Une GP3/16 pour plus de dépassements
Adderly Fong, Koiranen GP
GP3 Series Media Service
Depuis l'arrivée de la GP3/13 il y a deux ans, les dépassements se sont fait rares en GP3 Series et les courses s'apparentent parfois à des processions, surtout en comparaison de la très animée grande sœur qu'est le GP2.
Confrontée à ce problème, l'équipe technique du GP3 a pris le taureau par les cornes en apportant des modifications aérodynamiques à la monoplace l'an dernier pour que les voitures soient capables de se suivre plus facilement, et en allongeant la durée de la course 1 de dix minutes.
En effet, une partie du spectacle présent en GP2 est lié à la dégradation des pneus, facteur moins aisé à obtenir lors de courses plus courtes, comme l'explique Didier Perrin, directeur technique du GP2 et du GP3, dans une interview accordée à Motorsport.com.
"Nous avons une difficulté avec la GP3, c’est que la durée des courses est très courte," confirme Perrin. "Cela ne facilite pas l’aspect spectaculaire des courses, parce qu’il ne faut pas oublier que la dégradation des pneus joue un rôle important pour apporter du spectacle, et quand on a des courses de trente minutes, c’est très difficile d’avoir une dégradation de pneus."
"Parce qu’il faut que nous choisissions le type de pneus que nous allons apporter sur un circuit plusieurs mois à l’avance. Autant nous connaissons la granulométrie du terrain, autant nous ne savons pas quelle température il va faire le jour de la course."
Tout ce qui peut apporter des différences de réglages entre les voitures est favorable au spectacle
Didier Perrin
Or, des pneus à dégradation rapide sont un exercice formateur à la fois pour les pilotes qui doivent les gérer et pour les ingénieurs, à qui il faut s'assurer de trouver les bons réglages.
"Nous sommes donc parfois obligés d’être un petit peu conservateurs dans le choix," poursuit Perrin. "Il est très difficile, sur une course de trente minutes, d’apporter un pneu qui va permettre une dégradation, qui va permettre de faire la différence entre différents réglages de voiture."
"Parce que la dégradation des pneus, c’est quelque chose qui concerne les pilotes bien sûr dans la façon dont ils conduisent, ils peuvent préserver leurs pneus, mais cela concerne aussi les ingénieurs et la façon dont ils règlent les voitures. Là encore, tout ce qui peut apporter des différences de réglages entre les voitures est favorable au spectacle."
Cette année, il semble que les courses soient plus animées au sein du peloton GP3, signe que les efforts de l'équipe technique ne sont pas vains.
"La principale difficulté, en GP3, c’est la durée des courses," rappelle Perrin. "C’est pourquoi nous avons augmenté la durée de la course 1 à quarante minutes. Nous commençons à voir ça porter ses fruits, cela aide."
"L’année dernière, avec les modifications aérodynamiques et l’augmentation de la dimension des pneus avant, nous avons fait un bon step. Cette année, nous augmentons la durée de course, toujours dans le même objectif : faciliter les dépassements et augmenter l’intérêt pour le spectateur et pour les pilotes."
Les nouveautés à venir pour la GP3/16
Cette saison est toutefois la dernière de la GP3/13, les monoplaces GP2 et GP3 suivant toujours des cycles de trois ans. C'est donc une nouvelle monoplace que l'on va découvrir la saison prochaine, la GP3/16, avec des nouveautés notables par rapport à la voiture actuelle.
Parmi celles-ci, un nouveau moteur, alors que la GP3/13 actuelle est dotée d'un V6 atmosphérique construit par AER.
"Pour la GP3 de 2016, nous allons avoir un nouveau moteur qui sera vraiment un moteur de course cette fois-ci, ce ne sera pas un moteur dérivé de la série," commente Perrin. "Nous allons voir un vrai moteur développé depuis zéro pour l’application GP3."
À l'image du GP2 également, le niveau de sécurité de la monoplace va être amélioré et les dimensions augmentées pour permettre aux pilotes les plus grands d'y être plus à l'aise.
"Nous allons augmenter le niveau de sécurité global de la GP3 pour l’année prochaine," poursuit le Français, "et la voiture sera plus grande pour pouvoir accepter les plus grands et les plus gros pilotes. Ce seront les différences principales."
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Mais la principale amélioration sera évidemment au niveau de l'aérodynamique, et son but principal sera de faciliter les dépassements qui sont si difficiles depuis 2013.
"Au niveau aérodynamique, nous avons, dès la conception, tiré profit de toutes les études que nous avions faites dans l’hiver 2013/2014," explique Perrin, "parce que nous avions fait beaucoup de recherches pour savoir ce qui pourrait améliorer le dépassement en GP3 car nous avions identifié un problème à ce niveau-là. Là, du coup, nous avons dès le départ commencé à travailler l’aérodynamique avec cet objectif-là."
"Au lieu d’avoir, comme l’année dernière, dû adapter la voiture pour essayer de l’améliorer au niveau du déventement derrière un autre concurrent, cette fois-ci, la voiture, depuis le départ, a été conçue justement pour que le déventement derrière une autre voiture soit minimal. Là aussi, nous espérons que ce sera mieux et que nous aurons des courses sympa."
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