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Nico Jamin : "On a tous les yeux tournés vers l'Hypercar"

Pour Nico Jamin, présent pour la troisième fois aux 24 Heures du Mans, le plan est clair : séduire à terme un constructeur qui voudrait s'octroyer ses services dans la catégorie reine. Une ambition qui passe par les joutes particulièrement serrées du LMP2.

#32 United Autosports Oreca 07 - Gibson LMP2, Nicolas Jamin, Jonathan Aberdein, Manuel Maldonado

#32 United Autosports Oreca 07 - Gibson LMP2, Nicolas Jamin, Jonathan Aberdein, Manuel Maldonado

JEP / Motorsport Images

B.D., Le Mans - Parti faire ses classes aux États-Unis alors qu'il était à peine majeur, Nico Jamin a fait son retour en Europe il y a quelques années par le biais de l'Endurance. À 25 ans, le Français bosse dur et ajoute une à une les cordes à son arc. Cette année, pour sa troisième participation aux 24 Heures du Mans, il roule pour l'équipe United Autosports en LMP2. Son ambition est claire, faire partie de ceux qui, au sein de sa génération, pourraient être repérés par un constructeur pour un programme futur en catégorie reine. Motorsport.com l'a rencontré.

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Nico, ta carrière t'a amené à beaucoup rouler aux États-Unis, pendant plusieurs années. Aujourd'hui, quel bilan tires-tu de cette expérience ?

Honnêtement, je ne tire que du positif parce que ça a été une très bonne expérience, que ce soit sportive ou humaine. J'ai beaucoup appris, même en tant que pilote et que jeune homme. À l'époque, j'avais 18 ans, j'étais jeune, je suis parti là-bas tout seul, sans ma famille. Je suis parti un petit peu à l'aventure. J'ai appris énormément au cours de ces quatre années passées aux États-Unis, sur le plan humain mais sportif aussi. Je me suis découvert en tant que pilote, j'ai énormément appris de la course américaine aussi, qui est différente de la course européenne. Ça m'a permis de voir autre chose, de bosser avec des équipes étrangères, ce qui fait qu'aujourd'hui, le fait d'être dans une équipe anglaise comme United Autosports me rend très à l'aise parce que j'ai bossé pendant quatre ans avec des équipes anglophones.

Ça m'a beaucoup appris et je pense que c'est aussi positif pour l'avenir, car maintenant j'ai cette expérience à la fois européenne mais aussi américaine, qui peut intéresser certains constructeurs dans des programmes Hypercar ou LMDh à l'avenir puisqu'ils pourront être présents en Europe et aux États-Unis, et moi j'ai vécu effectivement les deux côtés.

Qu'est-ce qui a déclenché ton arrivée en Endurance en 2017 ?

Ça a été principalement une opportunité avec Duqueine, grâce à la rencontre avec Yann Belhomme, qui me suit d'ailleurs encore aujourd'hui et qui est à mes côtés ici chez United. Ma carrière aux États-Unis a un peu vu la fin dans le sens où j'ai fait une saison en Indy Lights qui était un peu compliquée, pour des raisons diverses, des problèmes de performance de moteur, etc. J'ai gagné trois courses, j'ai eu un test en IndyCar chez Andretti qui s'était vraiment extrêmement bien passé. Mais mine de rien, on me demandait quand même du budget pour monter en IndyCar. Je n'étais pas trop partant pour refaire de l'Indy Lights, parce qu'avec les grosses différences de moteur, on tirait au sort le moteur en début d'année et c'était un peu la loterie, donc c'était quand même prendre beaucoup de risques. Si je tombais sur un mauvais moteur en début de saison, on perdait encore un an.

Il y a eu cette rencontre avec Yann Belhomme, qui était à l'époque chez Duqueine Engineering. Ça s'est vraiment bien passé, le contact est très bien passé, on a fait une séance d'essais où j'ai vraiment adoré la voiture, j'ai adoré l'esprit d'équipe en Endurance, et voilà, j'ai voulu tenter ma chance en Europe, revenir, et voir ce que ça donnait. La transition s'est très, très bien passée.

Cette transition justement, quand on passe de la monoplace à l'Endurance, est-ce que cela demande un changement important sur le plan mental ?

Ça demande un certain temps d'adaptation, c'est sûr. Quand on est en monoplace, tout est fait pour soi, pour le pilote en lui-même. La position dans la voiture est parfaite pour vous, le set-up est développé autour de vous. Tout est vraiment à 100% tourné autour de vous. Alors que lorsque l'on arrive en Endurance et que l'on a deux coéquipiers, il faut savoir faire quelques sacrifices au niveau de la position dans la voiture, au niveau du set-up pour que ça convienne à tout le monde. C'est vrai que ce sont certaines choses auxquelles j'ai dû m'adapter, mais je n'ai pas eu trop de mal. Je ne suis pas un pilote trop compliqué au niveau de la position dans la voiture, je sais qu'il y a des pilotes très pointus là-dessus mais je ne suis pas trop compliqué. Au niveau du set-up, je sais m'adapter à peu près à tout. Donc la transition s'est bien faite et je n'ai pas eu trop de problèmes.

Chaque tour fait autour de ce circuit, c'est un sourire sur le visage.

Nico Jamin

Qu'est-ce qui t'a le plus frappé ou surpris en découvrant l'Endurance ?

Honnêtement, rien de particulier ne m'a frappé. J'ai découvert des courses beaucoup plus longues, j'ai découvert les 24 Heures du Mans avec la conduite de nuit, ce que je n'avais jamais fait auparavant et à quoi j'apporte vraiment beaucoup d'amour. La nuit au Mans, c'est vraiment ce que je préfère, c'est magique, c'est paisible, c'est ce que je ne connaissais pas avant et que j'ai beaucoup aimé. Il y a eu des belles rencontres aussi. En monoplace, souvent, quand on est dans une équipe, c'est la guerre entre coéquipiers. Là, on fait de belles rencontres car on a deux coéquipiers avec qui on partage la voiture, et il y a une expérience humaine qui se développe au cours de la saison, au cours d'une course comme les 24 Heures du Mans, et c'est vraiment enrichissant.

Un circuit comme Le Mans, quand tu l'as découvert et encore aujourd'hui, qu'apporte-t-il comme sensations ?

Chaque tour fait autour de ce circuit, c'est un sourire sur le visage. Pour moi c'est un circuit qui est tellement magique, tellement légendaire. C'est la légende du Mans. Et le circuit, le tracé en lui-même, est exceptionnel. On prend un plaisir fou à conduire ici, et encore plus quand on est en qualifs avec les pneus neufs, peu de carburant, que l'on arrive à avoir un tour clair et que l'on met tout bout à bout, c'est une sensation incomparable par rapport à n'importe quel autre circuit. C'est un tracé qui est hyper complet, avec des virages rapides, des virages lents, des enchaînements, beaucoup de chicanes, beaucoup de zones de dépassement… Et puis bien sûr, il y a cette dernière portion avec les esses Porsche : à piloter avec une LMP2, avec beaucoup d'aéro, c'est juste magique. Pour moi c'est le meilleur enchaînement de virages de toute la saison, de loin. Et on finit par ces chicanes Ford où l'on peut attaquer les vibreurs. C'est vraiment super plaisant à piloter.

Comment définirais-tu ce prototype LMP2 en termes de pilotage et de sensations ?

C'est une voiture qui est à la fois brute et super bien équilibrée, très agréable à conduire. On a un moteur V8 atmosphérique qui est hyper linéaire, qui nous offre de la puissance quasiment sur toute la ligne, à n'importe quel régime, donc qui est vraiment super agréable à piloter. La voiture a été super bien conçue, elle a énormément d'aéro, elle se comporte super bien dans les virages lents avec le grip mécanique. C'est une voiture avec laquelle il n'y a pas de mauvaise surprise, on sait à quoi s'attendre, on sait ce qu'on a dans les mains. Plus on est gourmand , plus on en veut, et plus elle nous en offre, donc c'est vraiment agréable pour un pilote.

Quel est ton projet de carrière en Endurance désormais ?

Comme beaucoup de pilotes ambitieux de ma génération, on a tous les yeux tournés vers l'Hypercar. Je pense que ça va être un très, très beau renouveau de cette catégorie reine au Mans, que l'on attend depuis longtemps, avec de nombreux constructeurs qui vont venir avec de nombreuses voitures. On va vraiment avoir un très beau plateau, de très haut niveau, et je pense qu'il y a longtemps que l'on n'a pas vu ça au Mans, donc c'est super positif. Je pense que je suis vraiment dans le bon créneau pour ça, car les constructeurs vont s'intéresser aux jeunes pilotes qui font du beau boulot en LMP2 aujourd'hui. Certes, ils vont sûrement prendre certains pilotes d'expérience, notamment pour le développement de la voiture, mais j'ose penser et espérer qu'ils vont vouloir aussi taper dans les jeunes pilotes qui sont là depuis quatre ou cinq ans, qui font du bon boulot et qui ont très faim.

Peugeot a expliqué avoir décortiqué toutes les données des pilotes d'Endurance avant de faire son choix. C'est quelque chose que l'on a en tête quand on est pilote ?

Bien sûr, tous les constructeurs vont tout regarder : le comportement des pilotes, comment le pilote présente si jamais il doit avoir des présentations média, etc. C'est un tout, il faut être super professionnel, bien présenter, parler correctement, être très rapide en piste, ne pas faire d'erreur, être un gros bosseur avec les ingénieurs, avoir un bon ressenti de la voiture. Un bon pilote professionnel, c'est tout un package et c'est ce qu'il faut réussir à mettre en place pour se faire repérer.

Pour conclure, avant d'en être acteur, c'était quoi Le Mans pour toi ?

Quand j'étais vraiment très, très jeune, je regardais mais d'un œil un peu lointain. Après, à partir de 16 ans, j'ai fait la Formule 4 ici au Mans, à l'Autosport Academy, et je logeais dans les appartements au Technoparc, j'étais en coloc avec Pierre Gasly. On était ici, on dormait ici donc pendant les courses comme les 24 Heures du Mans on venait régulièrement voir en bord de piste, à l'entrée du Tertre-Rouge, les essais de nuit, etc. C'est un lieu pour lequel j'ai toujours eu beaucoup d'affinité. J'ai toujours eu envie de faire cette course, depuis que je suis arrivé ici au Mans et que j'ai vu la magie que ça générait, tout simplement. Courir ici en 2019 pour la première fois, avec Romain Dumas en plus, qui était une légende du Mans, j'ai vraiment beaucoup de chance.

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