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Quand les F1 couraient sous le poids réglementaire

Jetons un regard sur certaines tricheries imaginées par les équipes pour contourner les limites fixées par la règle du poids minimum en Formule 1.

Derek Daly et ses mécaniciens travaillent sur la Williams FW08

Photo de: David Phipps

En 1982, les monoplaces à moteur turbocompressé faisaient déjà leur loi en Formule 1 et, pour la première fois de l'Histoire, une machine de ce genre remportait le championnat constructeurs. Keke Rosberg et sa Williams atmosphérique s'étaient certes imposés chez les pilotes, toutefois les jours de cette architecture étaient comptés. Le célèbre Ford Cosworth DFV avait vécu. Mais les équipes à moteur atmosphérique, dont la plupart étaient alignées sur la FOCA dirigée par Bernie Ecclestone, n'ont pas abdiqué aussi facilement.

En réponse à la montée en puissance des turbos, ces structures ont décidé avant le coup d'envoi de la saison qu'elles devaient compenser leur désavantage en matière de puissance en allégeant leurs voitures au maximum. Parmi les écuries turbo (quant à elles membres de la FISA de Jean-Marie Balestre), Ferrari et Renault étaient déjà parvenus à atteindre le poids minimum de 580 kilogrammes, laissant les équipes FOCA dans une impasse.

Finalement, la réponse a été trouvée avec les freins et la manière de les tenir au frais.

Système de lest hydraulique de la Williams FW08

Système de lest hydraulique de la Williams FW08

Certaines équipes FOCA ont ainsi installé un grand réservoir d'eau à l'intérieur des pontons de leurs monoplaces. Ils étaient remplis avant la course pour répondre à la limite des 580 kg. L'eau disparaissait ensuite au cours des premiers tours, donnant ainsi aux voitures un immense avantage par rapport aux rivales à moteur turbo.

Techniquement, ces équipes couraient sous le poids réglementaire pendant la course mais, comme elles étaient autorisées à refaire le plein de "fluides de refroidissement" avant d'être contrôlées, leurs voitures n'étaient pas considérées comme illégales. Une interprétation intelligente du règlement, il est vrai, mais surtout une grande tromperie que la FISA a cherché à éradiquer rapidement.

Lors de la deuxième manche du championnat, au Brésil, Nelson Piquet s'est imposé sur sa Brabham devant la Williams de Rosberg. Les deux équipes avaient des freins refroidis par eau et, sous la pression croissante des écuries à moteur turbo, la FISA a prononcé leur disqualification quelques semaines plus tard.

Seuls Brabham et Williams ont été punis par la FISA, les autres équipes utilisant des systèmes de refroidissement similaires étant miraculeusement passées sous le radar. Ainsi, étant donné que John Watson a terminé en quatrième position "seulement", sa McLaren à moteur atmosphérique n'a pas fait l'objet d'une protestation ou d'une enquête, et le Nord-Irlandais a été promu deuxième derrière la Renault d'Alain Prost nouveau vainqueur.

L'affaire a évidemment fait couler beaucoup d'encre et a motivé la plupart des équipes FOCA à boycotter le Grand Prix de Saint-Marin, la manche ayant suivi la sanction. Mais entre-temps, la FISA avait éliminé la faille de son règlement. Désormais, la pesée d'après-course avait lieu sans que les mécaniciens ne soient autorisés à intervenir sur les machines.

Pour sa première saison en F1, Martin Brundle marqua huit points avec Tyrrell avant d'être disqualifié

Pour sa première saison en F1, Martin Brundle marqua huit points avec Tyrrell avant d'être disqualifié

Tyrrell, la dernière équipe à utiliser un moteur atmosphérique au début des années 1980, a aussi transgressé le règlement. En 1984, l'écurie britannique utilisait un système d'injection d'eau par lequel des gouttes étaient envoyées sur les trompettes d'admission dans le but d'améliorer la puissance. Un système parfaitement légal en apparence, toutefois Tyrrell profitait de la démocratisation des arrêts au stand pour remplir un second réservoir avec un mélange d'eau et de plomb.

Les pilotes étaient donc envoyés en piste avec une voiture bien trop légère puis revenaient subitement dans les clous après leur arrêt au stand. Tyrrell a fini par être démasqué lorsque une partie du mélange eau/plomb s'est échappée et a coulé jusqu'au garage voisin. La FISA avait la preuve que Tyrrell possédait un lest illégal, mais l'organe directeur a souhaité pousser son enquête. Des échantillons ont été prélevés et, après analyse, des aromatiques tels que le toluène, couramment utilisé pour augmenter le niveau d'octane dans le carburant, ont été découverts.

Tyrrell était donc accusé sur plusieurs fronts : prise de carburant supplémentaire lors d'un arrêt au stand, utilisation d'un tuyau de carburant supplémentaire et présence d'un lest mobile. L'écurie britannique a été bannie des trois dernières courses de la saison et tous ses résultats de 1984 ont été effacés.

La Tyrrell 012 de Stefan Johansson au stand

La Tyrrell 012 de Stefan Johansson au stand

Les observateurs ont ensuite dû patienter deux décennies pour assister de nouveau à une tricherie sur le poids. Ironie du sort, l'écurie ayant succédé à Tyrrell, BAR, a été au centre de la controverse. La structure de British American Tobacco avait connu une excellente campagne 2004 en prenant la deuxième place du championnat derrière Ferrari, mais son début de saison 2005 était pour le moins cataclysmique.

Une lueur d'espoir est apparue au Grand Prix de Saint-Marin, quatrième manche de l'année, avec un podium de Jenson Button et une cinquième place pour son coéquipier Takuma Sato. Cependant, après la course, la FIA a décidé de disqualifier les deux hommes car leur voiture était équipée d'un second réservoir contenant 6 kg d'essence, ce qui permettait de courir sous le poids pendant la course. La direction de BAR a fait valoir, en vain, que ces 6 kg étaient le minimum requis pour que le moteur fonctionne... Non seulement la FIA a confirmé la disqualification de Button et Sato mais elle a également banni l'équipe pour les deux Grands Prix suivants.

Lire aussi :
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