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Villeneuve : "Si j'avais 5 secondes de son attention, j'étais au paradis"

Jacques Villeneuve évoquant Gilles Villeneuve, ce n'est pas fréquent. Néanmoins, le Champion du monde 1997 s'y est parfois résolu publiquement. Des propos qui résonnent autrement, alors que la F1 a perdu son "Petit Prince" il y a quarante ans, le 8 mai 1982.

Gilles Villeneuve avec son épouse Joanna et ses enfants Melanie et Jacques.

Photo de: Ercole Colombo

Durant toute sa carrière au plus haut niveau, Jacques Villeneuve a systématiquement refusé de répondre aux questions qui le ramenaient à son père, Gilles. Ou bien le Canadien feignait une forme de désintérêt, totalement assumé afin de pouvoir écrire sa propre histoire. "Beaucoup de gens voulaient voir une continuité avec Gilles et avec ce qu'il n'avait pas accompli", a-t-il expliqué il y a quelques années dans les colonnes de GP Racing. "Je disais que je m'en fichais, à tel point que je ne voulais pas en parler. Les gens étaient fâchés parce que ce n'était pas la réponse qu'ils attendaient."

Toujours pilote à 51 ans, Jacques Villeneuve a l'essentiel de cette carrière derrière lui désormais, ce qui a donné au vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis 1995 et au Champion du monde de F1 1997 un peu plus de latitude pour briser la glace. Celle derrière laquelle se trouve un homme dont le père était pilote Ferrari, idolâtré de son vivant, et fauché par un terrible accident. C'était un 8 mai, à Zolder, il y a quarante ans.

"Je me souviens du jour de sa mort, c'est un souvenir très clair", confie Jacques Villeneuve. "C'était la première course à laquelle ma mère n'allait pas. Je me souviens que l'on rentrait de l'école. Dans notre enfance, on n'avait droit à un jouet qu'à Noël ou aux anniversaires. À l'époque, il y avait des petits jeux vidéo portables en noir et blanc. Je n'ai pas arrêté de harceler ma mère et, finalement, on s'est arrêtés pour en acheter un. On est rentrés à la maison et le téléphone a sonné. Ce souvenir est très clair. Je me souviens qu'elle a décroché et, même sans rien dire…"

"…Oui, je savais. Quelqu'un est venu pour nous garder. Après ça, nous avons pris un vol militaire pour le Canada, ce qui, pour un enfant de 11 ans, était une expérience cool même si ce n'était pas du tout confortable. Ça a été très dur pendant peut-être une semaine ou deux, mais en même temps, ça a vraiment eu un effet sur qui je suis aujourd'hui, car j'ai dû devenir l'homme de la famille quand ma mère et ma sœur étaient en train de perdre pied. C'est une chose terrible à dire, mais c'est vrai, car ça m'a vraiment aidé à devenir un homme, à devenir le pilote que je suis."

"C'était aussi mon héros"

Malgré la carapace qu'il s'est constituée, notamment en vivant son adolescence en Suisse loin de sa famille après le drame, Jacques Villeneuve parle d'un père avec lequel chaque rare moment de partage était précieux comme aucun autre. "C'était très triste, très dur parce que c'était aussi mon héros", poursuit-il. "Si j'avais cinq secondes de son attention, j'étais au paradis."

"Parfois, ma mère le forçait à m'emmener avec lui dans l'hélicoptère, il n'y avait que lui et moi. Je restais assis pendant des heures, sans rien dire, et j'étais heureux. C'était un moment très difficile mais en grandissant, mon père nous a toujours appris que c'était aujourd'hui et demain qui comptaient, pas hier. Il était comme ça, et c'est quelque chose que j'ai retenu."

Jacques Villeneuve au volant de la Ferrari de son père, à Montréal en 2018.

Jacques Villeneuve au volant de la Ferrari de son père, à Montréal en 2018.

Résolument décidé à devenir pilote automobile, Jacques Villeneuve a fait ses gammes en Italie. Un pays refuge, où son patronyme ne passait pas inaperçu compte tenu des liens presque filiaux qu'Enzo Ferrari avait tissés avec Gilles Villeneuve lors du recrutement du Québécois par la Scuderia.

"Ça aurait dû avoir un plus grand effet, mais je n'ai pas réalisé", reconnaît Jacques Villeneuve. "J'ai de la chance car ma famille a été adoptée en Italie. Mon père faisait partie de la famille italienne, bien plus qu'au Canada ou ailleurs. Il y avait donc une sorte de respect. Ils me voyaient comme un enfant qui s'amusait. Je ressemblais à un gamin de 12 ans à l'époque, alors ils me protégeaient un peu, et c'était chouette. J'étais jeune, je m'amusais en pilotant. Je vivais le rêve de mon père. Il était passionné par la course automobile, il la vivait pleinement et c'est pour ça qu'il était si respecté. Il ne jouait pas au pilote de course, il était pilote de course. Alors pourquoi aurais-je dû être différent ?".

Des leçons paternelles, Jacques Villeneuve en a toujours retenu une pour bâtir sa carrière : "Enfant, il m'a appris à toujours respecter le danger, à savoir où il se trouve puis à repousser les limites et à être meilleur que les autres. Mais il ne faut pas avoir peur de repousser les limites".

Lire aussi :
L'inscription

L'inscription "Salut Gilles" sur la ligne d'arrivée à Montréal.

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