Dans la peau d'un pilote : partager son baquet
Tristan Gommendy prend cette année son 8e départ aux 24 Heures du Mans, avec le Jackie Chan DC Racing By Jota, en LMP2. Il fera équipe avec Alex Brundle et David Cheng. Avant le Jour J, il raconte à Motorsport.com les particularités de l'épreuve.
Dans la peau d'un pilote aux 24H du Mans
Découvrez l'envers du décor des 24 Heures du Mans grâce à Tristan Gommendy, le guide de Motorsport.com pour tout connaître de la vie d'un pilote sur la plus grande course d'Endurance.
Le partage de la voiture dépend beaucoup de la relation que l'on peut avoir avec ses équipiers. Il m'est arrivé de faire Le Mans avec des gens que je connaissais peu, et il n'y avait pas d'affectif particulier. Et puis il m'est arrivé de faire Le Mans avec des gens dont j'étais proche. On ne le vit pas du tout de la même manière.
Si on a de l'affectif avec ses équipiers, on a parfois une petite inquiétude, et puis souvent au passage du relais, on a un petit mot gentil ou un geste. Quelque part, ça paraît un peu idiot de dire "Fais gaffe à toi". Il y a quand même un passage de relais, presque solennel. Ça change beaucoup de choses suivant le relationnel que l'on a avec ses équipiers. Mais la plupart du temps, bien évidemment, c'est vraiment bienveillant. Il n'y a pas de règle absolue.
La course, c'est une chose. De toute façon, le profil de la course, on le voit avant, sur le rythme ; on voit à peu près ce que l'on est capable de faire, quelles sont les capacités de la voiture et de l'équipage pour faire un résultat. On s'occupe de ça, on regarde si ça se passe bien, on regarde le rythme, et puis ça doit dérouler.
On a souvent une pensée pour celui qui est dans la voiture quand on n'y est pas.
Tristan Gommendy
On le voit d'une manière sportive, mais c'est une telle aventure qu'il y a quand même toujours ce petit pincement au cœur de se dire : "Est-ce que tout va bien ? Est-ce qu'il n'est pas trop fatigué ?" On a souvent une pensée pour celui qui est dans la voiture quand on n'y est pas. Il y a une ambiance souvent très fraternelle pendant l'épreuve. Parfois, elle n'y est pas avant, elle n'y est plus après. Souvent, elle perdure dans le temps.
Monter ou descendre de la voiture, ce sont deux moments assez forts. Il y en a un avec un énorme sentiment, dans l'hypothèse où ça s'est bien passé, où le job a été fait : un soulagement. Et puis dans l'autre cas, c'est une montée d'adrénaline très, très forte, avec le sentiment inverse, une prise de conscience qu'il y a un énorme travail à faire.
Quand tu montes dans la voiture, ce n'est pas pour une demi-heure, c'est au moins pour deux ou trois heures, donc une grande aventure t'attend. Avec les années, avec l'expérience, on sait qu'il peut se passer beaucoup de choses, bonnes comme mauvaises. Mais quand tu montes dans la voiture, quand c'est à toi, il y a quand même ce sentiment : il y a un gros boulot qui t'attend ! Tu as au départ la petite angoisse de te dire qu'il ne faut pas perdre de temps, qu'il faut être bien concentré sur les harnais, sur tout le protocole qui est mis en place pour ne pas perdre une seconde. Et en même temps, il y a quand même le poids de te dire qu'une fois que tu as mis la première et que tu es parti du box, il y a un gros boulot devant toi !
Il y a ces deux moments. Il y en a un qui est comme l'arrivée d'un marathon, où tu passes ton relais et où ça s'est bien déroulé, tu es soulagé. Et pour l'autre, tu prends le départ du marathon. C'est la conscience du travail à accomplir. Voilà le sentiment quand on monte dans l'auto au Mans, quel que soit le moment, d'ailleurs.
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