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Interview

En une heure chez Sauber, Vasseur a annulé l'accord avec Honda

L'approche implacable de Frédéric Vasseur en tant que directeur d'équipe a contribué à sa carrière extrêmement réussie en formules de promotion, et a fait de lui un candidat clé à la direction de l'écurie Sauber l'an dernier.

Colin Kolles, Sauber,  Masashi Yamamoto, Honda

Photo de: Andrew Hone / Motorsport Images

Rien ne prouve mieux sa détermination et son sens des priorités que la rapidité avec laquelle il a fait emprunter une nouvelle direction à l'écurie suisse, quelques minutes après avoir entamé son premier jour de travail.

La décision la plus audacieuse de toutes, l'annulation de l'accord moteur avec Honda, était n°1 de sa liste de choses à faire lorsqu'il a franchi le seuil de l'usine, et il ne lui a fallu que quelques minutes pour agir à ce sujet.

"Je suis arrivé le 17 juillet à 9h, et la réunion était à 10h", sourit Vasseur au micro de Motorsport.com. "Pour moi, c'était important. Ce n'est jamais facile de changer de motoriste en premier, mais Honda n'était pas en très bonne forme."

"De plus, et c'est sûrement le plus important pour moi, nous étions liés à McLaren pour la boîte de vitesses, sans les moindres ressources internes pour la faire nous-mêmes. J'étais convaincu, comme j'avais des contacts chez McLaren, qu'ils feraient de leur mieux pour partir."

"Donc je ne pouvais pas prendre ce risque. Imaginez aujourd'hui, si je devais demander la boîte de vitesses Honda à McLaren. Ce serait un véritable cauchemar. Vu que nous étions en train de travailler sur notre voiture 2018, nous n'avons pas pu retarder la décision."

Jenson Button, McLaren MCL32, Pascal Wehrlein, Sauber C36-Ferrari

Un sentiment d'inachevé

Quelques mois avant son arrivée chez Sauber, Vasseur avait quitté son poste haut placé chez Renault, ayant eu le sentiment que sa vision stratégique du long terme ne correspondait pas à celle du directeur général Cyril Abiteboul.

S'il n'a pas de regrets concernant le fait que l'aventure Renault n'a pas fonctionné, Vasseur avait un sentiment d'inachevé et voulait prouver ce dont il était capable en F1.

"Vous savez, j'ai passé les 27 dernières années de ma vie au circuit, et on veut forcément réussir", poursuit-il. "On ne veut pas finir comme ça. Mais ça n'a rien à voir avec une revanche ou quelque chose comme ça. J'ai toujours cherché le bon projet pour moi en F1, et je pense que celui-ci était parfait pour moi."

"Je ne voulais pas dire que Renault n'était pas un bon projet. Mais j'avais des difficultés à m'intégrer au système, donc il était bien mieux pour moi de partir et d'arrêter car j'ai d'autres projets dans ma vie. Et j'ai arrêté."

"J'étais très content de faire une pause, même si après six mois, la pause était un peu trop longue ! Ma femme m'a poussé à trouver autre chose et m'a dit de ne plus rester à la maison !"

"Puis nous avons commencé à discuter avec Sauber. La discussion était bonne, le projet était bon parce qu'il correspondait bien davantage à mes attentes et aux projets que j'avais au début de ma carrière."

Cyril Abiteboul, directeur général Renault Sport F1 et Frédéric Vasseur, Team Principal Sauber

L'avenir avec Ferrari

L'impact de Vasseur chez Sauber lors de ses six mois de présence est clair, avec des liens plus étroits à Ferrari qui se manifestent notamment par un partenariat très médiatisé qui fait revivre le nom Alfa Romeo en F1.

L'argent est crucial en F1, et les petites équipes n'ont que peu de chances de réussir seules face à la puissance des constructeurs. Cette association avec Alfa à travers des liens plus étroits avec Ferrari était donc essentielle.

