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La retraite attendra pour Jacques Villeneuve Sr

Lors du dernier Grand Prix de Trois-Rivières, Jacques Villeneuve Sr, frère de Gilles et oncle de Jacques, pensait livrer son dernier tour de piste. Mais l'histoire n'est finalement peut-être pas terminée... Retour chronologique sur cet épisode estival, par Serge L'Heureux.

Un dernier tour de piste pour Jacques Villeneuve

Le légendaire pilote québécois effectuera un ultime retour à la compétition au Grand Prix de Trois-Rivières

Étendu sur la surface glacée de la piste de Valcourt, la jambe droite en sale état avec un nième accident de motoneige, Jacques Villeneuve a pris une décision : «J’étais sur le dos et je me suis dit : “Là, c’est vrai que c’est fini. Vrai. Vrai. Vrai.” Ça me trottait dans la tête depuis le vendredi; en revenant à ma remorque, je commençais à me poser des questions. Pourquoi je fais ça? Je commençais à voir venir la crainte. Je n’ai jamais pensé à ça de ma vie, mais là, je commençais à trouver ça risqué. Quand tu embarques sur la piste, tu ne penses plus à ça. Tu roules peut-être un petit pourcent de moins, un petit pourcent plus à réfléchir, mais tu vas peser sua suce (sur l’accélérateur) pareil.»

C’était en 2016. L’année d’avant, le pilote de Saint-Cuthbert avait participé au Grand Prix de Trois-Rivières (GP3R) en Formule 1600, récoltant une troisième place dans la classe Master. Ça avait été sa dernière course. «Quand j’ai arrêté la motoneige, j’ai arrêté la course automobile aussi, reprend-il. Pour moi, c’était fini la course.»

Pourtant, Villeneuve n’a pas hésité longtemps quand le directeur général du GP3R, Dominic Fugère, lui a proposé de participer à la 52e édition de l’évènement, les 5, 6 et 7 août prochain. «Je pensais jamais revenir, avoue Villeneuve. Je sais que je n’ai plus la même drive, je n’ai plus les réflexes aussi rapides qu’avant, probablement pas le même contrôle non plus. En auto, je ne pensais plus en faire. D’ailleurs, je ne vois pas l’intérêt que je peux avoir pour une piste de course, même si le nom de Villeneuve est important à Trois-Rivières, et je ne paierai pas pour me louer une voiture, non plus.»

De l’intérêt pour le nom Villeneuve à Trois-Rivières, Dominic Fugère en voyait beaucoup, lui, d’où l’idée de proposer au sexagénaire présumément retraité de faire un ultime retour à Trois-Rivières, cette année. «On voulait lui permettre de mettre un point d’orgue à sa carrière qui a commencé chez nous, explique-t-il. Quand j’ai su qu’il était bien remis de son cancer – un cancer de l’intestin détecté en 2014 – et qu’il était passablement en forme, je me suis dit qu’on allait regarder ça.»

Restait à trouver une catégorie dans lequel le pilote allait se sentir à l’aise, surtout que celle qui a marqué sa carrière à Trois-Rivières, la Formule Atlantique, a disparu depuis déjà quelques années. «On a d’abord pensé à le faire courir en Défi urbain, mais on a réalisé que, oui, il est en santé, mais peut-être pas au point de conduire une machine avec un moteur V8 de 5,7 litres. Quand il m’a dit qu’il avait déjà conduit sur terre battue, on a pensé aux Légendes modifiées. Au début, il ne voulait rien savoir mais ensuite, il a réalisé que c’était plus raisonnable pour lui.»

Ces Légendes modifiées sont de petits bolides dotés d’un moteur de 600 cc, essentiellement conçus pour rouler sur terre battue. «Le fait que ça soit un moteur de moto, à peu près de la même grosseur qu’un moteur de motoneige, ça les a placés, lui et son épouse, dans une zone de confort», estime Fugère.

