Webber - Mercedes a suivi l'exemple de Porsche
Le pilote australien estime que l'énorme kilométrage accompli par Mercedes lors des essais hivernaux de Barcelone a puisé son origine dans la manière dont Porsche mène ses tests en LMP1.
Porsche 919 Hybrid
Porsche AG
Malgré des essais hivernaux réduits cette année à leur plus simple expression, avec seulement huit jours de tests répartis sur deux semaines, le kilométrage engrangé à Barcelone a été conséquent. Ce fut particulièrement le cas dans le clan de l’équipe Mercedes, qui a bouclé plus de 6000 kilomètres avec sa nouvelle W07.
Malgré une fenêtre d’essais réduite, le constructeur allemand est parvenu à condenser au maximum son programme pour mener à bien sa préparation. L’intensité du travail mené était telle que la firme à l’Etoile a même rapidement modifié sa stratégie en répartissant le temps de piste de Lewis Hamilton et Nico Rosberg sur chaque journée, avec le matin pour l’un et l’après-midi pour l’autre.
Pour Mark Webber, converti à l’Endurance depuis deux saisons maintenant, il ne fait aucun doute que l’approche de Mercedes a été largement inspirée par les méthodes d’un autre constructeur allemand du côté du WEC, et lui aussi Champion du monde, à savoir Porsche.
"Porsche a montré aux écuries F1 comment faire beaucoup de kilométrage en essais", prétend l’Australien, sacré l’an dernier à bord de la 919 Hybrid avec ses coéquipiers Brendon Hartley et Timo Bernhard. "Sur le plan opérationnel, nous avons vu ce qui s’est passé avec Mercedes [à Barcelone], c’était une démonstration. Ils ont vu ce qu’il était possible de faire de notre côté, en disant "voici le temps de piste disponible et voici comment faire du kilométrage"."
"La première chose qui compte quand on est aussi fort sur le plan opérationnel, c’est le pilote, donc il faut les faire tourner, et c’est ce qui est arrivé. C’était une grande leçon, et pendant cette quinzaine tout le monde a vu que c’est là où se situe le niveau, car Mercedes l’a établi ainsi."
"Toujours à fond" en WEC
Sans se lancer trop loin dans la comparaison incessante que certains s’évertuent à faire entre la Formule 1 et l’Endurance aujourd’hui, Webber s’est également arrêté quelques instants sur la forte intensité qui règne depuis quelques saisons dans les épreuves du WEC et aux 24 Heures du Mans. Là encore, l’ancien pilote Red Bull considère qu’une partie du mérite en revient à Porsche depuis son retour dans la discipline.
"Le premier virage d’une course d’Endurance n’est pas aussi sidérant [qu’en F1]", reconnaît-il. "Mais après ça, ça l’est. Nico Hülkenberg est un bon exemple, il est le dernier à les avoir pilotés [ces prototypes]. La première fois qu’il est venu à Aragon [pour des essais], il a été à fond pendant trois heures, et il n’y avait pas de briefing."
"C’est extrêmement rare pour un pilote au Mans désormais d’entendre "ralentis", ou "prends soin de quelque chose". J’ai eu des ingénieurs Porsche à la radio pour me dire que nous avions perdu 0.5s dans un arrêt au stand, c’est rapide et déchaîné. C’est assez intense maintenant, et Porsche en est pour beaucoup responsable."
Propos recueillis par Jonathan Noble
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