grain de sable pour le rouleau-compresseur de Stuttgart. C'est le fait que le reste du peloton ne boxe pas dans la même catégorie qui chagrine les observateurs, mais également Liberty Media.

Nous ne voulons pas nous excuser, ça a toujours été comme ça.

Toto Wolff, Mercedes

Propriétaire de la F1 depuis plus d'un an, l'investisseur américain travaille sur l'avenir et sur une nouvelle réglementation technique, ainsi que sur la manière de réduire les disparités sur le plan économique. Le souhait est de resserrer le niveau pour accroître l'intérêt, ce que l'on comprend chez Mercedes. Mais il y a un mais !

"C'est difficile", admet Toto Wolff sur un sujet qui relève de l'exercice d'équilibriste. "Nous ne voulons pas nous excuser, nous voulons dire que ça a toujours été comme ça. Si l'on prend les vingt dernières années, environ, il y a toujours eu deux, trois ou quatre équipes plus dominatrices. Mais à l'horizon 2021, c'est clairement quelque chose dont nous devons nous occuper. Tout le monde veut voir une bagarre serrée devant et un résultat étonnant, un outsider capable de venir se battre à l'avant, mais ce n'est pas simple."

"C'est un jeu de ressources et il y a un facteur que l'on ne peut pas changer, c'est le temps. Les entreprises se construisent sur la durée, la propriété intellectuelle se crée et ça ne se fait pas d'une année sur l'autre, et une fois que la roue tourne – je crois que c'est le cas pour les trois équipes représentées ici – c'est assez difficile de l'arrêter. Jusqu'à présent, je pense qu'il s'agit de réduire l'écart de manière intelligente au niveau des ressources, mais ça ne va pas changer du jour au lendemain."

Fatalisme arrangeant ?

Pour le premier Grand Prix de la saison, le constat a été très clair, venant confirmer les attentes – ou les craintes, c'est selon. Mercedes, Ferrari et Red Bull étaient clairement dans un autre niveau de performance. Si cela s'est moins vu pour l'écurie de Milton Keynes, c'est notamment en raison de la difficulté à dépasser les Haas ou autre McLaren sur le tracé de l'Albert Park. Mais les données chronométriques sont vertigineuses…

On ne peut pas demander à Cristiano Ronaldo de ne pas marquer parce que le Real Madrid est trop fort.

Maurizio Arrivabene, Ferrari

Le fossé entre les trois équipes de pointe actuelles et les sept autres ne peut pas être nié. Maurizio Arrivabene ne s'y aventure pas. En revanche, dans un contexte de défiance entre Ferrari et Liberty Media au sujet de l'avenir de la F1 après 2020, et alors que la position à Maranello est alignée en grande partie avec celle de Mercedes, le clan italien semble jouer la carte de la fatalité.

Maurizio Arrivabene, team principal Ferrari, Toto Wolff, directeur exécutif Mercedes AMG F1 et Christian Horner, team principal Red Bull Racing lors de la conférence de presse

"Je suis d'accord avec Toto, on ne peut pas changer l'ensemble des règles du jour au lendemain, on ne peut pas demander à Cristiano Ronaldo de ne pas marquer parce que le Real Madrid est trop fort", argumente Arrivabene. "Ça prend du temps, pour tout le monde, ça demande des efforts. C'est quelque chose d'assez complexe à créer : une monoplace chaque année, et qu'il faut développer tout au long de la saison, mais ce n'est pas impossible."

"Ceci étant dit, il y a plusieurs années nous avions la vague Ferrari avec Michael Schumacher, une autre vague avec Red Bull, et maintenant c'est la vague Mercedes. C'est un sport, on ne peut pas empêcher une équipe de jouer uniquement pour rendre le jeu équitable, sinon ça devient un jeu qui ne l'est plus." 

Le choc de simplification à la sauce Red Bull

Finalement, au sein du trio dominateur, seule la position de Red Bull est dissonante. Une variation sans surprise assumée par Christian Horner, qui peut trouver ses fondements dans un modèle différent mis en place par la firme autrichienne, notamment dépendante de son contrat client avec un motoriste. Les années de domination du tandem Red Bull-Renault concrétisées par l'ère Vettel entre 2010 et 2013 ont vécu, et l'équipe de Milton Keynes s'impatiente dans son rôle d'outsider.

Nous voulons voir les meilleurs pilotes s'affronter.

Christian Horner, Red Bull Racing

Dans les luttes qui font rage au sommet, et en vue des négociations des nouveaux Accords Concorde, Red Bull affiche son plein soutien à Liberty Media et prône les solutions les plus radicales possible. Oserait-on parler de choc de simplification ? 

Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB14

"Pour moi, le plus destructeur ces cinq dernières années a été l'introduction de l'actuelle réglementation moteur", assène une énième fois Christian Horner. "Si l'on prend la Formule 1 dans son ensemble, je pense que les règles à la fois pour le châssis et le moteur sont trop compliquées. Ça implique des coûts, ça implique de la complexité, ça implique de la distance entre les équipes, donc je suis entièrement pour une simplification. La simplification de l'unité de puissance, la simplification du châssis, le retour aux bases pour que le pilote soit la plus grande variable, alors qu'actuellement le pilote n'est pas une variable suffisante. Nous voulons voir les meilleurs pilotes s'affronter."

"Il y aura toujours des variations dues aux compétences des équipes, et même si les équipes ont toutes le même budget, il y en aura toujours qui seront plus performantes que d'autres. C'est la compétition. Nous le voyons dans d'autres formules. Pour moi, le plus gros problème de la Formule 1 en ce moment c'est la réglementation qui dicte les coûts, la performance et la divergence en matière d'unités de puissance."

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