Villeneuve a eu l’occasion de découvrir la voiture lors d’une course sur le circuit d’ICAR, aménagé sur l’ancien aéroport de Mirabel. «Je pensais que c’était une séance d’essai mais, en fin de compte, c’était une course, raconte-t-il. Les Légendes modifiées, ça me fait penser un peu à une motoneige, mais l’empattement est tellement court, c’est quasiment comme un kart, c’est facile à casser (faire glisser). C’est un peu traître pour ça. Quand je l’ai essayée, l’avant collait beaucoup trop, la voiture est déjà très nerveuse à cause de l’empattement. Mais il n’y a pas d’ajustements là-dessus; juste une barre anti-roulis à l’avant, j’ai fait changer les amortisseurs et augmenté la pression des pneus à l’avant. Plus ils vont être gonflés, plus ils vont glisser. La voiture va être moins pointue. Ç’a fait beaucoup de bien. C’est délicat à conduire. Les gars qui courent là-dedans la conduisent depuis longtemps, c’est comme moi en motoneige, je l’avais convertie à ma main. Les Légendes, ce n’est pas convertie à ma main encore.»

Villeneuve n’aura pas grand-temps pour parfaire ses réglages à Trois-Rivières, les Légendes n’ayant droit qu’à une qualification de 20 minutes, vendredi, avant la première des deux courses au programme, samedi. Les fans du non moins légendaire pilote vont peut-être s’attendre à ce qu’il répète ses exploits du passé, mais Villeneuve tempère les attentes. «Quand j’allais à Trois-Rivières en Formule Atlantique ou en Can-Am, j’y allais pour gagner. Et on s’attendait à ce que je gagne. Cette fois-ci, non. En tout cas, j’espère que le monde pense pas ça!»

Ceci dit, un Villeneuve, ça reste un Villeneuve… «Moi, aller là pour parader, oublie ça! Je m’en vais là tout le temps pour essayer de gagner. Logiquement, je ne gagnerai pas, mais je vais toujours là pour ça», conclut-il.


Une histoire d’amour avec le Grand Prix de Trois-Rivières

À 68 ans, Jacques Villeneuve y participera pour la 18e fois

Tout a commencé en 1976. Cette année-là, un certain Gilles Villeneuve, pratiquement inconnu dans le monde de la course automobile à l’extérieur du Canada, s’est ouvert toutes grandes les portes de la Formule 1 en remportant la course de Formule Atlantique au programme du Grand Prix de Trois-Rivières, en devançant notamment un dénommé James Hunt qui, lui, était plutôt connu! Au même programme, le frère cadet de Gilles, Jacques, remportait la victoire en classe Espoir dans la série du Volant Québécois, réservée aux Honda Civic, à ses débuts en course automobile. C’était le début de la saga Villeneuve au GP3R.

Jacques et Gilles Villeneuve.

Jacques et Gilles Villeneuve.

«Le nom des Villeneuve à Trois-Rivières, c’est important, affirme-t-il. Ç’a été un gros départ de ma carrière. Tout ce que j’ai fait là, je l’ai assez bien fait.» En 17 participations, le pilote de Saint-Cuthbert a remporté cinq victoires, en plus de terminer deuxième à deux reprises, et une fois troisième. À 68 ans, il deviendra le quatrième pilote le plus âgé à participer au Grand Prix de Trois-Rivières, derrière l’Américain Fred Meyer (74 ans) et les Canadiens Jacques Duval (69 ans) et Bill Brack (69 ans), celui-là même qui lui avait permis de faire ses débuts en Formule Atlantique au Grand Prix de Québec en 1979.

Malgré sa victoire en série Can-Am en 1983, la Formule Atlantique reste le plus étroitement associée au nom de Jacques Villeneuve à Trois-Rivières. Il s’y est imposé en 1981, 1989 et 1991, en plus de terminer 2e en 1993 au terme d’une course rocambolesque. Cette année-là, son neveu Jacques, futur champion du monde, s’était qualifié en pole position, devant deux autres Canadiens : David Empringham (3e) et Claude Bourbonnais (4e) à bord de leur Ralt RT-40. Au volant d’une Swift vieillissante, l’oncle Villeneuve avait pris le dixième rang. «Les dernières années que j’ai roulé en Atlantique, c’était rendu un peu comme la F1 : si tu n’as pas la bonne voiture, tu vas avoir de la misère», raconte-t-il.

