Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse
Contenu spécial

Rétro WSR - L'odyssée folle du skieur alpin Alx Danielsson

wsr-2006-zol-pp-0016

wsr-2006-zol-pp-0016

Paolo Pellegrini

Épreuve reine des World Series by Renault, le championnat de Formule Renault 3.5 a vu le jour en 2005 et s’est imposé depuis comme l’une des voies d’accès privilégiées à la Formule Un. Plus abordable financièrement que le GP2, la catégorie phare du Losange a vu quantité de jeunes pousses talentueuses affûter leurs armes avant d’effectuer le grand saut vers le pinacle du sport automobile. Dix ans plus tard, retour sur le parcours des dix pilotes sacrés dans la catégorie.

2006 – Alx Danielsson

À mi-parcours de la saison 2006 de Formule Renault 3.5, le futur champion Alx Danielsson n’a toujours pas signé le moindre podium. Pire, le Suédois vient de subir deux accidents spectaculaires à Spa qui l’ont laissé "avec les genoux enflés comme des ballons de foot". Récit d’une odyssée folle.

Sans doute le moins connu des pilotes ayant inscrit leur nom au palmarès de la FR 3.5, Alx Danielsson affiche déjà 25 printemps lorsqu’il s’aligne avec Comtec Racing pour sa première saison complète dans la catégorie. Ses incursions initiales avec DAMS l’année précédente ont certes vu le Suédois grimper sur le podium à Bilbao mais Danielsson est loin d’aborder l’exercice 2006 en qualité de favori. Il faut dire qu’à la base, le jeune Alx a plutôt un penchant pour les pistes enneigées.

"Pour être honnête, je ne connaissais rien à la course auto lorsque j’étais gamin," détaille Danielsson aujourd’hui quand on l’interroge sur ses débuts. "Comme toute ma famille, je faisais du ski alpin."

"Cela dit, j’ai toujours été fasciné par les moteurs. Avec l’argent d’un boulot saisonnier, je me suis acheté une petite dirt bike avec laquelle je roulais pour m’entraîner sur le plan physique. Un été, le club de ski avait organisé une sortie à la piste de karting du coin pour préparer la saison. Le déclic. Dans la foulée, j’ai dit à mon père que j’allais vendre la moto pour m’acheter un kart."

Un début de saison timide

Après les quatre premières manches de la saison 2006, le meilleur résultat du pilote Comtec n’est qu’une modeste quatrième place signée en ouverture à Zolder. Arrive le meeting de Spa-Francorchamps, "le tournant de ma saison" selon Alx. Même si l’expérience va se révéler particulièrement douloureuse pour le Suédois. Financièrement comme physiquement.

"Il faut bien garder à l’esprit qu’en dehors de moi, personne dans l’équipe n’avait déjà couru en World Series by Nissan ou Renault," explique Danielsson. "Heureusement mon ingénieur Roly [Vincini, qui épaulera également Giedo van der Garde chez P1 lors du titre 2008] est un génie et nous a permis de trouver des réglages 'course' fantastiques sur la voiture. Seul souci, nous mettions trop de temps à faire chauffer les pneus. Mais une fois en température, notre rythme était excellent."

"Même si nous étions distancés au championnat, nous avons débarqué à Spa avec le plein de confiance. En configuration 'course', la monoplace se comportait de manière toujours aussi extraordinaire et nous envisagions clairement le succès. Bon, au final, le week-end a tourné au désastre."

Crash avec Vettel

La première manche se déroule sous une pluie toute locale et Alx se détache vite en compagnie d’un duo d’adversaires désormais bien connu des amateurs de Formule 1 : Pastor Maldonado et Sebastian Vettel. La lutte entre l’Allemand et Danielsson se révèle diablement intense et les deux hommes ne cessent d’échanger leur position.

"À un moment donné, Vettel était juste devant moi et a tenté de négocier l’Eau Rouge à fond," narre Alx. "Il est parti à la faute, a heurté un mur de pneus et a rebondi en piste alors que j’arrivais lancé. Je me suis pris sa roue et sa suspension de plein fouet, ce qui a arraché toute la partie gauche de ma monoplace."

S’engage alors une véritable course contre la montre chez Comtec pour se présenter au départ de la seconde manche le lendemain.

