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Les souvenirs de Jacques Villeneuve, vainqueur des "505" Miles d’Indianapolis

En 1995, le Québécois Jacques Villeneuve est devenu le premier pilote à combler un retard de deux tours sur le leader pour remporter la victoire dans l'une des courses les plus spectaculaires au monde, les 500 Miles d’Indianapolis.

Jacques Villeneuve

Photo de: IndyCar Series

Le vainqueur Jacques Villeneuve fête sa victoire
Jacques Villeneuve, Venturi
Jacques Villeneuve, Venturi
Jacques Villeneuve
Green, Pollock et Villeneuve
Jacques Villeneuve

En 1995, Villeneuve dispute sa deuxième saison en série IndyCar au sein de l’écurie Team Green commanditée par Player’s. Il est coaché d’excellente façon par Tony Cicale, une aérodynamicien très expérimenté et excellent pédagogue.

Qualifié cinquième, Villeneuve effectue un début de course prudent et décide de ne pas ravitailler lors d’une neutralisation. Il reste en piste, mais il ne sait pas qu’il mène la course. Il double accidentellement la voiture de sécurité. La sanction tombe : pas un, mais deux tours de pénalité. Jacques Villeneuve a récemment raconté à Motorsport.com comment il avait vécu cette course difficile. Il nous parle d’abord de cette lourde pénalité.

 "Ça m’a mis en furie. J’étais vraiment vexé, parce qu’il s’agissait d’une pénalité qui aurait pu facilement être évitée. Le conducteur de la voiture de sécurité n’a pas essayé de m’empêcher de le doubler. C’était le chaos et personne ne savait qui était en tête à ce moment-là. C’était ahurissant de ruiner de telle façon l’Indy 500 ; la course automobile la plus importante au monde."

Rester calme

"Mais personne ne s’est énervé. L’équipe a été très forte. Barry Green [directeur de l’équipe] et Tony Cicale [ingénieur] sont tout de suite intervenus à la radio pour me rappeler que c’était une longue course et que tout pouvait survenir. Je leur faisais entièrement confiance. C’est pour cette raison que j’ai commencé à prendre des risques. C’est devenu pour moi tour de qualif après tour de qualif, ce qu’on ne fait jamais à Indianapolis. Tous les cinq ou dix tours, je regardais le classement sur la grande colonne, et je voyais que je remontais."

"En essais et en qualifications, on a constaté que ma Reynard-Ford n’était pas au niveau des autres voitures à moteur Honda et à pneus Firestone. Par contre, côté châssis, côté réglages, on était les meilleurs, voire les mieux préparés. Il nous manquait un peu de moteur et un peu de gomme de pneus."

Des pneus Goodyear expérimentaux

"Pour la course, Goodyear avait apporté des pneus qui n’avaient jamais été essayés. Goodyear a conçu et fabriqué des pneus, et les techniciens se sont dits "On les mettra durant la course et on verra ce que ça donnera". On n’a pas installé ces nouveaux pneus tout de suite, car avec les pneus normaux, c’était acceptable. On a attendu que d’autres équipes les installent pour voir comment ils se comportaient."

"C’est lorsque l'on a pris la pénalité que la décision fut prise de rouler avec les pneus expérimentaux. Ils étaient comme des pneus de qualifications ! Le grip était incroyable. Je pouvais rester très près des autres dans le trafic. L’équilibre de la voiture est resté bon, ce qui est vraiment impressionnant, surtout aux vitesses auxquelles ont roulait à cette époque. Aujourd’hui, jamais on ne verrait un manufacturier de pneumatiques apporter des pneus jamais essayés en course. Surtout pas à Indianapolis !"

"Un autre avantage est venu du fait que je consommais moins de carburant que les autres. Chaque relais, je parcourais deux ou trois tours de plus que les autres. Je disposais aussi d’un 6e rapport que j’utilisais parfois en aspiration pour économiser du carburant. Et aussi pour soulager le moteur. Il m’arrivait de lever le pied en virage, juste un tout petit peu, pour ne pas qu’il explose durant les cinq derniers tours."

Mon plus beau virage

"Par contre, je me suis retrouvé avec des pneus usés à la corde à un certain moment. J’ai glissé durant tout le virage 2, totalement en travers de la piste. Je me suis dit "Comment vais-je arriver à ne rien taper ?" Je n’ai pas soulagé l’accélérateur et la voiture s’est remise en ligne droite, à 30 cm du mur. Je pense que ça été le plus beau virage de toute ma carrière ! J’ai bien cru que ma course allait se terminer. Ça m’a calmé un peu."

"Plus tard durant la course, lors d’une neutralisation, j’ai connu un autre moment délicat. Un sac de plastique s’était coincé dans l’antenne située sur le dessus du châssis, juste devant mes yeux, et ça m’énervait. Je n’arrivais pas à l’attraper avec mes doigts. J’ai donc détendu mes ceintures de sécurité pour pouvoir me pencher vers l’avant. Puis, je me suis brusquement souvenu que j’en avais coupé le bout pour les raccourcir, car elles avaient tendance à battre au vent. Quand j’ai cessé de tirer dessus, il ne restait qu’un centimètre de ceinture. Si l’extrémité était sortie de la boucle, j’aurais été obligé de m’arrêter aux stands."

Une poignée de tours à parcourir

"Tout fonctionnait bien et lors de la dernière neutralisation avec un peu plus d’une dizaine de tours à parcourir, j’étais en deuxième place derrière Scott Goodyear [à bord d’une Reynard à moteur Honda et en pneus Firestone]. Je me suis dit "deuxième pour une seconde année de suite, c’est très bon". Mais soudainement, je me suis dit que même s’il était plus rapide que moi, il fallait que je lui mette une pression énorme pour qu’il commette une erreur. Alors, je l’ai énervé. Alors que nous roulions derrière la voiture de sécurité, je me suis placé à côté de lui, je donnais des coups de freins, puis des coups d’accélérateur. Au drapeau vert, je l’ai vu partir comme une fusée. Il a doublé la voiture de sécurité et moi, j’ai sauté sur les freins. Je me suis dit "Le règlement est clair. J’espère qu’ils vont le pénaliser". Il existait une petite chance que ça fonctionne. J’ai joué au poker, et ça a marché !"

"Si la course fut difficile, ça a rendu la victoire encore plus agréable. Si nous n’avions pas pris cette pénalité en début de course, peut-être n’aurions-nous pas gagné ? Je n’aurais pas attaqué comme un fou durant toute la course et nous n’aurions pas pris ces risques ridicules. Cette course va demeurer les seuls 505 Miles d’Indianapolis. Cela va rester un record, un événement historique."

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