Cette année-là, donc, tout s’est joué au départ. Les trois Canadiens se sont présentés ensemble dans le premier virage, mais comme ni l’un, ni l’autre ne voulait céder, les trois voitures ont tiré tout droit dans le premier virage. Dans la confusion, Villeneuve en a profité pour se glisser en troisième place, avant de prendre la tête, quelques tours plus tard. «Je suis resté premier un bon bout de temps, mais je savais qu’Empringham avait pu repartir, qu’il s’en venait avec sa Ralt, et qu’il allait me dépasser. J’aurais pu essayer de le cochonner, mais il m’aurait dépassé au tour suivant de toute façon. Si mon neveu et Bourbonnais ne s’étaient pas plantés, j’aurais probablement terminé 4e ou 5e. Ils auraient fini par me rejoindre, eux aussi.»

Au final, Villeneuve a couru dix fois en Formule Atlantique au Grand Prix de Trois-Rivières, dont deux fois contre son neveu, Jacques. Cette année, les deux se retrouveront pour la première fois sur le circuit trifluvien depuis cette deuxième place de 1993, le neveu dans la course principale de la série NASCAR Pinty’s, et l’oncle dans la course des Légendes modifiées.

«La Formule Atlantique, c’est une voiture que j’aimais beaucoup. C’est comme si je mettais un gant en embarquant là-dedans. Le stock-car, je ne suis pas maniaque : c’est trop gros, trop mou.»

Il garde pourtant un excellent souvenir de la plus grosse voiture qu’il ait pilotée à Trois-Rivières : la Frissbee GR3 dotée d’un puissant moteur 5 litres de 550 chevaux, avec laquelle il a gagné en 1983. «De toute ma carrière, c’est la voiture que j’ai eu le plus de plaisir à conduire, cette grosse Can-Am là, surtout à Trois-Rivières. J’y suis chez moi, je suis entre les murs. Elle était tellement prévisible : tu sortais du Ryan, t’avais tellement de puissance, ça collait tellement que je pouvais l’amener proche de la limite sans la perdre.»

Un défi d’un tout autre genre l’attend, cette année, au volant d’une voiture de la classe Légendes modifiées. «C’est une petite voiture très nerveuse, rien à voir avec celles que j’ai conduites dans le passé, mais je connais bien la piste à Trois-Rivières. Espérons qu’on va avoir du plaisir!»


«Je n’ai rien de négatif dans ma vie»

Jacques Villeneuve sera intronisé au Temple de la renommée du Grand Prix de Trois-Rivières

La dix-huitième participation de Jacques Villeneuve au Grand Prix de Trois-Rivières (GP3R), en fin de semaine, coïncidera avec son intronisation au Temple de la renommée du Grand Prix, un honneur largement mérité, mais longtemps repoussé par le principal intéressé. «Je ne vais pas me déplacer pour une médaille et une plaque», explique-t-il avec son franc parler habituel. «Je ne suis pas un gars pour qui ces choses-là sont importantes. Je ne dis pas que ça ne me fait pas plaisir; c’est important pour une carrière, c’est important pour le monde mais, moi, si je ne l’ai pas, je vais vivre pareil.»

Eh bien, il l’aura quand même, sa plaque souvenir, mais le directeur général du GP3R, Dominic Fugère, a dû lui promettre quelque chose en retour : un volant dans la série Légendes modifiées, pour la fin de semaine des 5, 6 et 7 août prochains. «L’endroit où il mérite d’être, où il devrait être depuis 15 ans, c’est le Temple de la renommée du Grand Prix, assure Fugère. Il n’y est pas encore pour des raisons qui lui appartiennent, qui sont excellentes à mon avis. Lui permettre de faire une dernière course chez nous, ça permettait de mettre une boucle à sa carrière et, en même temps, de l’introniser. Je pense que les deux occasions se complètent bien.»

