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Jordá nommée à la FIA, les femmes crient au scandale

Le Conseil mondial du sport automobile a récemment nommé Carmen Jordá au sein de la Commission des femmes en sport automobile de la FIA, provoquant la déception et la colère des autres femmes pilotes.

Carmen Jorda, pilote de développement Renault F1 Team

Carmen Jorda, pilote de développement Renault F1 Team

Renault F1

Pourquoi cette nomination crée-t-elle la polémique ? Parce que Carmen Jordá s'est toujours déclarée favorable à la création d'un championnat de Formule 1 séparé pour les femmes, une suggestion déjà émise par Bernie Ecclestone par le passé, mais qui ne soulève pas l'enthousiasme général, bien au contraire. Aucune autre pilote ne s'est prononcée en faveur de cette hypothèse.

Carmen Jorda

Jordá est également discréditée par son palmarès, notamment par son passage en GP3, où elle ne s'est jamais qualifiée dans le top 20 en l'espace de trois saisons. Son rôle de pilote de développement chez Lotus a été fortement critiqué pour son manque de concret, et plus récemment, en Renault Sport Trophy, même dans la catégorie amateurs, elle peinait à rivaliser avec ses rivaux.

Dans ce contexte, il est difficile pour de nombreuses femmes pilotes d'accepter d'être représentées par l'Espagnole, qui prône ce que certaines appellent une ségrégation, dans un des rares sports où elles ne sont pas séparées des hommes – bien qu'aucune femme n'ait pris le départ d'un Grand Prix depuis les années 1970.

Pippa Mann, qui a signé un tour à 370,236 km/h de moyenne à Indianapolis cette année, le record pour une femme, est prompte à souligner d'autres accomplissements, comme ceux de Christina Nielsen, sacrée en IMSA GTD en 2017, de Katherine Legge, qui y a remporté des courses, et de Tatiana Calderón, qui est montée sur le podium en Formule V8 3.5 et a marqué sept points en GP3 cette saison.

"Avec ces talentueuses pilotes actuelles et en devenir, il est extrêmement décevant d'apprendre qu'une pilote qui n'a eu de résultat notable dans aucune des catégories où elle a couru, qui ne croit pas que nous femmes pouvons rivaliser et qui le dit, a été nommée à la Commission des femmes en sport automobile de la FIA", déclare Mann pour Motorsport.com.

"Pour moi personnellement, la nomination de quelqu'un qui a de telles convictions au sein d'un comité qui a pour but de défendre la cause des femmes en sport auto est incroyablement démoralisante, et représente un véritable pas en arrière de la FIA."

Pippa Mann, Dale Coyne Racing Honda

Qu'en dit Michèle Mouton ?

Pippa Mann craint que cette décision ait été prise contre la volonté de Michèle Mouton, vice-Championne du monde des rallyes 1982 et présidente de la Commission des femmes en sport automobile.

"Le plus inquiétant, c'est que l'on se demande si cette nomination est de quelque façon que ce soit véritablement représentative des convictions de la FIA vis-à-vis des athlètes féminins qui courent en sport auto en général", ajoute l'Anglaise.

"J'ai le plus grand des respects pour Michèle Mouton, à la fois pour ce qu'elle a accompli en rallye et pour sa vision globale. Je ne peux même pas imaginer le type de pression et d'influence indues qui ont dû être exercées sur elle pour qu'elle autorise cette nomination."

Contactée par Motorsport.com, Mouton refuse de faire tout commentaire sur la nomination de Jordá et adopte un point de vue optimiste : "Les objectifs et les valeurs de la Commission des femmes en sport automobile de la FIA n'ont pas changé depuis sa création en 2009 et nous continuons avec force d'encourager, de soutenir et de promouvoir la participation totale des femmes dans tous les aspects du sport automobile. La richesse de la commission vient de ses 30 membres, qui apportent leur expérience et partagent leur point de vue."

"Pour 2018, notre solide 'Programme européen des jeunes femmes' s'associera à D2BD et sera donc bien promu par Susie [Wolff], qui est l'une des ambassadrices de notre commission. Nous travaillons aussi vers une Académie des femmes pilotes de la FIA, donc nous aurons un bon éventail de projets qui concernent les filles et les femmes de huit à 20 ans, et la FIA montre qu'elle soutient entièrement les femmes en sport automobile."

Marta Garcia, Renault Sport F1 Team Sport Academy, Michelle Mouton, Jean Todt, président FIA, Tatiana Calderon, Sauber et Monisha Kaltenborn, Team Principal, Sauber, à la Conférence sur les femmes dans les sports mécaniques

L'un des trois sports mixtes

D2BD, alias Dare to be Different, "Ose être différente". C'est l'association fondée en janvier 2016 par Susie Wolff, ancienne pilote d'essais Williams, pour faire découvrir les sports mécaniques aux femmes et les aider à s'y implanter.

Susie Wolff, pilote de développement Williams FW37

"Le sport automobile, avec l'équitation et la voile, est l'un des trois sports dans lesquels les femmes et les hommes concourent ensemble", souligne Wolff pour Motorsport.com. "Dans chacun, l'équipement ou l'animal joue un grand rôle – ce n'est pas seulement de la force pure ou de la masse musculaire."

"Si l'on veut voir plus de femmes rencontrer le succès en sport auto, il s'agit simplement d'accroître le nombre de talents – inspirer plus de filles et de femmes à venir dans ce sport et les soutenir pour que les meilleures atteignent le sommet."

"Dare to be Different travaille étroitement avec la Commission des femmes en sport automobile de la FIA ; Michèle et moi partageons les mêmes objectifs et avons pour but d'aider à créer le changement à long terme, et de la bonne façon."

Selon Tatiana Calderón, cette décision va avoir l'effet inattendu d'unir les autres femmes pilotes, qui veulent se mesurer aux hommes pour être les meilleures.

"C'était un peu une surprise pour tout le monde, surtout que la plupart des femmes qui courent dans de grands championnats sont en désaccord avec le point de vue [de Jordá]", commente la Colombienne pour Motorsport.com. "Nous pouvons certainement courir au plus haut niveau et un championnat de femmes n'est absolument pas nécessaire."

Tatiana Calderon, DAMS

"Ce dont nous avons besoin, c'est de promouvoir la participation des femmes dans tous les domaines des sports mécaniques, à commencer par le karting, parce que nous avons besoin de plus de filles qui commencent en karting pour pouvoir avoir plus de chances qu'une atteigne le sommet. C'est très difficile, indépendamment du genre, mais quand il y a 90 garçons et 10 filles, les chances sont très réduites."

"Je suis en désaccord avec son point de vue et ce qu'elle veut défendre, mais [cette annonce] unit le reste de la communauté des femmes pilotes et ingénieurs. Nous allons nous battre pour être les meilleures des meilleurs, pas juste les meilleures des femmes." 

Quant à Jamie Chadwick, Anglaise de 19 ans qui est par ailleurs la plus jeune Championne du championnat de British GT suite à son titre de 2015, déclare qu'elle n'a "rien contre" Jordá mais que "ce serait dommage" si elle promouvait la séparation des femmes et des hommes dans son nouveau rôle à la FIA.

"Je pense que cela ne fera qu'abaisser le niveau. Je sais que dans mon meilleur jour, je peux me battre équitablement avec les hommes. Si la femme qu'il faut venait avec de l'argent et du talent, elle pourrait atteindre la Formule 1", conclut Chadwick à notre micro.

Propos recueillis par Marcus Simmons, Edd Straw, Jamie Klein et Stefan Mackley

Jamie Chadwick, Double R Racing

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