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Interview

Exclusif - La mise au point d'Emerson Fittipaldi face aux rumeurs

Dans une interview exclusive, Emerson Fittipaldi évoque avec Motorsport.com sa situation financière et l’émission de télévision brésilienne qui a, selon lui, terni sa réputation. 

Emerson Fittipaldi

Emerson Fittipaldi

Eric Gilbert

Emerson Fittipaldi donne une interview à Charles Bradley, rédacteur en chef de Motorsport.com
Emerson Fittipaldi
Emerson Fittipaldi
Emerson Fittipaldi donne une interview à Charles Bradley, rédacteur en chef de Motorsport.com
Emerson Fittipaldi donne une interview à Charles Bradley, rédacteur en chef de Motorsport.com
Emerson fittipaldi
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Emerson Fittipaldi
Emerson Fittipaldi
Emerson Fittipaldi
Emerson Fittipaldi
Emerson Fittipaldi, 1972 et 1974 F1 Champion du Monde pilote la 1972 Lotus 72D
Emerson Fittipaldi, 1972 et 1974 F1 Champion du monde et Alain Prost 1985, 1986, 1989 et 1994 F1 Champion du monde
John Surtees, 1964 F1 Champion du Monde, Emerson Fittipaldi, 1972 et 1974 F1 Champion du Monde, Lewis Hamilton, McLaren Mercedes
1973 McLaren Cosworth M23 (Emerson Fittipaldi): Emerson Fittipaldi
Ayrton Senna et Emerson Fittipaldi
Emerson Fittipaldi, Lotus 72D
Emerson Fittipaldi donne une interview à Charles Bradley, rédacteur en chef de Motorsport.com
Emerson Fittipaldi

Deux fois Champion du monde de Formule 1 avec Lotus et McLaren, deux fois vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis et champion IndyCar, Emmerson Fittipaldi est un géant du sport automobile. Mais récemment, une émission de télévision brésilienne a montré que ses voitures de course et ses trophées étaient retirés de son musée, en raison de dettes. 

Fittipaldi a été très clair quant à la situation financière de son groupe, et ne nie pas qu’il y a des problèmes sur lesquels il travaille afin de les résoudre. Néanmoins, il est loin d’être seul dans cette situation, alors que l’économie brésilienne est en récession. Il fait remarquer que ses biens sont plus importants que ses dettes, et qu’il n’est pas en faillite, comme cela a pu être rapporté. Son groupe travaille également sur le retour de ses voitures dans son musée, peut-être dès la semaine prochaine. 

Lors de sa visite au siège de Motorsport.com à Miami, Fittipaldi s’est entretenu avec le rédacteur en chef Charles Bradley pour remettre les pendules à l’heure avec ses propres mots. Voici ce qu’il avait à dire…

L’intégrité attaquée, mais le soutien des fans

"J’étais très déçu qu’une émission de télévision utilise mon nom et mon image un dimanche soir pour faire de l’audience, c’est la conclusion que j’ai tirée", explique-t-il. "Pour moi, il semble que c’était orchestré pour atteindre mon intégrité, l’image que j’ai créée pendant quarante ans de course au niveau mondial."

"D’abord, je veux dire merci pour les milliers de messages de soutien que j’ai reçus de la part des fans de course automobile à travers le monde, pour me soutenir moi, mes amis et mes sponsors. Ils me connaissent, ils connaissent mon intégrité, ils savent comment je travaille. Je travaille dur pour me remettre, pour m’occuper attentivement de la situation."

"Beaucoup de gens ne comprennent pas qu’après la F1, j’ai amené la course Indy au Brésil, et un évènement "type Le Mans" de 6 Heures à Interlagos ; je crois d’ailleurs que c’est un championnat [le WEC] fantastique. J’ai mis beaucoup d’argent là-dedans et j’en ai perdu beaucoup pour les trois épreuves organisées au Brésil."

"Lors de la dernière [en 2014], nous avons connu une épreuve incroyable et j’ai piloté la Ferrari 458. J’ai pris beaucoup de plaisir, c’était très positif, mais j’avais déjà perdu beaucoup de sponsors avant la course. Sur le plan marketing, le Brésil a retiré son soutien en raison de la situation économique, et nous avons souffert de ces circonstances."

Une réputation durement acquise

"À travers Motorsport.com, je veux dire aux fans de course automobile que lorsque j’ai commencé à courir au Brésil, mon père était journaliste pour le sport automobile", ajoute Fittipaldi. "J’ai débuté en fabriquant des volants, des kartings, des Formula Vee et des prototypes pour financer mes projets et ceux de mon frère."

"Nous venons d’une famille très honnête, nous avons reçu une très bonne éducation par mon père. Nous avons travaillé très dur pour accomplir ce que nous avons fait. Quand je suis venu courir en Angleterre, en débutant en Formule Ford, c’était très difficile au début. Dennis Rowland préparait mon moteur, et pendant le week-end je nettoyais les têtes de cylindre comme un mécanicien. Rien n’est arrivé facilement dans ma vie, j’ai toujours travaillé dur."