Ce sera aussi l’occasion de faire le bilan d’une carrière remarquable, de 1976 à aujourd’hui. «Moi, j’étais un fan, reprend Fugère. Il m’a fait vibrer, Jacques. La course de Sanair, je l’ai regardée à la télévision, comme les fois où il a essayé de se qualifier en Formule 1.»

Ah. La course de Sanair. Celle que Jacques Villeneuve aurait pu/dû gagner en IndyCar sur le petit tri-ovale québécois, devant ses compatriotes en 1985. Trente-sept ans plus tard, il ne l’a pas oubliée, celle-là. «Je n’étais pas maniaque des ovales; je ne trouve pas ça fascinant, et je ne m’y habituais pas. Ce jour-là, à Sanair, on aurait pu gagner, mais je me suis accroché avec Bobby (Rahal) en essayant de le dépasser. Un autre gars s’était planté plus loin; Bobby a vu le drapeau jaune et il a ralenti, mais moi, j’étais déjà à l’intérieur pour le dépasser et on s’est touché. On peut dire que celle-là, c’est la plus haute dans les toutes les courses que j’aurais aimé gagner.»

Malgré cette déception, Jacques Villeneuve ne cultive pas les regrets sur sa carrière, même pas pour la Formule 1. À trois reprises, il a tenté sans succès de se qualifier pour le Grand Prix du Canada à Montréal (et une fois à Las Vegas), au volant de monoplaces qu’il décrit comme «des poubelles».

«La Formule 1, ça ne m’a jamais vraiment tenté. Ça m’a tenté à cause de mon frère qui était là, mais tout mettre de côté pour m’en aller en F1, non. J’ai eu la chance de courir en Formule 3 que Gilles m’avait créée pour que je rentre en F1, mais j’étais déjà établi à Saint-Cuthbert, j’étais déjà marié, j’avais un garage, j’avais une maison. Tout lâcher pour m’en aller en F1, ça ne me tentait pas. Gilles l’a fait, d’autres le font, mais je ne suis pas maniaque de la F1 tant que ça.»

Gilles. On y revient souvent. «Mon frère me manque à vie, avoue-t-il. J’ai une photo de lui dans mon garage. Je le vois tout le temps. J’aimerais ça… il sait tout ce que j’ai fait, il a vécu tout ce que j’ai fait, mais il ne me l’a pas dit. J’aurais aimé ça qu’on puisse se consulter, comme quand il était vivant en motoneige, mais c’est la vie! Gilles est parti. J’ai perdu mon meilleur chum, mais la page est tournée. Je n’ai pas besoin de me remémorer ça toute ma vie.»

«Gilles aurait 71 ans aujourd’hui. J’aurais adoré ça de voir ce qu’il ferait. Je suis convaincu qu’il aurait son équipe en Formule 1.»

À l’aube de ce qui s’annonce comme sa dernière course, Jacques Villeneuve garde néanmoins d’excellents souvenirs de sa propre carrière, et de sa vie. «Tout a été drôle dans ma vie, je n’ai rien de négatif. Que tu te plantes ou que tu ne te plantes pas, tout est bon à vivre dans la vie. Pour moi comme pour mon frère Gilles, c’était naturel de rouler vite, de peser sua suce. Je n’ai aucun regret de ma carrière. Même si je me suis planté à bien des places, que je me suis blessé parfois, ce n’est pas tout le monde qui a fait ça. Moi, je l’ai fait.»

Et c’est pour ça, veux, veux pas, que Jacques Villeneuve sera intronisé au Temple de la renommée du Grand Prix de Trois-Rivières!


