Victoire de Makino : un Japonais rit, l'autre pleure
Destins croisés. Tandis qu'un protégé de Honda triomphait à la surprise générale en Course Principale à Monza, l'autre concluait cette manche dans l'anonymat.
Photo de: Camille De Bastiani
En cette saison 2018 de Formule 2, les poulains de la marque nippone ont connu des débuts quelque peu difficiles, mais la campagne de Tadasuke Makino a pris un tournant quelque peu inattendu samedi dernier, à Monza.
L'un des trois seuls pilotes à prendre le départ en pneus mediums, le pilote Russian Time a profité de la dégradation tout aussi extrême qu'inattendue des gommes supertendres de ses rivaux pour remonter de la 14e à la première place en cinq tours, et a parfaitement fait fonctionner sa stratégie pour remporter la Course Principale – signant au passage son premier podium et même son premier top 5.
"C'est vraiment important d'impressionner Honda", déclare Makino pour Motorsport.com. "J'espère qu'ils sont contents, mais il faut que je sois comme ça, plus constant, pour le reste de la saison. Si les qualifications sont meilleures, c'est plus facile au premier virage. C'est dur de gagner en partant 14e." Jusqu'à présent, le top 6 lui a toujours échappé en qualifications.
Si Makino tient tout particulièrement à impressionner Honda, c'est en grande partie parce que le constructeur japonais souhaite placer ses protégés en Formule 1, par exemple chez Toro Rosso – ce qui ne sera pas possible l'an prochain en raison des points de Super Licence qui manquent à Makino comme à Nirei Fukuzumi, également rookie en Formule 2, qui court chez Arden. Athlète Red Bull, Fukuzumi arbore sur sa combinaison les couleurs de la marque au taureau, mais il n'occupe que la 18e place du championnat avec 11 points au compteur, et ne cache pas que cette situation pèse sur ses épaules. Surtout depuis que son compatriote s'est imposé.
"Il est clair que c'était très dur, je n'ai pas cessé d'y penser", reconnaît Fukuzumi, qui s'est classé troisième du GP3 2017, à notre micro. "J'essaie de n'avoir rien à faire de [la victoire de] Tada, en tant que pilote j'essaie de faire de mon mieux, c'est mon travail tous les week-ends. Il faut que je récupère ma confiance pour l'avenir." Comment faire ? "Pour l'instant, je ne sais pas. Il faut que je retrouve le plaisir."
Si Tadasuke Makino peine logiquement à se hisser au niveau de son très expérimenté coéquipier Artem Markelov, il n'empêche que son écurie est impressionnée par ce qu'il réalise pour sa première campagne en Formule 2, d'autant qu'il découvre les gommes Pirelli à dégradation rapide.
"Il est le plus 'vert' des rookies", nous explique Gavin Jones, ingénieur en chef de Russian Time. "Il n'a fait qu'un an de F3 Europe, où il a manqué les essais de pré-saison et s'est cassé le poignet. Ses chronos en pneus mediums étaient incroyables [à Monza]. Il était en 1'36, les autres n'allaient que deux ou trois dixièmes plus vite et ils avaient le DRS. Il a gagné le même nombre de courses que Lando Norris !"
Propos recueillis par Jack Benyon
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