"La monocoque en carbone étant également fendue, mes mécaniciens ont dû construire une nouvelle voiture durant la nuit. Plusieurs de leurs collègues sont venus nous prêter main forte. Au final, la monoplace fut prête juste à temps mais c’était tellement serré niveau timing qu’on n’a même pas pu installer la radio."

Un accident grave

Après toutes ces péripéties, Danielsson occupe une solide deuxième place derrière Borja García, champion de Formule 3 espagnole en 2004, lorsque le destin frappe à nouveau.

"J’étais bien, à l’aise, lorsque mon pneu arrière droit a explosé à l’approche du virage de Blanchimont," souffle Alx. "L’une des courbes les plus rapides en Europe, vous la négociez à 270 km/h en 3.5. Je suis parti en toupie, droit dans le mur, et ai pulvérisé ma toute nouvelle monoplace dans un mur de pneus. J’ai dû être emmené à l’hôpital car je ne sentais plus mes jambes et ne pouvais pas les bouger."

"Je me souviens avoir fait le bilan dans l’ambulance avec ma mère : j’étais peut- être paralysé, toujours aussi loin au championnat, et complètement fauché avec plus de 250 000€ à rembourser même après les versements de l’assurance. Pas vraiment la situation idéale…"

Le Suédois et son équipe vont pourtant puiser dans ces épreuves la force pour livrer une superbe seconde moitié de saison et revenir dans la course au titre. À la veille du dernier rendez-vous à Barcelone, Danielsson se retrouve au coude-à-coude avec Maldonado, Garcia, et Andy Soucek, futur champion de Formule 2 FIA.

"J’ai réalisé le grand chelem lors de la première manche : victoire, pole position, meilleur tour en course. Pour l’ultime course du championnat, je devais impérativement terminer devant Soucek. Je ne savais même pas en quelle position j’évoluais car l’équipe m’avait stoppé très tôt pour observer l’arrêt aux stands réglementaire."

"Après cela, ils ont coupé les communications radio et retiré le panneau sur le muret des stands pour que je me concentre sur le pilotage. Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, Roly a brisé le silence en me disant : 'Alx, tu es champion du monde !'. Je n’y croyais pas. C’est sans doute la plus belle sensation que l’on puisse éprouver."

"Après avoir connu tant de déboires et de malchance, et effacé un tel écart. La saison s’est terminée comme un conte de fées, ou plutôt comme l’une de ces productions hollywoodiennes complètement exagérées."

Mais il était écrit que la saison échevelée d’Alx allait réserver un ultime twist scénaristique avant son dénouement heureux. Un peu plus tôt dans l’année, Maldonado s’était imposé à Misano mais avait ensuite été déclassé pour infraction au règlement technique.

Son écurie Draco ayant contesté la décision, le Vénézuélien conservait une chance de ravir la couronne si les tribunaux tranchaient en sa faveur. L’équipe sera finalement déboutée en appel fin janvier 2007 et permettra à Danielsson de célébrer son titre… trois mois après sa victoire en piste.

La F1 échappe à Danielsson

À l’instar de tous les pilotes sacrés en 3.5, Alx goûtera à la Formule 1 en essayant une R26 repeinte aux couleurs de 2007 sur le circuit de Stowe à Silverstone. Cette expérience fugace restera sans lendemain, mais Danielsson assure qu’il aurait pu en être bien différemment sans un léger imprévu…

"J’avais signé un deal avec une autre écurie pour trois saisons mais les choses ont tourné au vinaigre lorsque le sponsor s’est retrouvé en prison. Au final, je n’ai jamais eu la chance de percer."

Le Scandinave embrasse ensuite un parcours pour le moins éclectique et jongle notamment entre Euroseries 3000, Porsche Supercup, et championnat de Suède de Grand Tourisme.

En 2013, Danielsson s’exile outre-Atlantique pour courir en NASCAR Nationwide Series, puis alterne compétitions aux US et rendez-vous européens avant d’officialiser tout récemment son engagement en championnat du monde FIA de rallycross.

"Je n’ai jamais piloté ce genre de voitures auparavant, mais bon, j’ai déjà plus ou moins conduit tout ce qui a un moteur", déclare-t-il au moment de l’annonce. Pour un skieur alpin, Alx Danielsson est plutôt doué au volant en effet.

Article précédent Rétro WSR - Robert Kubica, premier champion à l'itinéraire brisé
Article suivant Rétro WSR - Álvaro Parente, Champion à la reconversion réussie

Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse