Un format ultra compact ce week-end dans le Wisconsin
Will Power, Team Penske Chevrolet
IndyCar Series
La Formule E ferait-elle des émules? À l’exception d’une première séance d’essais libres de 75 minutes ce samedi à minuit heure française, les organisateurs de la 12e manche du Championnat IndyCar 2015, disputée sur le Milwaukee Mile, ont choisi de regrouper la quasi intégralité de l’événement sur la seule journée de dimanche.
Cela commencera par une seconde séance libre à 16h15 en France, d’une durée de 45 minutes, suivie des qualifications de 19h30 à 20h30. Le départ de la course, lui, sera donné à 23h30. Une nouveauté qui n’est pas pour déplaire au légendaire A.J. Foyt.
“Je suis content de voir que ce format a été adopté car c’est moins onéreux pour les équipes et ça rend les choses plus faciles sur certains points,” dit l’ancien pilote devenu propriétaire d’écurie. “On économise beaucoup d’argent, et de fatigue pour la voiture et les mécaniciens. On réduit aussi la facture pneus, car on utilise moins de gommes que d’habitude.”
Si l’argument financier paraît incontestable, tout le monde ne sera sans doute pas d’accord, au sujet de la fatigue, avec Foyt dont il est vrai que les deux voitures (aux mains de Takuma Sato et Jack Hawksworth) portent les couleurs... du sponsor de la course! Il enfonce néanmoins le clou.
“J’aimerais que cela se passe de cette façon à l’avenir. Ça fait le tri entre les hommes et les petits garçons. C’est mieux que de rester assis là pendant deux jours à scruter les écrans et les erreurs que l’on commet, ou, pour les ingénieurs, à essayer de chercher comment faire pour aller plus vite. Il faut beaucoup plus de talent pour tout faire en une journée. C’était comme ça dans le passé et je souhaite que ça le redevienne dans le futur.”
Un rendez-vous historique
Le Milwaukee Mile est un point de rendez-vous incontournable des championnats de monoplaces américains, qui accueille des courses depuis... 1903. Depuis qu’il a été asphalté en 1954, il n’a été absent du calendrier qu’en 2010. A.J. Foyt, déjà lui, y avait signé la dernière victoire d’un roadster en 1964, avant l’ouverture d’une nouvelle ère alors déjà initiée par Jim Clark et sa Lotus-Ford, vainqueurs l’année précédente : celle des voitures équipées d’un moteur à l’arrière.
Longtemps disputée le week-end suivant les 500 Miles d’Indianapolis, la course de Milwaukee en était une sorte de petite revanche sur un ovale totalement à l’opposé du Brickyard: un petit anneau d’un mile, comme son nom l’indique, avec deux grandes courbes et un revêtement plat.
Parmi les pilotes en activité, Juan Pablo Montoya avait offert sa première victoire à Toyota en CART à Milwaukee en 2000, et Sébastien Bourdais y avait remporté la toute dernière course de ChampCar (ex-CART) disputée sur le “Mile” six ans plus tard. Ryan Hunter-Reay s’y est imposé à trois reprises en 2004 puis 2012 et 2013. Tony Kanaan (2006 et 2007), Ryan Briscoe (2008), Scott Dixon (2009) et Will Power (2014) figurent également au palmarès.
Montoya vise un double doublé
Du côté des équipes, c’est très simple: depuis 2004, les trois grosses écuries du championnat se sont partagé les lauriers. Ganassi y compte en effet deux succès (en 2009 et 2011), Penske trois (en 2005, 2008 et 2014), et Andretti détient le record avec cinq victoires obtenues les années restantes!
À noter également que Milwaukee avait été le seul circuit à recevoir tant l’IRL que le ChampCar entre 2004 et 2006. Une particularité qui en dit long et illustre bien tout ce qui précède.
Ce dimanche, 15 ans après sa victoire qui était survenue juste après son succès aux 500 Miles d’Indianapolis, Juan Pablo Montoya, vainqueur à Indy en mai, fera tout pour signer un nouveau doublé en s’étant adjugé les deux courses. Ce serait le meilleur moyen pour lui de consolider sa place de leader du championnat, et peut-être de faire un pas décisif vers le titre face à Dixon, Power et Helio Castroneves notamment – même si l’IndyCar nous a habitué ces dernières années à davantage de suspense!
Côté français, outre Sébastien Bourdais et Simon Pagenaud qui espère remporter enfin son premier succès avec Penske, Tristan Vautier sera bien présent (ainsi que dans l'Iowa le week-end suivant) avec l’écurie Dale Coyne Racing.
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