Vasseur est toutefois clair sur le fait qu'il ne s'agit pas pour Sauber de devenir un junior team ou une équipe B de Maranello, catégorique quant à l'importance de l'expertise dont dispose actuellement Hinwil pour créer sa propre voiture.

"La façon dont les gens nous appellent n'importe pas", insiste le Français. "Personne ne s'occupe de si nous sommes un junior team ou une écurie cliente. Nous devons juste construire quelque chose avec [Ferrari], basé sur une approche commune et un accord mutuel."

"Il nous faut une relation étroite, mais je ne veux pas acheter la voiture de Ferrari car je veux conserver le savoir-faire. Si nous ne le conservons pas, je serai exactement dans la même position que ce qui pourrait être la nôtre aujourd'hui avec la boîte de vitesses, et je veux éviter ce genre de décision."

Présentation d'un concept de livrée Alfa Romeo Sauber

Des petits pas en avant

À l'aube d'une saison 2018 qui devrait mieux se passer grâce à la nouvelle alliance avec Ferrari, au passage à un moteur contemporain et à l'arrivée d'une partie du staff en cours de saison dernière, Vasseur reste néanmoins réaliste au sujet des perspectives à court terme.

"Nous étions plus ou moins loin des gars devant nous, même si nous avons un peu réduit l'écart lors des dernières courses", souligne-t-il. "Mon premier objectif était de réduire l'écart, parce que nous devions revenir dans la course. Il nous fallait pouvoir nous battre avec les gars autour de nous. Je pense que nous allons pouvoir réduire l'écart."

"Ensuite, il est difficile de savoir si nous nous battrons pour la huitième, la neuvième ou la dixième place. Faire mieux sera difficile. Mais cela dépendra aussi des autres équipes et de leurs projets."

"Il faut être honnête avec nous-mêmes. Le plus gros problème, jusqu'à présent, n'était pas le moteur. Le moteur était de 2016, mais le handicap n'était que de quelques dixièmes. Si l'on compare avec les autres équipes, le plus gros problème se situait au niveau du châssis ; il faut être focalisé là-dessus et travailler extrêmement dur sur l'aéro. Au moins, le moteur n'est plus source de préoccupation."

Charles Leclerc, Sauber C36

Un projet à long terme

En fait, plutôt que de croire qu'une petite équipe comme Sauber peut jouer le podium dans la cour des grands, Vasseur s'inspire de ce qu'est parvenu à faire Force India et du temps qu'il a fallu à la structure de Silverstone pour atteindre ce niveau.

"Force India est un bon modèle, car si l'on regarde leur équipe, ils travaillent plus ou moins avec Mercedes, comme nous travaillons avec Ferrari", analyse-t-il. "Ils travaillent avec des pilotes, ils travaillent sur la collaboration et ils travaillent sur le moteur et d'autres pièces, et c'est plus ou moins la même taille que Sauber. C'est un bon exemple de ce que nous pourrions réaliser et de ce que le projet pourrait être."

"Force India a eu besoin de temps pour obtenir des résultats, et on se rappelle l'époque où ils étaient Spyker, ils avaient du mal à rentrer dans le top 10. Je pense qu'ils avaient un projet sur le long terme, quelque chose de sérieux, et année après année, ils ont retrouvé le rythme, et ils sont maintenant très constants. Je pense qu'il nous faut prendre les choses de la même façon."

"Nous devons être patients. C'est un projet sur trois à cinq ans. Ce n'est pas parce qu'on fait signer un ingénieur de Ferrari ou Mercedes que la voiture est bien meilleure en une semaine."

"Quand on est extérieur à ce business, ce n'est pas toujours facile à comprendre, et on peut avoir l'impression que la performance peut s'acheter. Sans le budget nécessaire, on ne se bat pas avec Mercedes, mais il faut avoir un projet sur le long terme, il faut savoir où il faut aller et comment on doit le faire." Cette approche, Vasseur la porte depuis ses tout premiers instants à Hinwil.

Marcus Ericsson, Sauber C36, Esteban Ocon, Sahara Force India F1 VJM10

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