Tost sur les crashs de De Vries : "Trois ans pour comprendre la F1"

Après un intérim flamboyant chez Williams au Grand Prix d'Italie 2022, le retour sur terre est rude pour Nyck de Vries. Ce pilote au parcours atypique, passé en Formule E avec un titre de Champion du monde ainsi qu'en Endurance, peine finalement à s'adapter à la catégorie reine du sport automobile au sein de la Scuderia AlphaTauri.

Non seulement De Vries a encaissé un 5-0 en qualifications face à son coéquipier Yuki Tsunoda, mais il accumule de surcroît les sorties de piste. C'était surtout le cas à Baku, où le Néerlandais a tiré tout droit dans le Tecpro au virage 3 lors des qualifications de vendredi, avant que son Grand Prix ne s'achève dès le début de la course lorsqu'il a brisé sa suspension contre le mur intérieur du virage 5.

"Je me suis vraiment déçu moi-même", a alors déclaré De Vries à Viaplay. "C'était une erreur particulièrement stupide dont je suis entièrement responsable. J'en suis vraiment déçu."

"Les murs sont proches et je m'en suis un peu trop rapproché. Ça a suffi. J'étais sûrement en train de m'impatienter derrière Zhou, car j'étais coincé. Mais ça ne justifie pas cette erreur, je l'ai quand même faite et ça n'aurait pas dû arriver."

Nyck de Vries avec Franz Tost, directeur de la Scuderia AlphaTauri, et Helmut Marko, conseiller sportif de Red Bull

Interrogé par la presse samedi – entre ces deux accidents, donc – le directeur d'équipe Franz Tost a toutefois exprimé son intention de laisser du temps à son pilote. "Il y a, comme je le dis toujours, un processus d'apprentissage et une période où il y a des accidents", a commenté Tost. "Car si les pilotes n'ont pas d'accidents, ils ne connaissent pas la limite."

"Et il n'y a pas de pilote qui n'ait pas eu d'accidents. Je me rappelle que lors des premières courses, Sebastian [Vettel] finissait le premier tour sans son museau la plupart du temps. Cela fait partie du jeu." En réalité, lors des sept Grands Prix qu'il a disputés avec Toro Rosso en 2007, Vettel n'est rentré au stand au premier tour qu'une fois, à Monza. En revanche, début 2008, cette graine de champion avait multiplié les accrochages en début d'épreuve.

La tâche des rookies n'a pas été facilitée par le format sprint en Azerbaïdjan, avec une seule séance d'essais libres – de surcroît interrompue par un drapeau rouge – avant les deux séances qualificatives et les deux courses.

"Comme je le dis toujours, si un rookie arrive en Formule 1, il lui faut au moins trois ans pour comprendre ce qui se passe ici", ajoute Tost, bien que de nombreux pilotes Toro Rosso ou AlphaTauri n'aient pas eu autant de temps pour faire leurs preuves. "Regardons le format du week-end de Bakou. On a les Essais Libres 1, puis on passe aux qualifications."

"Ce qui est problématique pour les jeunes pilotes et les rookies est de tirer le meilleur de la piste et des pneus en qualifications, et c'est un exercice vraiment difficile. Ce qui est arrivé avec Nyck [en qualifications] est assez clair : il a freiné un petit peu trop tard car il s'attendait peut-être à plus d'adhérence. Puis il a perdu le contrôle de la voiture."

Pendant ce temps, Yuki Tsunoda est parvenu à décrocher le point de la dixième place pour un deuxième Grand Prix de suite, portant le compteur d'AlphaTauri à deux unités.