"Ce sont mes résultats avec Lotus et Colin Chapman qui ont fait que nous avons eu le premier Grand Prix du Brésil en 1973. Le Brésil était un nouveau pays pour la course automobile, mais nous avons eu Nelson Piquet, Ayrton Senna, et désormais Felipe Massa, toute cette histoire fantastique en Grands Prix. J’étais le pionnier, avec mon frère [Wilson] et Carlos Pace : trois pilotes brésiliens qui ont travaillé très dur pour créer cette passion pour le sport automobile. Et maintenant, ils détruisent mon image après tant d’années, ainsi que ma réputation."

Les temps sont durs

"Tout le monde sait que le Brésil connaît des problèmes, et que je traverse une période très difficile financièrement avec mon groupe. Mais nous sommes toujours là, nous réglons lentement ces problèmes. Étape par étape, nous redressons notre situation."

"Je crois en mon pays, le Brésil. J’aime le Brésil. J’aime les Brésiliens. J’ai investi beaucoup d’argent dans une raffinerie d’éthanol au Brésil. J’étais l’un des plus gros investisseurs au début de l’ère des voitures hybrides à éthanol au Brésil. Aux côtés de gros investisseurs et de compagnies multinationales, j’avais des attentes pour que le prix de l’éthanol soit suffisant afin d'avoir un retour sur investissement. Mais le gouvernement a établi un prix qui a rendu la survie très difficile pour n’importe quelle raffinerie. Aujourd’hui, dans le seul État de São Paulo, il y a entre cinq et huit raffineries en dépôt de bilan."

"Le Brésil est le pays idéal pour l’éthanol provenant du sucre de canne. La technologie a été développée par Bosch et Magneti Marelli, de manière à mettre l’essence que l’on souhaite dans une voiture, ou à faire un mélange 50-50. L’industrie brésilienne a beaucoup investi pour développer ça, et que s’est-il passé ? Ils ont utilisé des investisseurs privés, comme moi, et j’ai perdu sept millions de réals (environ 1,7 million d’euros). C’est beaucoup d’argent, et c’était le point de départ de mes problèmes."

"C’est ce que j’appelle un manque de gouvernance, un manque d’implication pour un projet qui aurait développé le pays. À la place, l’argent brésilien est parti pour acheter du pétrole dans les pays arabes. Cet argent aurait pu rester au Brésil. Cet argent aurait circulé, ce qui aurait permis d’avoir de meilleures infrastructures. J’appellerais ça un désastre de gouvernance. En conséquence, mon groupe a commencé à souffrir."

"Et puis il y a les banques. Juste pour vous donner une idée, le taux le plus avantageux que l’on peut obtenir pour un prêt est d’environ 20% par an. Comment peut-on faire des affaires quand il faut donner 20% par an ? C’est symptomatique des problèmes au Brésil. C’est là qu’il y a les taux d’intérêts les plus élevés au monde. Et les Brésiliens ne méritent pas ça, ils souffrent pendant que les banques font des profits colossaux. Cela me touche, ainsi que des milliers d’autres personnes dans le monde des affaires, c’est comme le chaos."

Un nouvel avenir pour le Brésil ?

"J’aimerais terminer en disant que, Dieu merci, il y a quelqu’un comme Sergio Moro, un très jeune juge au Brésil, pour qui j’ai beaucoup d’admiration et de respect [Moro instruit un certain nombre d’affaires autour de scandales de corruption, impliquant à la fois le gouvernement et le monde des affaires]. Il fait tellement pour le Brésil, il se confronte à la corruption, et à l’heure où nous parlons, je crois qu’elle est à un niveau que l’on trouve nulle part ailleurs sur le planète, ou dans l’histoire de la planète. Des milliards et des milliards de dollars de corruption, c’est systématique au Brésil, cela devient une culture au Brésil. Chaque jour, il découvre quelque chose de nouveau."

"Ce juge va aider les nouvelles générations, leur donner un nouvel espoir pour faire des affaires. J’espère que ça deviendra une nouvelle mentalité, qui offrira au Brésil une opportunité à saisir. Le pays a un potentiel fantastique. Nous sommes 200 millions de personnes qui travaillons dur. Si tout cet argent de la corruption qui sort du Brésil pouvait rester dans le pays, ça permettrait de construire de nouvelles infrastructures, avoir de meilleurs hôpitaux, de meilleures écoles."

"C’est une chaîne de corruption et elle doit être brisée. Nous pourrions avoir bien mieux au Brésil. Nous méritons un meilleur pays pour notre population. Les nouvelles générations de politiques doivent travailler pour le pays, pas pour elles-mêmes."

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