Villeneuve : L'accrochage Vettel/Hamilton, "très différent" de Jerez 1997
En allant percuter Lewis Hamilton par agacement, Sebastian Vettel s'est attiré les foudres de tout le paddock de la Formule 1. Ou presque ! Jacques Villeneuve a une opinion bien différente sur la question.
Michael Schumacher, Ferrari F310B percute Jacques Villeneuve, Williams FW19 Renault dans la Curva Dry Sack
LAT Images
L'acte de Sebastian Vettel a été motivé par sa conviction que Lewis Hamilton avait testé ses réflexes avec un freinage inattendu sous voiture de sécurité, peu avant que la course ne reprenne ses droits. Le pilote Ferrari s'est ensuite porté à la hauteur de la Mercedes pour lui signifier son mécontentement, et est venu la heurter dans ce qui semblait être une manœuvre volontaire.
Le parallèle avec Michael Schumacher était pour beaucoup une évidence. Lors du Grand Prix d'Europe 1997 à Jerez, dernière manche de la saison, le pilote Ferrari avait accroché la Williams de son rival pour le titre, un certain Jacques Villeneuve, lorsque ce dernier avait tenté un dépassement pour la première place.
"C'était très différent", relativise le Champion du monde québécois pour Motorsport.com. "Ils vont à 15 km/h, ce n'est pas grave ! Bien sûr, ce n'était pas un beau geste, mais en fin de compte, Lewis lui a fait un freinage dangereux. Je suis pilote, j'ai connu ça. Quand un pilote me faisait ça, je faisais ce qu'a fait Seb. Il a eu une pénalité, la plus grosse possible selon les nouvelles règles, à mon avis."
"Je ne pense pas qu'il essayait de le heurter. Il avait une main sur le volant et le regardait en le pointant du doigt. On ne percute pas une voiture quand les roues sont tournées comme ça, c'est un coup à casser la sienne, surtout avec une main – si on veut percuter quelqu'un, on a les deux mains sur le volant !"
"Ce n'est pas grave, ça va, c'est cool. Et d'une certaine façon, je suis content de voir que les pilotes ont des émotions. C'est bien, c'est fun. On a les deux candidats au titre qui s'énervent l'un contre l'autre, et au final, il n'y a pas eu de dégâts. Quel est le problème ? C'est génial pour la télé, c'est bien de voir qu'ils sont motivés. Bien mieux que Lewis qui demande à Bottas de ralentir Vettel ; ça, c'était gênant !"
Des questions sur les sanctions
Grand adepte d'une politique qui laisserait les pilotes batailler en piste et sans pénalités pour des contacts, Villeneuve s'est félicité de l'absence de sanction dans l'accrochage entre Valtteri Bottas et Kimi Räikkönen au premier tour, tout en s'interrogeant sur celle qui a été infligée à Sebastian Vettel pour son coup de roue à l'encontre de Lewis Hamilton.
"En fin de compte, Bottas n'a pas eu de pénalité pour avoir percuté Kimi", souligne le membre fondateur de l'écurie BAR, qui est devenue Honda, puis Mercedes. "Mais en même temps, les règles devraient permettre de faire la course et de commettre des erreurs. Je suis content qu'il n'y ait pas eu de pénalité, mais du coup, les autres ne devraient pas en avoir non plus. C'était la course ; l'un a commis une erreur, un autre est rentré dans une voiture."
"Mais j'aimerais voir plus de pénalités pour zigzag, c'est très rare, mais c'est le gros problème. Certains pilotes zigzaguent à l'extrême, et cela devrait être pénalisé. Ce qu'a fait Bottas, c'était un mauvais pilotage, mais c'est la course. Ce qu'a fait Vettel n'était pas sympa, pas sportif, mais bon à voir."
Ce Grand Prix d'Azerbaïdjan très animé a en tout cas été apprécié par Villeneuve : "C'est génial qu'il n'y ait pas eu de voiture de sécurité virtuelle. En gros, c'était une course à l'américaine. Le gars qui a fini deuxième était à un tour, le gars qui a gagné était presque dernier après cinq tours. Et pauvre Kimi ! Il bat son coéquipier en qualifications, dépasse Bottas par l'extérieur mais se fait envoyer dans le mur et son pneu explose !"
Propos recueillis par Adam Cooper
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