Norris ne comprend pas sa faiblesse en qualifications
Habituellement foudroyant sur un tour, un Lando Norris perplexe n'a pas trouvé la clé en Formule 2.
Lando Norris, Carlin
FIA Formula 2
La statistique parle d'elle-même : 44 pole positions en 105 séances qualificatives. Ce sont les performances réalisées par Lando Norris en formules de promotion avant de rejoindre l'antichambre de la Formule 1, dans divers championnats de Formule 4, de Formule Renault et de Formule 3, ainsi que dans la compétition néo-zélandaise qu'est le Toyota Racing Series.
Or, le pilote Carlin n'est pas parvenu à concrétiser dans cet exercice en Formule 2, puisqu'il a simplement signé la pole lors de la première manche de la saison, à Bahreïn, avant d'être battu lors des neuf meetings suivants. Sa position moyenne sur la grille est cinquième, son retard moyen sur la pole est de 0"467. Quant à son coéquipier Sérgio Sette Câmara, Norris lui a infligé un 5-1 sur les premières séances de l'année avant d'encaisser un 4-0 depuis Silverstone : sacré retournement de situation !
"Les qualifications sont ma plus grande faiblesse actuellement, sans qu'il y ait de raison évidente ou d'explication évidente", commente le Britannique, interrogé par Motorsport.com lors d'un point presse. "Lors de toutes les autres années de ma carrière, les qualifications étaient de très loin mon point fort. En F4, je ne me suis jamais qualifié hors du top 2 ; j'ai fait plusieurs poles en F3 et en Formule Renault, j'en ai fait sept en Toyota Racing Series [huit en réalité, ndlr]. Cela a toujours été ma plus grande qualité."
"Cette année, ça a pas mal changé. Mes points forts sont le rythme de course et les dépassements plutôt que les qualifications. En première moitié de saison, je suis parvenu à battre mon coéquipier à chaque séance qualificative, mais lors des derniers meetings, il a réussi à me battre. Nous avons toujours été très proches, mais depuis quelque temps, je n'arrive pas à trouver les deux ou trois derniers dixièmes que je suis toujours arrivé à trouver."
"Je pense que c'est en partie lié au style de pilotage nécessaire en Formule 2. Il ne me convient pas, disons, autant qu'en Formule 3 ou en Formule Renault. Il faut un style de pilotage plus propre pour cette voiture et pour ces pneus. J'essaie juste de trouver la manière parfaite de changer mon style de pilotage pour qu'il convienne. C'est probablement ma principale déception en F2 actuellement, mon rythme de qualifications, qui rend les courses bien plus dures qu'elles ne le seraient autrement."
Le développement d'une F1, un grand challenge
Quant à la priorité pour préparer sa première campagne dans l'élite, pour Norris, il s'agira surtout de s'adapter à une philosophie complètement différente, puisqu'il n'a couru que dans des catégories à constructeur unique.
"En Formule 1, ce qui est bien plus difficile qu'en Formule 2, c'est surtout se rappeler tout ce qui s'est passé auparavant, ce qui s'est passé lors du week-end de course et lors du précédent, et pouvoir développer la voiture", indique le futur pilote McLaren. "En Formule 2, en Formule 3, en Formule Renault et dans toutes les autres catégories, tout le monde a la même voiture avec des réglages différents, qu'il s'agit d'adapter pour résoudre les plus gros problèmes."
"En F1, il faut développer la voiture bien davantage, travailler pour l'avenir, en gros. C'est le truc, c'est toujours la faiblesse de la plupart des pilotes inexpérimentés en Formule 1. Pouvoir travailler avec l'équipe, développer et ne pas simplement penser à la prochaine course mais aussi à ce qui peut aider pour la voiture de l'an prochain et celle de l'année d'après. Mais ça vient principalement avec le temps, en roulant de plus en plus, plutôt qu'en sautant dans la voiture sans la modifier."
Gagner n'est plus aussi facile
Malgré ses difficultés – très relatives – en Formule 2, où il est deuxième du championnat avec une seule victoire au compteur, Norris fait contre mauvaise fortune bon cœur et considère cette série inédite de 19 courses consécutives sans succès comme le meilleur apprentissage pour la Formule 1.
"Je pense que c'est bien que je ne parvienne pas à gagner aussi facilement que ces dernières années", estime l'Anglais. "Cela me fait travailler beaucoup plus dur. Je vais à l'usine avant et après chaque week-end pour passer en revue ce qui est mauvais, ce qui est bon, ce qu'il faut améliorer. Je progresse et je me concentre bien davantage sur le week-end de course, sur les détails."
"Il y a de bien meilleurs pilotes dans ce championnat, et les détails comptent davantage. C'est parfois ça qui me manque. M'en rendre compte et savoir comment travailler sur différentes choses, différents domaines, ce que je n'ai jamais eu besoin de faire auparavant, je pense que c'est une bonne chose pour moi, j'ai une perspective différente sur la façon dont je peux m'améliorer. Si nous parvenons à gagner quand même, c'est bénéfique."
Propos recueillis par Scott Mitchell
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