Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse
Analyse

La rédemption de Sacha Fenestraz, sacré au Japon

Être écarté par le programme de jeunes pilotes d'une écurie de Formule 1 est un coup dur dont de nombreux jeunes loups ne se relèveraient pas, mais Sacha Fenestraz a réagi de la manière la plus convaincante qui soit.

Sacha Fenestraz (B-Max Racing with Motopark)

Sacha Fenestraz (B-Max Racing with Motopark)

Jun Goto

La déception est un sentiment commun à tous les pilotes de course. Il y a davantage de frustrations et d'échecs que de victoires et de titres. Pour les jeunes qui rêvent de Formule 1, être écarté par une académie peut être le coup dur ultime. Mais la réaction d'un pilote à un tel événement peut devenir sa force, comme l'a prouvé Alexander Albon, qui a fait ses débuts chez Red Bull Racing après avoir dû quitter le Red Bull Junior Team fin 2012. Si l'on se montre humble et travailleur en faisant preuve d'autocritique, les résultats et les opportunités finissent par se présenter.

Lire aussi :

Ayant échoué à finir dans le top 3 de la saison 2018 de F3 Europe comme le lui avait demandé Renault, Sacha Fenestraz a vu sa lancée stoppée net lorsque l'académie du Losange lui a signifié son départ. Le beau-frère de José María López ne s'était classé que 11e au général, à 173 points de la troisième place occupée par Robert Shwartzman, ce même Shwartzman que Fenestraz avait aisément battu pour le titre en Formule Renault Eurocup l'année d'avant. Outre une victoire à Pau et deux pole positions, cette saison est décrite par l'intéressé comme "la pire de ma carrière". Sa confiance en a pris un coup, surtout après avoir succédé chez Carlin à Lando Norris, qui avait remporté le titre 2017 et dont la carrière est également gérée par ADD Management.

La troisième place à Macao, avec les pneus Yokohama plutôt que les Hankook de F3 Europe, a néanmoins montré une rapidité et une maturité qui laissaient entendre que tout n'était pas perdu pour Fenestraz. Après avoir discuté avec ses compatriotes Loïc Duval et Benoît Tréluyer, qui ont longtemps couru en Super GT et en Super Formula au pays du Soleil-Levant, le Franco-Argentin a fait le grand saut et a signé chez B-Max Racing with Motopark en F3 Japon, avec un programme parallèle en Super GT dans la catégorie GT300 au volant d'une Nissan GT-R.

"Le seul choix que j'avais [en Europe] était la nouvelle [FIA] F3, qui est très coûteuse sans pour autant permettre un grand temps de piste, malheureusement", explique Fenestraz. "Nous avons donc décidé de venir au Japon. Je prends à nouveau du plaisir à courir et je prends le volant quasiment tous les week-ends, alors que si j'étais resté en Europe, je piloterais peut-être une fois par mois. Le niveau est très relevé en F3, Team TOM'S est un peu comme le Prema japonais [en d'autres termes, la référence, ndlr], et nous avions donc du pain sur la planche pour les battre."

Sacha Fenestraz, B-Max Racing with motopark F3

Fenestraz dispose d'un simulateur construit par Adrian Quaife-Hobbs (ancien pilote GP2 désormais spécialisé dans ce domaine) dans son appartement à Tokyo, ce qui s'est avéré crucial pour son apprentissage. Les résultats ont suivi avec une victoire dès la première course à Suzuka et le titre remporté à deux épreuves du but à Motegi, après un huitième succès. Le jeune pilote de 20 ans s'est rapidement adapté à toutes ces nouvelles pistes et a remporté cinq des six premières courses, dont un hat trick à Autopolis dans des conditions changeantes, où il a signé la pole position avec plus d'une seconde d'avance sous la pluie. Cerise sur le gâteau, il est deuxième du championnat dans le "monde complètement nouveau" qu'est le Super GT, avec une victoire qui lui a échappé de justesse à Buriram quand son coéquipier Kazuki Hiramine a été dépassé au dernier tour.

"L'année a été dure", commente Fenestraz. "Il fallait apprendre les circuits et une nouvelle catégorie comme le GT, qui est beaucoup plus difficile que ce que je pensais, sans oublier le fait de sauter d'une voiture à l'autre. La plus grande différence, c'est le poids. Dans les chicanes, [la GT-R] est un peu comme un bateau, et on n'y voit pas aussi bien que dans la F3. Au départ, on ne sait pas trop où mettre les roues. Suzuka par exemple est un circuit très difficile en GT par rapport à la F3, il y a peut-être trois ou cinq virages qui commencent à être de vrais virages. C'est là-dessus que j'ai travaillé vraiment dur sur le simulateur."

Quand Fenestraz habitait en colocation avec Norris l'an dernier, ils faisaient souvent la course en ligne pour mieux comprendre l'effet de l'aspiration et la perte d'appui aéro derrière une autre voiture dans les différents virages. Ce fut particulièrement utile sur ces "pistes très délicates, étroites, old-school, sans la moindre marge d'erreur", par exemple à Autopolis, où Fenestraz a dépassé Toshiki Oyu par l'extérieur, en slicks sur une piste humide, pour remporter ce qu'il a décrit comme "l'une des courses les plus dures de ma carrière".

Sacha Fenestraz (B-Max Racing with Motopark)

Mais le simulateur s'avère plus particulièrement utile pour apprendre comment se faire prendre un tour par les GT500, qui sont plus rapides en Super GT, sans perdre trop de temps : "C'est principalement pour ça que j'utilise le simulateur. J'apprends à gérer le trafic. J'essaie toujours de prendre une voiture plus lente, d'avoir des voitures rapides qui arrivent de derrière. Même si ce n'est pas le même circuit, parfois le simple fait de réfléchir à ce qu'il faut faire est utile."

Lire aussi :

Fenestraz reconnaît que parti au Japon "m'a légèrement éloigné de mon rêve", mais il y emmagasine diverses compétences qui lui seront très utiles si une opportunité se présente avec un constructeur en Endurance. "C'est mon second objectif après la F1", confie-t-il. "Être pilote professionnel serait une très belle réussite." Mais tout espoir de rejoindre Norris en F1 n'est pas perdu. "Ce n'est pas impossible", insiste celui qui vise la Super Formula et la catégorie GT500 du Super GT pour 2020. "Beaucoup de pilotes qui ont atteint la F1 sont passés par le Japon – pas autant que ceux qui ont gravi les échelons en Europe, mais quelques-uns quand même. Bien sûr, c'est un peu plus dur, mais si l'on fait du bon travail, cela reste possible."

Comme le montre la trajectoire de la carrière d'Albon, un revers n'est pas éliminatoire. Refuser de s'avouer vaincu ne peut être qu'une bonne chose.

Be part of Motorsport community

Join the conversation
Article suivant Fenestraz a prouvé que "Renault avait tort" de l'écarter

Top Comments

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse