Wolff répond à Horner : "J'ai presque dû essuyer une larme"
Peu touché par la colère de Christian Horner sur les attaques subies par Red Bull concernant la gestion du plafond budgétaire en 2021, Toto Wolff a estimé que le Britannique s'essayait à de la psychologie inversée.
Photo de: Steve Etherington / Motorsport Images
"Extrêmement décevante" et "absolument choquante". Voilà comment Christian Horner, directeur de Red Bull, a défini la lettre écrite par Zak Brown, PDG de McLaren, à l'attention de la FIA et des équipes de F1 après que l'organe directeur a publiquement annoncé que l'équipe autrichienne avait excédé le plafond budgétaire en 2021.
Lors de la conférence de presse des directeurs d'équipe qui s'est tenue ce samedi à Austin, Horner a ainsi défendu une nouvelle fois la cause de Red Bull, dans la tourmente depuis plusieurs jours. Selon le Britannique, la lettre de Brown, qui demandait l'application de sanctions sportives contre son rival, ainsi que les accusations de tricherie formulées par les autres équipes de la grille ont causé "des dégâts [...] à la marque [Red Bull], à [ses] partenaires, à [ses] pilotes, à [son] personnel", rapportant également que des enfants d'employés étaient victimes de harcèlement scolaire en conséquence.
Le discours de Horner n'a toutefois pas attendri Toto Wolff. Interrogé par Sky Allemagne avant l'annonce de la disparition de Dietrich Mateschitz, cofondateur de la marque Red Bull, le directeur de Mercedes a eu des mots assez forts pour Horner, clamant que celui-ci cherchait à faire passer l'équipe autrichienne pour la victime de cette affaire alors qu'elle a été la seule à dépenser au-delà de ce que le règlement autorisait.
"J'ai presque dû essuyer une larme quand j'ai entendu ça", a ironisé l'Autrichien au sujet des propos de Horner. "Le fait est que neuf des dix équipes sont restées sous le plafond budgétaire. Le fait est qu'une équipe affirme désormais l'avoir dépassé avec de prétendus problèmes qui ne seraient pas liés aux performances, mais ceux-ci s'appliquent à nous également."
Christian Horner, Red Bull Racing, en conférence de presse à Austin.
"Nous aussi avons réfléchi au nombre de sandwichs que nous donnons aux gens et à la manière de surmonter divers obstacles financiers", a-t-il ajouté, en faisant référence à la manière dont Red Bull a réparti ses dépenses en 2021. "Qu'ils soient au-dessus d'un million, de deux ou de cinq, c'est un avantage financier qui peut se traduire en développement. C'est donc un peu de psychologie inversée : qui est la victime ici ? Je pense que ce sont les neuf équipes."
Les rumeurs sur le dépassement du plafond par Red Bull, qui ont émergé dès le Grand Prix de Singapour, suivies du long silence de la FIA avant la publication de l'audit des comptes 2021 des équipes, met aujourd'hui la F1 dans l'embarras.
Alors que la fédération et l'équipe de Christian Horner négocient désormais en coulisses sur la signature d'un éventuel accord d'acceptation d'infraction, signifiant que Red Bull reconnaîtrait sa faute et accepterait en conséquence la pénalité choisie par la FIA, Wolff a rappelé, en prenant son équipe en exemple, que tout manquement au règlement devait être sévèrement puni.
"Il y a eu des polémiques ces dernières années", a-t-il indiqué. "[En 2021] au Brésil, [notre ouverture du DRS] dépassait de 0,02 millimètre et nous avons été exclus [des qualifications]. Je pense que le règlement financier est un pilier très important des réglementations technique et sportive. Le but était que toutes les équipes puissent se battre avec les mêmes dépenses, et si l'une dépasse le plafond maintenant, quelles que soient ses excuses, c'est contraire à l'esprit qui était souhaité."
"Je pense que la politique a toujours fait partie de la F1, mais on aimerait aussi ne pas le rabâcher. Personnellement, ou en tant qu'équipe, nous n'avons pas du tout évoqué le sujet après Singapour, et c'est pourquoi je m'en suis tenu à l'écart. Cela dépend donc de qui ne cesse de le rabâcher."
"Je n'ai pas d'informations sur ce qui est en train d'être discuté entre les deux parties, entre Red Bull et la FIA. Ce qu'est le statut final, je ne le sais pas. Mais pour le sport, il serait certainement bien que nous atteignions rapidement une conclusion."
Avec Christian Nimmervoll
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