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Édito - Qu'en restera-t-il ?

Après une 85e édition des 24 Heures du Mans mouvementée, les questions sont inévitablement nombreuses autour de l'avenir du LMP1.

Podium LMP1 : les vainqueurs Timo Bernhard, Earl Bamber, Brendon Hartley, Porsche Team, les deuxièmes, Sébastien Buemi, Anthony Davidson, Kazuki Nakajima, Toyota Gazoo Racing

Podium LMP1 : les vainqueurs Timo Bernhard, Earl Bamber, Brendon Hartley, Porsche Team, les deuxièmes, Sébastien Buemi, Anthony Davidson, Kazuki Nakajima, Toyota Gazoo Racing

Nikolaz Godet / Motorsport.com

Le livre de la 85e édition des 24 Heures du Mans s'est refermé dimanche. Il ne fait aucun doute que la plus grande course d'Endurance au monde a tenu ses promesses en matière de spectacle, d'intensité, de suspense et d'histoires humaines. Le Mans reste Le Mans, et son caractère unique décuple toujours les joies et les peines. Néanmoins, les questions qui circulaient déjà avant l'épreuve se posent aujourd'hui un peu plus. Porsche a remporté son 19e succès dans la Sarthe, et après ?

Le constructeur allemand s'est imposé au terme d'une remontée de l'une de ses voitures face à un peloton LMP2 qui s'est retrouvé propulsé à ce niveau en raison de l'hécatombe ayant affecté le LMP1. Le retour aux avant-postes de la 919 Hybrid était inéluctable, évitant finalement – à une heure près – le succès au classement général de l'ORECA 07 du Jackie Chan DC Racing. Les apparences ont donc été sauvées, mais à l'heure où la catégorie reine de l'Endurance paraît plus que jamais à la croisée des chemins, le symbole est fort. À l'image de ce podium LMP1 organisé dans la foulée du podium "scratch" après l'épreuve, et où ne figuraient que deux équipages. Preuve de la faillite de la catégorie sur ces 24 Heures.

Il n'est pas question de revenir ici sur les circonstances singulières qui ont conduit à l'abandon de trois des cinq machines des deux constructeurs engagés, mais les interrogations sur l'avenir sont légitimes. La veille de la course, l'ACO a présenté ce que doit être le nouveau règlement LMP1, à compter de 2020. Si des signes vers une réduction des coûts ont été donnés, ils n'ont pas forcément l'allure de véritables garanties. Car dans le même temps, la technologie hybride si coûteuse reste proéminente, avec l'obligation de parcourir un kilomètre en tout électrique après chaque ravitaillement. On peut se questionner sur la possibilité de relever un tel défi avec un budget raisonnable. 

Les limites du lien entre piste et route ?

Terre d'innovations, Le Mans est voulu par ses organisateurs comme un laboratoire pour les marques qui s'y engagent. Le lien entre la piste et la route, la pertinence pour les constructeurs de valoriser leurs technologies en piste pour mieux la vendre à Monsieur Tout-le-monde, ont été ces dernières années le vecteur de la réglementation LMP1. Le week-end dernier, ce n'est pas l'image qui a été renvoyée. Aucun des prototypes n'a terminé la course sans le moindre problème, amenant même le président de Toyota à exprimer publiquement sa désolation pour les fans après n'avoir pas offert le niveau attendu de tous.

#2 Porsche Team Porsche 919 Hybrid: Timo Bernhard, Earl Bamber, Brendon Hartley après la victoire

Difficile de ne pas retenir les images pénibles de ces pilotes tentant de ramener des prototypes à l'agonie jusqu'au stand, et échouant finalement à y parvenir. Aucun constructeur ne peut se réjouir d'un tel spectacle, et si Porsche n'avait pas réussi à décrocher la couronne, la Bérézina aurait été totale. Quelle marque accepterait de s'impliquer dans un programme aussi coûteux avec le risque de se retrouver à terre et d'être terrassé par une équipe LMP2 au budget plusieurs dizaines de fois inférieur ? Ce n'est pas l'unique question, mais l'une de celles auxquelles il faudra répondre pour convaincre les constructeurs de continuer à s'investir.

À l'heure actuelle, il semble que l'on pourra de nouveau compter sur Toyota en 2018. Aussitôt les 24 Heures du Mans terminées, la marque nippone a fait part de son intention de revenir pour enfin remporter l'épreuve. En revanche, les doutes sont nombreux au-dessus de l'implication de Porsche. Il est trop tôt pour affirmer un arrêt du programme du constructeur allemand, ni pour assurer que ce sera le cas à plus ou moins court terme, mais il est certain que des questions de posent dans ses rangs et que l'heure semble plutôt au "gel" actuellement, dans l'attente d'une décision du board.

Qui veut prendre la relève ?

Quelques mois après avoir perdu Audi – dont l'absence s'est lourdement faite sentir au Mans –, l'Endurance ne peut pas se permettre de voir Porsche suivre le même chemin en restant les bras croisés. On se retrouverait alors dans une situation similaire à celle des années 2000, avec un seul constructeur engagé, au-dessus de la mêlée. 

Drapeau à damier pour la #37 DC Racing Oreca 07 Gibson: David Cheng, Alex Brundle, Tristan Gommendy et la #38 Jackie Chan DC Racing ORECA 07-Gibson: Ho-Pin Tung, Thomas Laurent, Oliver Jarvis

Croire et espérer voir de nombreux constructeurs impliqués en même temps serait utopique. Les programmes sportifs sont faits pour être lancés mais aussi stoppés, et les cycles se succèdent au sein d'un championnat. En revanche, s'assurer le fait d'en attirer d'autres est impératif. Les règles annoncées en marge des 24 Heures du Mans peuvent-elles remplir ce rôle ? Peugeot, fréquemment cité pour un retour en LMP1, se chargera sans doute d'y apporter une première réponse prochainement, mais on peut objectivement douter d'un retour positif, si l'on se fie au cahier des charges "imposé" depuis des mois par le Lion quand il s'agit d'exprimer les conditions nécessaires à la relance d'un tel programme.

Comme dit plus haut dans ces lignes, Le Mans reste Le Mans, et ce n'est peut-être pas le destin de cette épreuve qui est en jeu. Qu'en est-il, toutefois, de tout ce qui a été articulé et mis en place avec autant de succès autour de cette course mythique pour faire vivre avec brio le gratin de l'Endurance mondiale tout au long de l'année ? Le souhait le plus ardent à formuler est de voir les meilleures décisions être prises, pour que perdure l'aventure bâtie depuis 2012.

Il y a deux ans, un pilote de F1 remportait les 24 Heures du Mans avec Porsche ; Nico Hülkenberg, pour ne pas le citer. Comment ne pas se souvenir des critiques qui affectaient la Formule 1 et son manque de spectacle, son manque de plaisir pour des pilotes regrettant de devoir parfois piloter à l'économie, ni repenser à ceux qui enviaient sans aucun doute le pilote allemand d'avoir pris autant de plaisir au volant en s'offrant le luxe de s'imposer ? Ce temps est révolu. Comme Le Mans reste Le Mans, la F1 reste la F1, et a su également faire sa révolution en 2017. On en attend tout autant du LMP1 et de l'Endurance qui, deux ans après, ont fait de Chase Carey, nouveau grand patron de la Formule 1, le starter officiel de la 85e édition. Vous avez dit symbole ?

Les mécaniciens travaillent sur la #2 Porsche Team Porsche 919 Hybrid: Timo Bernhard, Earl Bamber, Brendon Hartley

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