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Alonso fera-t-il aussi bien que les autres Champions du monde ?

Notre confrère David Malsher a fouillé le passé et analyse les performances des Champions du monde de Formule 1 aux 500 Miles d’Indianapolis et tente de prédire le succès que connaîtra Fernando Alonso.

Jim Clark, Lotus Ford

Photo de: Indianapolis Motor Speedway

Colin Chapman et Jim Clark
Graham Hill
Graham Hill
Le vainqueur Emerson Fittipaldi
Le vainqueur Alexander Rossi, Herta - Andretti Autosport Honda
Nigel Mansell
Jacques Villeneuve visite le stand F1 Racing
Jacques Villeneuve et Tony George
Le logo d'Andretti Autosport Honda
Michael Andretti, Alexander Rossi, Herta - Andretti Autosport Honda
Podium : le second Piero Taruffi, et le vainqueur Alberto Ascari
Fernando Alonso, McLaren
Mario Andretti

L’annonce stupéfiante et inattendue de la participation de Fernando Alonso aux 500 Miles d’Indianapolis en mai prochain a eu l’effet d’une bombe dans le milieu du sport automobile. Personne n’aurait pu prévoir cette décision, car l’Espagnol semblait plutôt être attiré par les 24 Heures du Mans, une course sur circuit routier que l’Indy 500, épreuve organisée sur un superspeedway.

Depuis les années 1950, plusieurs Champions du monde ont été attirés par la magie du Brickyard.

Les pionniers

Alberto Ascari a remporté tous les Grands Prix de la saison 1952, sauf l’Indy 500 qui faisait partie du calendrier de Formule 1. Ascari était aux commandes d’une Ferrari, la ‘375 Special’, et s’était qualifié au 19e rang. Toutefois, les roues en broches de la belle italienne n’ont pas pu résister aux contraintes imposées par le revêtement fait de briques et aux très hautes vitesses dans les virages. Ce fut un abandon.

En 1958, un grand rival d’Ascari, le quintuple Champion du monde, Juan Manuel Fangio, tenta sa chance sur l’ovale d’Indianapolis. Il essaya plusieurs voitures durant les essais, mais ne parvint jamais à être dans le rythme. Il retira son inscription et ne revint jamais dans l’Indiana.

Sir Jack Brabham était un double Champion du monde, comme Alonso, quand il décida d’inscrire une Cooper-Climax à l’Indy 500. À l’attaque, Brabham s’était qualifié 13e et a terminé dans le top 10 en dépit de la faible puissance de son moteur, mal adapté à une telle course.

Deux ans plus tard, Jimmy Clark et l’écurie Lotus terminèrent au second rang. Deux ans plus tard, Clark fit ce qu’Alonso devra faire en mai, c’est-à-dire rater le Grand Prix de Monaco pour courir sur le Brickyard. Ce fut payant, car l’Écossais termina premier. Il retourna ensuite en Europe poursuivre sa carrière en F1.

Clark retourna aux États-Unis en 1966. Certaines preuves démontrent qu’il a bel et bien remporté la course, mais une confusion s’est installée chez les officiels après que Clark ait effectué deux tête-à-queue durant l’épreuve, sans rien toucher. Toutefois, après bien des palabres, Graham Hill fut déclaré le vainqueur d’une course qui s’est terminée dans la controverse, les chronométreurs ayant clairement perdu le fil de la course à un moment décisif.

Champion du monde en 1967, le Néo-Zélandais Denny Hulme a disputé quatre éditions de l’Indy 500 entre 1967 et 1970, décrochant deux places de quatrième. Jochen Rindt a aussi goûté à l’Indy 500 à deux reprises avant sa dernière saison en F1 durant laquelle il s’est tué sur le circuit de Monza, méritant quand même le titre de Champion du monde.

Participation en baisse

Au courant des années 1970, les pilotes se sont spécialisés dans des disciplines précises. Grand défenseur de la sécurité des pilotes, Jackie Stewart a participé à deux reprises à l’Indy 500. Il aimait cet ovale de haute vitesse et y affronter des pilotes qu’il admirait. Stewart a mené la course durant 40 tours en 1966, mais son moteur a rendu l’âme avec seulement neuf boucles à parcourir. Il revint un an plus tard, sans connaître le succès.

Le seul grand pilote de Formule 1 à avoir eu le courage de traverser l’Atlantique à plusieurs reprises pour se qualifier pour l’Indy 500 et y participer fut Mario Andretti, vainqueur sur le Brickyard en 1969. En 1980, sa Penske PC9 semblait être la seule voiture à constituer une sérieuse menace à la Chaparral 2K de Johnny Rutherford. Malheureusement pour Andretti, sa chevauchée se termina brusquement à cause d’une panne d’allumage. Le pauvre Mario connu le même sort d’abandonner au pire de la course moment lors des éditions 1981, 1982, 1987 et 1993 alors qu’il pouvait gagner. On aurait dit que le Champion du monde de F1 de 1978 était poursuivi par la malchance.

Deux fois Champion du monde avec les écuries Lotus et McLaren, le Brésilien Emerson Fittipaldi a gâché sa fin de carrière en F1 au volant d’une voiture de son pays, la Copersucar, absolument pas compétitive. S’il était demeuré chez McLaren ou s’il avait été recruté par Ferrari, Fittipaldi aurait certainement remporté plusieurs autres titres mondiaux.