Un retour raté pour Jacques Villeneuve

Le légendaire pilote n’a pas complété un seul tour en qualifications pour la course des Légendes

Hugo Paquet a 17 ans. On l’excusera de ne pas se rappeler des cinq victoires de Jacques Villeneuve au Grand Prix de Trois-Rivières, dont sa première en 1976, année de naissance de… son père! Pourtant, le jeune homme et le légendaire pilote de Saint-Cuthbert seront tous les deux en piste, ce week-end, dans les deux courses de la série des Légendes modifiées. «Je connais plus l’autre Jacques Villeneuve (le neveu), sourit le jeune homme. C’est quand même un nom célèbre; une partie du circuit porte son nom.»

Jacques Villeneuve.

Jacques Villeneuve.

Si Hugo et son père Steve, qui se souvient avoir vu courir Gilles en Formule 1 à la télévision, ne gardent pas de souvenirs impérissables de l’oncle Jacques, d’autres, plus âgés, ne l’ont pas oublié. Avant la première qualification des Légendes modifiées, vendredi, certains amateurs sont allés lui montrer de vieilles photos, soigneusement découpées dans un journal et encadrées, des années de motoneige des frères Villeneuve. Photos que le pilote s’est fait un plaisir d’autographier.

Même ceux qui ne l’ont pas vu courir, comme le propriétaire de l’équipe pour laquelle Villeneuve court en fin de semaine, Maxime Tessier, ne sont pas insensibles à ses exploits passés. «Je connais sa carrière sans l’avoir vu courir, assure-t-il. Avoir un passionné comme lui dans mon auto, c’est valorisant.» Les deux pilotes ont fait connaissance cet été, sur le circuit d’ICAR, où Villeneuve a découvert pour la première fois la voiture qu’il va piloter en fin de semaine. Tessier a tout de suite constaté qu’il avait affaire à un pilote d’expérience. «Ses grandes connaissances amènent des conseils de professionnels, note-t-il. Pour l’instant, ici à Trois-Rivières, il me laisse aller avec les réglages; ensuite, on va apporter des ajustements avec ce qu’il va nous dire.»

De fait, la voiture que Jacques Villeneuve a découverte à ICAR est un peu trop nerveuse à son goût, surtout sur un circuit comme celui de Trois-Rivières, où les murs omniprésents ne pardonnent pas. «C’est une voiture très nerveuse, et on ne peut pas faire autant d’ajustements comme les monoplaces avec lesquelles je suis habitué de rouler ici, expliquait-il avant la première qualification. Je vois ça comme un défi : la piste ne permet pas d’avoir une voiture nerveuse; c’est à moi de m’ajuster», conclut celui qui avoue tout de même une certaine nervosité pour son retour en piste, sept ans après sa dernière participation au GP3R. «La nervosité est plus là qu’avant. J’ai dit à mon épouse : je pense que j’ai le trac!», sourit-il.

Villeneuve avait raison de se méfier des murs. Dès son premier tour de piste en qualification, il a percuté le mur avec l’avant droit de sa voiture, avant même de pouvoir inscrire un chrono. «En entrant dans le deuxième virage, l’arrière a commencé à glisser, expliquait le pilote. Puis, quand j’ai corrigé, les pneus arrière ont mordu et j’ai touché le mur avec l’avant droit. J’aurais peut-être dû la laisser aller et faire un tête-à-queue. Je n’aurais peut-être pas touché le mur, mais c’est difficile de se mettre ça dans la tête.» Villeneuve reconnaît avoir du mal à s’habituer à cette petite voiture très survireuse. «Je n’ai jamais conduit une auto dont l’arrière glisse autant, et j’ai du mal à m’y habituer. Est-ce que j’ai vieilli tant que ça que je ne suis plus capable?», se demande-t-il.

Villeneuve s’élancera donc 22e et dernier de la première course au programme du week-end, samedi. Le propriétaire de la voiture, Maxime Tardif estime, en effet, qu’il sera capable de la réparer pour la course. «Il y a beaucoup de dommage, mais c’est juste de la quincaillerie, a-t-il constaté après avoir examiné le bolide. Le châssis n’est pas touché.»

Et même s’il ne dispose pas de toutes les pièces nécessaires dans son inventaire, il pourra compter sur la collaboration des autres équipes. «Plusieurs gars sont déjà venus me voir pour m’offrir leur aide, reprenait-il. Cette série, c’est une belle famille. Tout le monde est prêt à s’aider.»


