Buemi : "Techeetah a mieux travaillé que nous"

La saison 2017-18 de Formule E est le théâtre d'un scénario que personne n'aurait envisagé. C'est la seule écurie cliente du plateau, Techeetah, qui est en tête des deux championnats avec son pilote Jean-Éric Vergne.

Plus surprenant encore, le fait que Techeetah utilise les groupes propulseurs Renault, sacrés lors des trois saisons précédentes avec Renault e.dams... qui est relégué au sixième rang du classement général chez les équipes.

Driot : "Ne pas tout réinventer"

Dès le mois de janvier, Alain Prost (cofondateur de Renault e.dams, qui a quitté l'équipe le mois dernier) nous avait confié que le Losange avait placé la majorité de ses ressources de développement sur la saison 2018-19, où il cédera sa place en Formule E à son partenaire Nissan.

C'est sans doute pour cette raison que l'on ne constate pas la même suprématie de la part de l'écurie sarthoise que lors des saisons 2 et 3, où Buemi était souvent intouchable en performance pure, car d'autres teams ont fait un pas en avant. Cependant, il n'empêche que Techeetah fait des merveilles avec le même matériel.

"Il n’y a rien de dramatique au sein de l’équipe, il s’agit juste de tout remettre dans la tête de tout le monde, de retrouver la confiance", estime Jean-Paul Driot, propriétaire de Renault e.dams. "C’est important d’être détendu, de faire notre travail sans essayer de révolutionner. La situation peut s’inverser de nouveau, nous pouvons faire une fin de saison fantastique et Buemi peut rebondir."

"L’an dernier, nous avions la même voiture, nous avons gagné les six premières courses de la saison. Je crois que Buemi a été très impacté par le fait qu’il ne pouvait pas courir à New York, il a été très impacté par ça. Il était très en colère contre les gens avec qui il courait au Nürburgring. C’est pourquoi il en a trop fait à Montréal, pour compenser le fait de ne pas être allé à New York."

"Nous ne devons pas essayer de tout réinventer, car quand on va trop loin, que ce soit le pilote ou le technicien, nous en faisons trop pour essayer de trouver de nouvelles choses, pour essayer de compenser, et ça ne marche pas. En fin de saison, si nous parvenons à tout reconnecter, nous pourrons nous battre avec eux."

Vergne : "Un énorme compliment"

Forcément, du côté de Techeetah, cette situation est source de fierté. L'équipe chinoise dispose d'un bien plus petit budget et de beaucoup moins d'essais que ses rivales, mais compte 51 points d'avance sur DS Virgin Racing au général, tandis que Sam Bird, principal rival de Jean-Éric Vergne pour le titre, est relégué à 31 longueurs de son ancien coéquipier.

"Je le prends comme un énorme compliment", déclare Vergne. "L’équipe de Nico [Prost] et Seb [Buemi], menée par Jean-Paul Driot, a remporté de nombreux succès, notamment un grand nombre de championnats. Partout où elle a concouru, elle était la meilleure. Notre petite équipe est parvenue à éclipser l’écurie d’usine Renault. C’est un immense succès pour nous."

"Ce n’est pas facile. Le moteur est le même que l’an dernier, alors que tous les autres ont amélioré leur voiture. Nous, Techeetah, n’avons pas d’outils pour faire des essais privés. Nous n’avons eu que trois jours à Valence. Nous ne comprenons pas encore la voiture complètement. Nous devons tirer le meilleur de ce que nous savons." Il reste désormais quatre courses pour conclure l'épopée vers le titre !