Après une brève incursion en IMSA, Fittipaldi a décidé de s’essayer en série IndyCar. Avec son style de pilotage coulé et tout en douceur, et son courage légendaire, Fittipaldi a remporté l’Indy 500 à deux reprises : en 1989 aux commandes d’une Penske inscrite par Patrick Racing et en 1993 avec l’écurie officielle Penske.

La folie Mansell

Quand Fittipaldi a effectué ses débuts sur le Brickyard en 1984, il avait déjà quitté la F1 depuis trois saisons. En comparaison, Nigel Mansell est arrivé chez Newman/Haas Racing en 1993 comme Champion du monde en titre. Ses débuts causèrent le déplacement massif de journalistes, reporters et photographes qui étaient à l’affût de ses moindres gestes. Le Britannique a remporté la victoire dès sa première course à Surfers Paradise en Australie avant de subir un énorme accident sur l’ovale de Phoenix. Puis, Mansell a décroché la pole position à Long Beach avant de terminer troisième.

À Indianapolis en mai, Mansell s’est qualifié au huitième rang, a mené durant 34 tours avant de se classer troisième. Il a en effet mal jugé l’avant-dernière relance, permettant à Fittipaldi et à Arie Lukendyk de le doubler. C’était la première fois dans l’Histoire qu’aucun Américain ne figurait parmi les trois premiers.

L’année suivante, Mansell disputa une course formidable, mais ne put strictement rien faire contre les redoutables et surpuissantes Penske PC23B-Ilmor Mercedes. Il aurait certainement terminé au second rang si un retardataire ne l’avait pas percuté lorsque le peloton roulait au ralenti lors d’une neutralisation.

C’est un jeune Canadien qui termina deuxième cette année-là : Jacques Villeneuve. Un an plus tard, le fils du regretté Gilles Villeneuve récolait la victoire, et deux ans plus tard, il était sacré Champion du monde au volant d’une Williams-Renault.

En 2014, 20 ans après avoir effectué ses premiers tours de roue sur le Brickyard, Villeneuve était de retour à Indianapolis avec l’écurie Schmidt Peterson Motorsports. Au volant d’une monoplace au moteur anémique, Villeneuve avait peu à prouver. Il se qualifia sur la 9e ligne de départ et termina au 14e rang, sans gloire et dans l’anonymat.

Grand rival de Mansell en F1, le triple Champion du monde, Nelson Piquet, a lui aussi été séduit par l’Indy 500. Recruté par l’écurie Menard’s en 1992, il fut victime d’un horrible accident quand sa voiture a roulé sur un débris et foncé droit dans le mur. Le Brésilien s’en est tiré avec deux chevilles broyées. Piquet a effectué un retour l’année suivante. Il s’est qualifié pour la course, mais a dû abandonner suite à des ennuis de moteur.

Alonso dispose de tous les bons outils

Fernando Alonso est dans une position fort différente. Il est encore très agressif en dépit des dernières saisons gâchées par un moteur Honda pas à la hauteur de la situation. C’est tout à fait l’inverse en IndyCar où le moteur Honda brille de tous ses feux après avoir remporté la victoire lors des deux premières épreuves de la saison 2017. De plus, le moteur Honda disposait d’un petit, mais véritable, avantage sur le Chevrolet lors des courses organisées sur les superspeedways l’an dernier.

L’inscription de McLaren pour Alonso sera gérée par Andretti Autosport, l'écurie la plus puissante à Indianapolis l'an dernier, et gagnante de l’Indy 500 au cours de deux des trois dernières années. La mauvaise chance a peut-être pourchassé Mario, Michael et son fils Marco Andretti sur le Brickyard, mais l’écurie qui porte leur nom est l’une des meilleures de la série.

La seule présence de Fernando Alonso à une course IndyCar, même à titre de simple spectateur, aurait créé un véritable chaos. Son intention de participer à la 101e édition des 500 Miles d’Indianapolis en mai va générer un gigantesque intérêt pour cette épreuve. Ne vous y méprenez pas : Alonso ne disputera pas cette course pour le plaisir ou pour accumuler de l’expérience. Il est très sérieux à l’idée de coiffer la fameuse triple couronne en remportant le Grand Prix de Monaco (ce qu’il a fait en 2006 avec Renault et en 2007 avec McLaren), en plus de l’Indy 500 et des 24 Heures du Mans.

En dépit de son immense talent, il est évident qu’Alonso aura beaucoup à apprendre en très peu de temps. Il n’a jamais roulé sur un ovale, et encore moins sur un superspeedway ultra rapide. Il devra s’inspirer des leçons apprises par les autres Champions du monde qui se sont essayés sur l’ovale d’Indy. Le fier Espagnol a toutefois éliminé tous les facteurs qui pouvaient le perturber ou lui nuire, et a mis toutes les chances de son côté. Il sait qu’il va disposer d’une réelle possibilité de gagner cette course prestigieuse. Il va se présenter au circuit avec tous les outils nécessaires pour bien figurer.

Reconnu depuis longtemps comme le “pilote de Formule 1 le plus complet”, Alonso possède une chance unique de prouver qu’il est aussi polyvalent.

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