La retraite attendra pour Jacques Villeneuve

Le vétéran pilote pas encore prêt à mettre fin à sa carrière

Ça devait être sa dernière course. Enfin, peut-être. La participation de Jacques Villeneuve à la 52e édition du Grand Prix de Trois-Rivières devait non seulement mettre un point d’orgue à une carrière amorcée en 1976, mais aussi souligner son intronisation au Temple de la renommée du Grand Prix.

L’intronisation a bien eu lieu, dimanche, en même temps que celle de James Hunt, dont la participation au GP3R en 1976 avait contribué à lancer la carrière de son frère Gilles. Mais pour la retraite, par contre, on repassera!

«Mon nom, c’est mon gagne-pain, soulignait-il, même si je ne pense pas que je vais conduire de gros bolides comme les stock-cars ou autre.» Il refusait toutefois d’affirmer que cette course de la série des Légendes modifiées, qu’il a terminée au 19e rang, allait être sa dernière. D’ailleurs, il n’a pas voulu fermer la porte quand un des responsables de l’équipe est venu lui parler d’un possible retour en piste dans ces voitures. «Je ne dis pas non, et je ne dis pas oui non plus, souriait-il. Ça va dépendre des conditions.»

Le coureur de Saint-Cuthbert, qui aura quand même 69 ans en novembre prochain, affirme avoir apprécié son week-end trifluvien. «Je me suis amusé, même si j’ai malheureusement fait travailler l’équipe (après son accident du vendredi). J’aurais aimé ça être plus performant, me battre en milieu de peloton pour donner un meilleur spectacle aux gens», regrette-t-il toutefois.

Dans la première des deux épreuves du week-end, samedi, Villeneuve s’est retrouvé classé 22e, même s’il a terminé l’épreuve sur le tour du meneur, malgré un tête-à-queue, vraisemblablement à cause d’un problème de transpondeur. La veille, son équipe avait travaillé jusqu’à 23 heures pour réparer sa voiture après la légère touchette du pilote de Saint-Cuthbert durant la séance de qualification de vendredi.

En qualification pour la deuxième course, dimanche, les mêmes problèmes ont refait surface. D’abord crédité du 4e temps, à sa grande surprise, Villeneuve a finalement glissé au 19e rang, malgré un autre tête-à-queue sans trop de conséquences. «J’aimerais bien trop ça que ça soit vrai, mais je ne le crois pas!», souriait-il avant de connaître son classement final. La course, disputée en fin de programme, dimanche, lui a quand même permis de retrouver les vieilles sensations de course, comme quoi la flamme n’est pas tout à fait éteinte…

Ennuyé depuis ses premiers tours de piste par le comportement d’une voiture qu’il trouvait trop survireuse et imprévisible, Villeneuve s’est servi de son expérience pour en améliorer le comportement. «On ne peut ajuster grand-chose sur ces voitures-là, bien moins que les monoplaces que je suis habitué de conduire, expliquait-il. J’ai essayé de contrôler le survirage en diminuant l’adhérence de l’avant; les quelques ajustements que j’ai faits ont répondu à ce que je m’attendais.» Après la qualification de samedi, par exemple, il a demandé à l’équipe de prendre la pression des pneus. «Ils n’avaient jamais fait ça. C’est pourtant bien utile pour améliorer la tenue de route.»

En fin de compte, Villeneuve a retrouvé une voiture plus prévisible. «J’étais plus habile. Je n’étais pas vite, vite, mais j’étais pas trop pire au freinage. Ce ne sont pas des voitures qui sont si faciles à conduire que ça; il faut toujours rester alerte pour ne pas se faire surprendre. Physiquement, c’est du travail, plus même qu’une Formule Atlantique, à l’époque. Au moins, j’ai pu me battre en piste. La fin de semaine a mal commencé, mais en fin de compte, je me suis amusé..»

Assez pour y retourner? On verra. On verra.

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