Frédéric Sausset - "Quelqu'un d'un peu différent" qui fait tomber les barrages

Vous le connaissez depuis notre suivi de ses premiers pas en compétition en VdeV, dans le cadre de ses préparatifs pour un défi humain incroyable : Frédéric Sausset, pensionnaire du fameux Garage numéro 56 des 24 Heures du Mans 2016, est maintenant de plus en plus proche de son rêve de disputer les 24 Heures du Mans – en dépit d’une double amputation des jambes et des bras, le contraignant à devoir rouler à bord d’un prototype spécialement adapté à ses besoins.

Faire tomber les barrages

"Suite à l'accident que j'ai eu en juillet 2012, il me fallait un défi pour donner un nouveau sens à ma vie", a commenté avec humilité le Français lors de la conférence de presse de présentation de la grille mancelle. "Quoi de plus naturel qu'un défi en corrélation avec une passion, à savoir le sport auto ? Quand on a commencé à travailler sur cette belle aventure à la fois avec Christophe Tinseau et avec Vincent Beaumesnil et Pierre Fillon, c'était déjà cette ouverture d'esprit de dire : OK, ça ne va pas être simple : on va mettre des barrages et si vous réussissez à les passer, on vous accueillera dans le garage 56."

Photos : Les préparatifs de Frédéric Sausset

Le parcours de Sausset est jalonné d'épreuves, et il a fallu non seulement faire tomber les doutes quant à sa capacité physique à prendre le départ d'une course, mais également ne pas mettre en danger les autres concurrents en piste du fait de son manque d'expérience en compétition.

"Pour moi, si je peux retenir trois dates importantes, c'est d'abord fin juillet 2012 avec mon accident. Puis la première participation à une épreuve en VdeV, où on avait réussi à mettre au point avec les équipes d'Onroak une voiture qui me permettait de piloter. Et la dernière date, c'est aujourd'hui puisqu'aujourd'hui, on est présents pour officialiser une participation de quelqu'un qui est un peu différent mais qui réussit malgré tout à faire quelque chose."

L'innovation, la vocation du Garage 56

"Le Garage 56, nous avons introduit ce concept en 2012 afin de pouvoir accueillir aux 24 Heures du Mans des technologies trop innovantes pour être dans notre règlement actuel parce qu'elles sont trop futuristes", a précisé de son côté Vincent Beaumesnil, Directeur Sport de l'ACO. "On définit des critères de sécurité et de performance mais on veut donner un maximum de liberté aux ingénieurs pour explorer des voies qui définiraient l'avenir de la compétition."

"Il y a évidemment une foule de détails sur laquelle on travaille tous les ans. On débriefe tout ce qui s'est passé sur la course avec la FIA, la FFSA et toutes les instances pour améliorer la sécurité de notre circuit. Les travaux sont principalement portés sur les virages Porsche. Vous vous rappelez du gros accident de Loïc Duval dans ce virage. On a posé par exemple un safer barrière sur un des premiers virages gauche. Rien que sur ces travaux-là, on a un budget qui avoisine le million d'euros."